NOTICE
BIOGRAPHIQUE
Qui est
Marthe ?
Marthe
Robin est née le 13 mars 1902 à Chateauneuf de Galaure dans la Drôme.
Elle a été marquée de
Dieu dès son enfance. Dès sa communion privée ; elle avait dix ans ; Jésus l'a
appelée à n'être qu'à Lui.
Son enfance et son
adolescence ont été marquées de maladies pénibles. Elle avait dix-neuf ans
lorsque la Sainte Vierge lui apparut.
Peu à peu, peu à peu,
elle vécut, pratiquement sans se servir de ses jambes, assise dans un fauteuil,
faisant de la broderie.
En 1925, elle a écrit un
acte d'offrande sans réserve à la volonté de Dieu.
C'est par Sainte Thérèse
de l’Enfant-Jésus que Marthe, très malade et presque à l'agonie, a su qu'elle
avait le choix : d'aller au ciel tout de suite, ou d'accepter une mission
d'expiation des péchés, mission de souffrances unies à celles du Christ pour un
renouveau dans l'Église, un renouveau chrétien de la France.
Le Père Finet son
« Père » spirituel, commente :
« Il ne manque rien, à
la Passion du Christ dans l'ordre du mérite, et nul ne peut rien ajouter en ce
domaine ... Mais dans l'ordre de l'application de ses mérites, les membres de
Son Corps mystique sont appelés à laisser faire en eux ce qu'Il a fait, le
premier, Lui, la Tête.
Marthe souffre dans son
corps et dans son âme pour ceux qui n'ouvrent pas leur cœur et refusent plus ou
moins d'aimer, et donc de souffrir en Jésus.
Aussi obtient-elle des
approfondissements de vie, des conversions. C'est évidemment un mystère ... Mais
vous connaissez le mot de Claudel : “Puissante est la souffrance, quand elle est
aussi volontaire que le péché”.
Marthe souffre pour
l'amour de ceux qui sont sans amour.
Depuis 1928, elle est
paralysée, ses deux jambes repliées sous elle.
Depuis à peu près la
même époque, elle ne prend plus aucune nourriture, aucun liquide. Depuis le
début octobre 1930, Marthe a répondu “oui” à Jésus qui lui demandait : “Veux-tu
être comme moi ?”
Aux alentours de la fête
de Sainte Thérèse le 3 octobre , le Christ lui est apparu crucifié.
Et des flèches de feu
partant du cœur de Jésus reproduisirent en Marthe les douleurs et des marques de
la Crucifixion. Depuis, Marthe ne dort plus, ni jour ni nuit.
Une fois par semaine, car elle entre en extase dès qu'elle a communié. Mais,
comme elle ne peut plus avaler, c'est l'hostie qui, d'elle-même, quitte les
mains du prêtre et est reçue par Marthe sans aucun mouvement de déglutition. »
« Marthe, après
l'Armistice du 11 Novembre 1918, parlant à son curé, l'abbé Payre, tout à coup
s'arrêta au milieu d'une phrase, et pendant vingt-sept mois, resta sans pouvoir
presque parler, nourrie uniquement d'un peu de café et de thé. Après ces longs
mois, elle reprit sa conversation avec son curé exactement là où elle l'avait
laissée.
Que s'est-il passé entre
Marthe et Jésus ? Certainement une très grande intimité qui lui avait fait
écrire le 15 octobre 1925, en la fête de sainte Thérèse d'Avila, sa consécration
de victime d'amour.
Dès 1926, Marthe dut
s'aliter. Trois semaines durant, elle sera entre la vie et la mort, si bien que
ses pauvres parents lui firent donner l'extrême‑onction. Pendant ce temps,
sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus lui apparut trois fois, lui disant qu'elle,
Marthe, prolongerait son œuvre dans le monde entier. Plus tard, Marthe devait me
dire que ce serait par la fondation des foyers de charité dans le monde.
Au bout de trois
semaines, Marthe reprit la parole. Toutefois ses parents devaient constater que
ses jambes étaient complètement paralysées. Ils firent donc venir le médecin qui
demanda qu’on la fit boire. Mais Marthe n'avait plus de déglutition, l'eau
ressortait par le nez, si bien que depuis cette date, elle ne put jamais ni
boire, ni manger. Ses parents, voyant leur fille dans cet état, la portèrent
dans un fauteuil, près de la fenêtre de la cuisine. Là, malgré ses souffrances,
elle put encore tricoter et broder.
Pour la fête de la
Présentation, le 2 février 1929, les deux bras de Marthe se paralysèrent à leur
tour et l’on saura par Monsieur le Curé que Marthe avait offert ses mains à
Dieu. Désormais, elle ne peut plus ni écrire, ni broder. Son bras droit reste
replié sur sa poitrine et le gauche le long du corps.
On l'étendit alors sur
le divan qu'elle ne quitta plus.
À la fin du mois de septembre de la même année, Jésus lui demanda : « Veux-tu
être comme moi ? »
À sa réponse positive, Celui‑ci lui apparut le 2 octobre suivant, lui-même en
Croix. Miraculeusement, Jésus lui a étendu ses deux bras, allongé ses deux
jambes ; un dard de feu jailli du Cœur de Jésus et, se divisant en deux, la
frappa sur ses deux mains. Un autre dard de feu se divisa en deux et la frappa
sur ses deux pieds. Un troisième, sans se diviser, la frappa sur le côté gauche,
faisant une plaie de six centimètres de longueur et assez profonde si bien que
des pieds, des mains et du côté, le sang se mit à couler.
Ce n'est pas tout. Jésus
lui enfonça profondément dans sa tête sa couronne d'épines, si bien qu'elle
sentit même les épines contre le globe de ses yeux. De la tête, le sang s'est
mis à couler et dès ce moment-là, toutes les nuits et quelquefois le jour,
Marthe versait du sang par ses yeux.
Le vendredi suivant de
la même semaine, Marthe commença à vivre la Passion du Seigneur. En outre, Jésus
l'ayant placée sur sa Croix brûlante, lui dit : « Je t'appellerai ma petite
crucifiée d'amour. »
Quelque temps après, de
nouvelles souffrances l'attendaient. Jésus lui apparut et lui dit : « C'est toi
que j'ai choisie pour vivre ma Passion le plus pleinement après ma Mère. En
outre, personne après toi ne la vivra aussi totalement et pour que tu souffres
jour et nuit, tu ne dormiras pas, jamais plus. »
À ce niveau du récit, le
Père Finet rappela que Marthe communiait une fois par semaine, mais que la
douleur l’empêchait de le faire plus souvent les autres jours. Et il ajouta
encore, confirmant cette capacité de souffrir toujours davantage par amour :
« En 1940, en pleine
guerre, Marthe offrit ses yeux pour le salut du monde et le Seigneur accepta. Ne
pouvant pas écrire elle-même, elle dictait des prières ; entre autres à deux de
ses amies. Jusqu'en 1942 elle fit ainsi, mais à ce moment-là, elle n'exprimait
plus ses prières tout haut mais elle les prononçait tout bas. »
Spiritualité
« Si on me demandait :
Que vaut-il mieux faire, l'oraison ou la communion ?... Je répondrais l'oraison.
Il est difficile de bien prier et de prier sans cesse si le cœur ne se remplit
pas de bonnes pensées, fruits de la méditation. Il en coûte plus pour faire
oraison que pour communier. L'oraison de chaque jour ne veut pas dire qu'on soit
vertueux ; elle est une preuve qu'on travaille à le devenir... Elle est
nécessaire pour ne pas demeurer ou devenir les pieuses nullités dont se rient
les démons.
Si le monde désaxé court
à la dérive, c'est en grande partie parce qu'il y a trop de mouvements, pas
assez de prière, trop d'action et pas assez d'adoration, trop découvres et pas
assez de vie intérieure. Toutes les œuvres extérieures, toutes les activités ne
sont efficaces que dans la mesure où Dieu en est l'animateur. Une âme ne donne
que du trop‑plein d'elle-même. »
« Pour vivre avec Dieu,
il faut vivre au-dedans de soi, ce qui ne signifie pas vivre pour soi, renfermé,
rétréci. Non. L'union à Dieu, au contraire, agrandit le cœur et dilate l'esprit.
La divinisation de notre vie s'obtient en approfondissant, et non pas en
s'éparpillant. Les heures ne sont sanctifiées que si nous gardons le sentiment
de la présence réelle de Dieu. »
« Toute perfection est
dans l'amour ,toute sainteté est dans l'humilité ! Ma vie, ou plutôt mon âme est
pleine des mystères, des ravissantes merveilles de l'Amour Divin ! Tout me parle
d'Infini. Ma vie est une prière, un doux rosaire d'amour et si les mystères
douloureux sont les mystères de tous les jours, elle n'est pas moins divinement
embaumée des mystères joyeux et glorieux. Souffrir comme Jésus, en Jésus, pour
Jésus, me consumer d'amour pour sa Gloire, c'est tout mon bonheur et ma joie de
vivre, c'est aussi ma plus grande gloire ! J'ai dit gloire, parce que toute ma
gloire est dans la Croix de Jésus. »
« Suivre Jésus en
portant sa croix, ce n'est pas mettre des boulets à ses pieds, mais des ailes à
son cœur, du ciel dans sa vie. »
« Ne nous créons pas nos
souffrances, mais quand elles se présentent, comme Jésus, comme Marie,
portons-les vaillamment. La souffrance prend la valeur que lui donne celui qui
la porte. De grâce, ne souffrons pas pour rien, c'est trop triste...
Ah ! si l'on savait ce
que l'Esprit met de gaieté et de paix dans une âme qui s'abandonne à Dieu, et
tout ce qu'Il supprime d'inutiles souffrances, on s'agenouillerait de bonheur,
d'admiration, de reconnaissance. »
« Jésus nous apprend à
voir plus haut, plus loin, avec plus d'amour surtout, ce que le langage humain
appelle douleur et souffrance. La souffrance est en nous comme une semence
divine, comme le grain de froment qui doit mourir avant de germer. Elle est la
base nécessaire à une œuvre plus pleine. »
« On apprend à aimer et
on n'aime vraiment que dans la souffrance et par la souffrance, car la
souffrance vraie s'édifie non dans les délices humaines de la vie présente, mais
dans le dépouillement et le renoncement de soi et sur la croix. »
« C'est alors que mon
père spirituel, qui va me donner Jésus, s'avance tout près de mon lit, me
laissant contempler l'adorable hostie; quand il dépose sur ma bouche le divin
pain des Anges, je ne sais plus ce qui se produit en moi. Il me semble que Jésus
me reçoit amoureusement dans ses bras, que je m'anéantis et me fonds sur son
Cœur de feu, en un ravissement et un bonheur suprême » (18 août 1930).
« Je ne vis pas de rien,
je vis de Jésus. Ma nourriture, c'est de faire la volonté de mon Père. »
« Il m'a rassasiée,
quand j'avais faim, de choses si bonnes, si belles qu'elles dépassent toute
description. »
« Ô Père tendre et bon !
Ô Dieu unique et parfait ! Que ferez-vous de moi cette année ?
Où me mènera votre
Amour ? Quel délai m'imposerez-vous ? Que me demanderez-vous ?
Quels imprévus
demanderez-vous encore à votre pauvre petite servante, à votre pauvre petite
victime ?
Je l'ignore... et ne
cherche pas à savoir.
Fiat, ô mon Jésus, mon
Dieu; fiat et toujours fiat, dans l'amour et le renoncement de tout.
Ô Seigneur, de moi, de
tous et par tous, soyez glorifié et béni, maintenant et toujours. Amen.
Magnificat anima mea Dominum ! »
« La belle mission de
Marie est d'amener à Jésus tous ceux qui vont à elle. Faisons‑nous bien petits
dans les bras de notre mère aimée. Plaçons-nous tout près d'elle, elle nous
apprendra notre devoir, elle nous dira que notre devoir et tout notre devoir de
chrétien ‑ est de ressembler à Jésus, et qu'il n'y a toujours en tout temps, en
tout lieu, qu'une manière de lui ressembler : se renoncer soi-même, prendre sa
croix et le suivre.
Mais elle nous dira
aussi ce qu'elle sait par expérience : avec Jésus, se renoncer, prendre sa croix
et le suivre en la portant, ce n'est pas mettre des boulets à ses pieds mais des
ailes à son cœur, de la joie, du bonheur, du ciel dans sa vie...
C'est monter, c'est se rapprocher de Dieu,
pas à pas. Elle nous dira que la Croix se fait de jour en jour plus légère, plus
aimée, quand on la porte en se sanctifiant. »
« Si la jeune fille savait se blottir auprès d'elle pour abriter sa pureté, le
coupable se jeter dans ses bras pour chercher un refuge et échapper aux
châtiments, si le malade lui apportait ses plaies à panser, l'enfant son
innocence à protéger, l'indigent sa misère à secourir, l'affligé ses douleurs à
consoler, le vieillard et l'orphelin leurs cœurs à réchauffer, leurs larmes à
sécher, la vie serait moins triste parce que plus profondément chrétienne. »
« Essayons donc de nous
faire petits, tout petits, auprès de Marie notre mère ; quand on souffre, quand
on pleure, quand on est seul et bien triste, ce n'est vraiment pas difficile de
se faire tout petit, on a tant besoin de secours, on a tant besoin de sentir une
maman auprès de soi. Et qui donc ne souffre pas ? Qui donc ne pleure pas ? Qui
donc ne tremble pas quelquefois sur la terre ?... Qui donc n'a pas besoin de se
faire consoler, de se faire pardonner, de se faire aimer, de se faire guérir ? »
« Allons donc à Marie
puisqu'elle est notre mère, la nôtre à chacun ! Allons à elle puisqu'elle est
l'universelle médiatrice entre Dieu et nous. Ah ! si nous savions nous faire
bien petits ! Si nous savions tourner nos regards et nos cœurs vers celle qui
nous aime tant.
Que de belles vertus,
que de bons conseils cette humble Vierge, cette tendre mère, cette noble reine
nous apprendrait sur les avantages de l'humilité, les exigences de la charité,
la sagesse de l'obéissance, les douceurs de l'abandon à Dieu, les joies de la
confiance. »
« Elle est mère, et
comme mère, elle est d'autant plus empressée à voler au secours de son enfant,
qu'il implore son aide avec plus de confiance et plus d'amour. »
« Suivons Jésus et
suivons-le avec Marie, son incomparable mère ; attachons nos regards, non
uniquement sur sa divinité, mais sur son humanité sainte, sur son humanité
souffrante... Jésus, le modèle parfait, le modèle complet, le modèle de
tous... »
« La maternité divine a
revêtu la Sainte Vierge d'une grandeur qui ne peut avoir d'égal ni sur la terre,
ni dans le ciel. Elle la place au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu.
Elle lui donne, par
participation, la puissance que Dieu a par nature, et on peut dire d'elle qu'il
ne se passe rien au ciel et sur la terre sans qu'elle n'intervienne.
La maternité divine a
donné à la Sainte Vierge, dans ses rapports avec nous, la tendresse bienfaisante
d'une mère, l'autorité incomparable d'une reine.
Marie, mère de Dieu,
Marie, reine d'amour, participe à la médiation du Christ et à toutes les grâces
que le Christ nous a acquises. Elle a mérité d'en devenir la distributrice.
C'est elle qui distribue tous les dons, toutes les vertus, toutes les grâces à
qui elle veut, quand elle veut, de la manière et dans la mesure qu'elle veut. »
Marie,
médiatrice universelle
« Dans l'éternité où
elle règne maintenant, bienheureuse et glorieuse au centre même de la Trinité,
la très sainte Vierge Marie vit et jouit ineffablement de la parfaite plénitude
de son grand mystère d'amour.
L'humble “servante du
Très-Haut” est devenue la Reine bénie dans le Ciel, la Reine aimée sur la terre
et dans l'univers tout entier !... Toutes les créatures sont à ses pieds !
Au-dessus d'elle, elle n'a que Dieu seul !... Tout ce qui obéit à la très sainte
Trinité obéit à Marie!... Dans l'ordre surnaturel de la grâce et de la gloire,
nul n'échappe à sa souveraine action et à son influence maternelle !... Elle est
la toute puissante et aucun membre du Christ ne peut prononcer sans elle, le
doux nom de jésus.
Sans elle, personne ne
peut glorifier ni dignement louer, chanter et goûter les splendeurs augustes de
la très sainte et béatifiante Trinité. Personne, hors de Marie, ne peut accéder
à l'unité d'amour des trois personnes divines ! Tous les justes de l'Ancien et
du Nouveau Testament lui doivent leur pardon et la vie divine qu'ils reçoivent
du Christ à chaque instant ! ...
Telle est la volonté
souveraine de Dieu : toute grâce, tout amour, toute vie divine qui descend dans
une âme est une maternelle visite de Marie ! ... »
« Donation totale, des
pieds à la tête, avec tout ce que nous sommes et possédons, dans l'abandon total
de la confiance en Marie.
Marie est exigeante,
elle nous conduit par des chemins mystérieux, le chemin accidenté de la croix.
Il faut dire oui
personnellement aux appels de Marie, sur le plan personnel et mieux sur le plan
de la famille.
Redonnons-nous
personnellement, collectivement, sans crainte de l'avenir.
Laissons-nous guider par
elle, suivons-‑la sans retard, sans regarder à droite et à gauche. Dans la
mesure où nous disons oui, elle dira oui à tout ce que nous lui demanderons.
Renouveler cette
donation, c'est se donner comme Marie elle-même s'est donnée, sans retard, sans
réserve, sans retour et sans cesse. Marie fut donnée tout entière avec tout ce
qu'elle avait d'être, de vie, de volonté.
Sans retour, Marie ne
s'est jamais reprise, n'a jamais regardé en arrière ; sans cesse à tout instant,
elle répondait de nouveau oui à Dieu qui lui envoyait toujours plus de lumière,
d'amour, de force, exprimant des volontés toujours plus exigeantes. »
Ainsi nous pouvons
comprendre, ajoutait Marthe, comment Marie est immaculée dans sa Conception et
dans sa maternité divine.
« Sa grâce de Vierge est de virginiser les âmes et de les rendre comme elle,
immaculées dans l'amour. Son influence virginale, comme son privilège de mère,
opère en elles des miracles de pureté, d'humilité, de chasteté, d'amour.
Tous ceux qui l'aiment
reçoivent d'elle le privilège sublime de communier à sa vie divine et immaculée,
elles se sentent pacifiées dans l'intimité de leur être et par le contact de sa
pureté transfusive.
Elle les emporte avec
elle dans une paix toute d'amour, dans les profondeurs même de Dieu, dans les
splendeurs ineffables de la Trinité, loin des fluctuations et des troubles des
sens ; elle les garde vierges et immaculés dans l'amour et rend aux âmes tombées
qui se livrent et se consacrent à elle, une virginité nouvelle.
Alors, si vraiment Marie
est cette médiatrice de toutes les grâces, allons donc à elle, et sachons nous
tourner vers celles que Marie vient aider et sauver, c'est-à-dire tout être dans
le monde. »
« En effet, ce n'est pas
spécialement, dit encore Marthe, quelques âmes que Marie protège; elle vient au
secours de tous les humains.
La Sainte Vierge a tout
pouvoir sur le Cœur de Dieu. C'est donc toute sa famille humaine qu'elle
protège, qu'elle console, qu'elle guérit, qu'elle encourage, qu'elle éclaire,
qu'elle soutient, qu'elle veut sauver.
Mère de miséricorde,
elle imite le Père de toute miséricorde et nous aide, même sans être priée. »
Un
témoignage :
« Nuit et jour, Marthe souffre. Même en dehors de ses extases douloureuses, elle
est perpétuellement sur la Croix, sur une Croix en fil de fer, comme en
équilibre, de sorte que le plus petit déplacement ou le plus petit heurt à son
lit est une souffrance. Elle sent aussi matériellement comme une couronne
d'épines. Elle souffre pour toutes sortes d'intentions que lui présentent chaque
jour les visiteurs qu'elle reçoit, les lettres qui lui sont envoyées. Mais elle
souffre tout particulièrement pour les péchés du monde, le salut de la France et
pour la sanctification des prêtres, l'une de ses préoccupations essentielles.
Elle a sans cesse présente à l'esprit et au cœur l'instauration du Christ dans
l'univers et pour y arriver, elle compte sur ce qu'elle appelle le “grand
miracle d'amour”, l'intercession de Marie médiatrice, et l'action dans le monde
des foyers de charité.
Et c'est parce qu'elle souffre ainsi que déjà sa souffrance est rédemptrice et
salvatrice. On le voit bien au nombre des conversions opérées dans les retraites
prêchées à Chateauneuf. Ce qui est vécu le plus chez Marthe, c'est l'acceptation
absolue de la Volonté totale de Dieu, même lorsque cette volonté exige encore de
nouveaux sacrifices. Après l'hésitation bien légitime et l'humble aveu qu'elle
ne peut plus, Marthe sait dire - et de quel cœur - le " oui " total et filial. »
Le témoignage du Père Finet sur le retour au Père de Marthe :
« Le 1er
novembre 1980, le démon lui brisa la colonne vertébrale si
bien qu'elle souffrait terriblement et ne pouvait plus bouger, ce qui
n'empêchait pas le démon de la secouer dans tous les sens. En plus, il lui
faisait taper sa tête couronnée d'épines contre le meuble derrière son divan,
souffrance terrible. On voit encore sur ce meuble les quelques marques d'épines.
En outre, quand le démon faisait cela plusieurs fois, moi-même ou Mgr Pic avons
essayé de la retenir sous les deux bras mais elle s'échappait, et d'autres fois,
j'arrivais difficilement à la retenir.
Pendant qu'elle connaissait ainsi cette souffrance, me voici arrivé au 3 février
1981, et cette fois le démon a tapé la tête de Marthe sur le plancher. La Vierge
Marie a tout remis en place et Marthe m'a demandé de mettre deux coussins pour
que sa tête ne tapât pas sur le bois. Marthe ne pouvait à peu près plus parler,
le démon lui ayant dit depuis le mois de novembre passé : “Je t'aurai jusqu'au
bout”.
J'ai pu lui donner la communion comme chaque mercredi soir et dès le jeudi
matin, je l'ai sortie de l'extase sans même qu'elle puisse me parler. Lorsque je
la quittai le jeudi soir après avoir prié auprès d'elle, j'étais très inquiet à
cause des menaces du démon. Et quand je suis revenu dans l'après-midi du
vendredi, comme je le faisais chaque fois, j'ai trouvé Marthe jetée hors de son
lit, sur le plancher, sa tête et son corps recouvert de sa chemise étaient
étendus sur le sol. J'ai appelé Henriette pour m'aider à la remettre sur son
divan, ses deux bras étaient glacés. Là, j'ai cru entendre une parole
intérieure : “Il m'a tuée”.
“Oh ! me suis-je dit, le démon l'a tuée, la Sainte Vierge va
nous la rendre”. Nous l'avons replacée sur son divan, son corps était raide, sa
bouche restait ouverte sans que nous puissions la fermer. Nous l'avons couverte
de plusieurs couvertures pour la réchauffer et pendant deux heures de suite,
j'ai prié la Sainte Vierge pour qu'elle nous la rende et comme rien ne
changeait, j'ai pris un miroir et je l'ai placé devant sa bouche : elle ne
respirait plus…
SOURCE :
http://www.foyer-chateauneuf.com
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