4-1-Avertissement à la France
Sœur Marie de Saint-Pierre écrit
le 7 décembre 1843 :
"Mon âme est dans un grand
effroi de ce que Notre-Seigneur vient de me faire entendre à l’oraison et
Il m’a chargé de le transmettre à mes Supérieures sans crainte de me tromper. Je
vais le faire en toute simplicité.
Notre-Seigneur ayant recueilli
les puissances de mon âme dans son divin Cœur, m’a fait voir combien Il
était irrité contre la France, et qu’Il avait juré de s’en venger dans sa colère
si on ne faisait pas réparation d’honneur à son divin Père pour tous les
blasphèmes dont elle était coupable, me faisant entendre qu’Il ne pouvait
plus demeurer dans cette France qui, comme une vipère, déchirait les entrailles
de sa miséricorde, et qu’Il souffrait encore patiemment les mépris qu’on Lui
faisait à Lui-même, mais que les outrages faits à son divin Père provoquaient
son courroux; que la France avait sucé les mamelles de sa miséricorde jusqu’au
sang; c’est pourquoi sa miséricorde fera place à sa justice qui débordera avec
autant de fureur qu’elle aura plus attendu. Alors toute saisie, j’ai dit:
– Mon Seigneur, permettez-moi
de vous demander: si on vous fait cette réparation que vous désirez,
pardonnerez-vous encore à la France?
Il m’a répondu :
– Je lui pardonnerai encore
une fois; mais remarquez bien: une fois. Et encore ce péché de blasphème s’étend
par toute la France et est public; il faut aussi que cette réparation s’étende
par toutes les villes de France et soit publique. Malheur à celles qui ne feront
pas cette réparation!
J’abandonne toutes ces choses
à votre sagesse, ma Révérende Mère. Je ne suis qu’une enfant qui ne peut rien et
n’a d’autre consolation que de s’en remettre à ses supérieurs."
Le document ajoute, plus loin : "Plusieurs
âmes pieuses commencèrent alors à réciter les prières réparatrices; on répandit
des feuilles d’association et on tenta même de l’établir en France."
4-2-La mission de Sœur Marie de Saint-Pierre pour
le salut de la France
Dans sa lettre du 9 mai 1844 à sa
supérieure, sœur Marie de Saint-Pierre écrit : "Vous savez que
Notre-Seigneur, il y a quelque temps, me dit qu’Il me chargeait de prier pour la
France. Il m’a encore de nouveau donné cet ordre, me disant de garder ses brebis
de France dont Il était le Pasteur, et qu’Il me choisissait en ce jour pour être
sa petite bergère ; qu’Il me donnait les mystères de sa très sainte vie pour
domaine et qu’Il me fallait puiser dans ses divines plaies pour ses brebis;
enfin, qu’Il se donnait à moi comme une mine d’or pour payer à son divin Père
les dettes de la France, qui est redevable à sa justice, me donnant pour cela la
permission de prendre les grands trésors de son Cœur... Je crois que
Notre-Seigneur désire beaucoup trouver quelqu’un qui l’oblige, par la prière, de
faire miséricorde à la France.
4-3-La France est-elle devenue hideuse?
Le 23 janvier 1846, la sœur écrit
au sujet de la France : "Je ne peux retenir mes larmes d’après ce que
Notre-Seigneur vient de me dire, après L’avoir reçu dans la sainte communion.
Voici les terribles paroles de ce divin Sauveur :
– La face de la France est
devenue hideuse aux yeux de mon Père ; elle provoque sa justice ! Offrez-lui
donc la Face de son Fils qui charme son Cœur, pour attirer sur cette France sa
miséricorde ; sans quoi, elle sera châtiée. Là est son salut ! c’est-à-dire en
la Face du Sauveur. Voyez quelle preuve de ma bonté pour la France, qui ne me
paie que d’ingratitude.
Alors j’ai dit:
– Seigneur, est-ce bien vous
qui ne donnez ces lumières ?
Notre-Seigneur m’a répondu :
– Auriez-vous pu vous les
procurer vous-même dans la dernière communication ? C’est exprès que je vous ai
laissée depuis huit jours dans des ténèbres si profondes, afin de vous faire
discerner mon opération."
Prière :
“Père éternel, nous vous
offrons la Face adorable de votre Fils bien-aimé, pour l’honneur et la gloire de
votre saint Nom et pour le salut de la France !”
4-4-D'où la nécessité de prier pour la France
4-4-1-Insistances de Jésus en faveur
de la France
Le 18 novembre 1846 Sœur Marie de
Saint-Pierre s'épanche: "Notre-Seigneur me pousse continuellement à prier et
à souffrir pour la France... Le
Seigneur lui avait dit :
– J’ai pris sur ma tête tous
les péchés des hommes, afin que ses membres soient épargnés. Ainsi offrez ma
Face à mon Père; c’est le moyen de l’apaiser."
Sœur Marie de Saint-Pierre prie
constamment pour la France. Sa prière d'intercession passe maintenant par la
Face outragée de Jésus. Le jour des émeutes de Tours (21 et 22 novembre 1846)
Jésus lui dit:
– Je remets de nouveau entre
vos mains ma sainte Face, afin que vous l'offriez sans cesse à mon Père pour le
salut de la France... Vous obtiendrez par cette sainte Face le salut de beaucoup
de pécheurs.
Notre Seigneur m'a donné
ensuite quelques lumières pour l'avenir de la France, qui me portent à redoubler
de zèle pour notre Patrie... Maintenant, ma Révérende Mère, je reçois N.S. dans
toutes mes communions au nom de la France et je lui donne mon cœur pour lui
servir de trône."
4-4-2-Curieux pressentiments
contre le communisme
Le 14 mars 1847, après la
profanation de quelques tabernacles, Sœur Marie de Saint-Pierre a un étrange
pressentiment: la lutte de l'Église contre les doctrines "communistes":
"Et Il m’a montré les péchés
de blasphème et les profanations du saint jour du Dimanche sous l’emblème de
deux pompes avec lesquelles les pécheurs qui se rendaient coupables de ces
actions, attiraient les eaux de sa colère sur la France, et dans lesquelles elle
est menacée d’être submergée, si on n’établissait pas cette Œuvre de la
Réparation qu’Il donnait dans sa miséricorde à la France, comme moyen de salut.
Ensuite, Notre-Seigneur m’a
dit que ces sectaires qu’on appelle communistes, n’avaient fait qu’une
incursion; et Il a ajouté:
— Ah! si vous connaissiez
leurs machinations secrètes et diaboliques et leurs principes anti-chrétiens!
Ils n’attendent qu’un jour favorable pour incendier la France. Demandez donc
l’établissement de l’Œuvre de la Réparation à qui de droit peut l’établir, pour
obtenir miséricorde.
Alors, continue Sœur Marie
de Saint-Pierre dans sa lettre, j’ai prié la très Sainte Vierge de vouloir
bien être la dépositaire de ces divines armes que me donnait son divin Fils.
Elle est comparée à la tour de David, d’où pendent mille boucliers.
Notre-Seigneur m’a donné à ce sujet d’autres lumières qu’Il ne me serait pas
facile de rapporter."
4-4-3-Nouvel avertissement
Le 29 mars 1847, Sœur Marie de
Saint-Pierre écrit:
"Aujourd’hui après la Sainte
Communion, Notre-Seigneur m’a, je crois, chargée d’une nouvelle mission dont je
serais effrayée si j’étais quelque chose. Mais comme je ne suis rien qu’un
faible instrument dans la main puissante du Seigneur, je suis parfaitement en
paix. Notre-Seigneur m’a commandé de faire la guerre aux communistes, qu’Il dit
être les ennemis de l’Église et de son Christ; me faisant entendre que ces
lionceaux étaient pour la plupart nés dans l’Église dont ils se déclaraient
maintenant les cruels ennemis. Alors Notre-Seigneur m’a dit:
– Je vous ai fait connaître
que je vous tenais entre mes mains comme une flèche. Je vais maintenant lancer
cette flèche vers mes ennemis. Je vous donne pour les combattre, les armes de ma
Passion: ma Croix dont ils sont les ennemis, et les autres instruments de mon
supplice. Allez vers eux avec la simplicité d’un enfant et le courage d’un
soldat. Recevez pour cette mission le bénédiction du Père, du Fils et du
Saint-Esprit.
Alors, j’ai prié la très
Sainte Vierge de vouloir bien être la dépositaire de ces divines armes que me
donnait son divin Fils. Elle est comparée à la tour de David, d’où pendent mille
boucliers. Notre-Seigneur m’a donné à ce sujet d’autres lumières qu’Il ne me
serait pas facile de rapporter.
– Seigneur, ai-je dit, formez
mes mains au combat et apprenez-moi à me servir de vos instruments.
Notre-Seigneur m’a dit :
– Les armes de mes ennemis
donnent la mort, mais les miennes donnent la vie.
Le 1er avril 1847, le
Seigneur lui révèle : "... Eh bien, ma fille, c’est cette société de
communistes qui m’a arraché de mes tabernacles et a profané mes sanctuaires. Ils
ont porté la main sur l’Oint
du Seigneur. Ils ne réussiront point dans leurs desseins !"
Alors la petite sœur prie :
– Que Dieu se lève et que ses
ennemis soient dissipés, et que tous ceux qui le haïssent s’enfuient devant sa
Face.
Que le Nom de Dieu trois fois
saint renverse tous leurs desseins.
Que le Nom sacré de Dieu
vivant divise tous leurs sentiments.
Que le Nom terrible du Dieu de
l’éternité anéantisse leur impiété.
Je dis encore d’autres, et
quand je les ai ainsi bien battus, je dis:
– Je ne veux point la mort du
pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Mon Père, pardonnez-leur car
ils ne savent pas ce qu’ils font.
Il ne faut pas croire que les
grâces que Perrine reçoit soient des consolations et des grâces sensibles. Il
semble que ce soit tout à fait le contraire. Voici ce qu'elle écrit à sa prieure
en 1847: "La voie par laquelle Notre-Seigneur me conduit est très pénible à
la nature, car ce divin Sauveur exige de moi une mortification continuelle
intérieure. J’ai rarement des consolations spirituelles et toutes les
communications que je reçois de Notre-Seigneur sont plutôt de nature à me faire
souffrir, puisqu’elles me montrent si souvent la justice de Dieu irritée, la
perte éternelle de tous les pécheurs et la France sur le bord d’un abîme! Cette
œuvre de réparation que je porte depuis près de quatre ans, avec des peines que
Dieu seul connaît parce qu’Il est en Lui-même l’auteur; œuvre par laquelle il me
semble que Dieu ferait grâce à la France, comme Il me l’a promis. Et cependant
des époques terribles approchent et l’Œuvre de la Réparation ne paraît pas:
– Ô mon Dieu, levez-vous:
c’est votre cause aussi bien que la nôtre que nous vous prions de défendre.
Cachez la France dans le secret de votre Sainte-Face, et faites-lui miséricorde
pour la gloire de votre Saint Nom.
Oui, dans la lumière, je crois
fermement que de cette œuvre dépend l’avenir de la France. Je la vois toujours
liée à la France comme moyen de salut que Dieu a choisi dans son infinie
miséricorde. Aussi je voudrais donner jusqu’à la dernière goutte de mon sang
pour l’obtenir; car Dieu s’apaiserait à cause de cette œuvre réparatrice, et
bien des âmes seraient sauvées."
Le Seigneur insiste encore sur la
nécessité de combattre le communisme. Dans sa lettre du 1er avril 1847, Sœur
Marie de Saint-Pierre doit se battre, et elle raconte: "Notre-Seigneur
continue toujours à m’appliquer à faire la guerre aux communistes. Il me donne
grâce et lumière pour le combat. Les instruments de sa Passion me servent
d’armes; et son admirable Nom qui est si terrible aux démons et celui de sa
Sainte Mère me servent de boulets de canon. Mais pour m’animer au combat contre
ses ennemis, que je vois dans la lumière de Dieu être si redoutables, voici le
triste secret que Notre-Seigneur m’a révélé:
– Le soldat qui sait le motif
de la guerre à laquelle il est appelé, et qui sait l’injure qui a été faite au
Prince,
s’arme alors d’intrépidité contre les ennemis pour venger cet affront. Eh bien,
ma fille, c’est cette société de communistes qui m’a arraché de mes tabernacles
et a profané mes sanctuaires. Ils ont porté la main sur l’Oint
du Seigneur. Ils ne réussiront point dans leurs desseins! N’ont-ils pas commis
le crime de Judas? Ils m’ont vendu pour de l’argent! Cette connaissance ne doit
pas être stérile en vous, car je ne vous la donne que pour vous animer au
combat.
Agissez avec un esprit de
simplicité; car si vous voulez trop raisonner, vous ne serez point un instrument
propre entre mes mains. Pensez plutôt à la gloire que la cour céleste me rendra
d’avoir combattu de tels ennemis avec un si chétif instrument."
4-5-La mission de Sœur Marie de Saint-Pierre: le
salut de la France
Le 18 novembre 1846, Jésus dit à
notre petite sœur qu'il la chargeait de la France. Comme elle avait beaucoup de
peine à croire que Notre Seigneur voulût se servir d'elle pour une mission si
importante, Jésus ajouta:
– De même que dans l’ordre de
ma Providence je donne tel roi à tel royaume pour son gouvernement, ne puis-je
pas aussi, dans l’ordre de la grâce donner tel royaume à telle personne afin
qu’elle ait soin de ses besoins spirituels?
C’est pour cela que je vous adjuge la France. Priez pour elle; immolez-vous pour
elle. Je vous donne de nouveau mon chef pour l’offrir à mon Père, afin d’apaiser
sa justice. Oh, si vous saviez quelle est sa puissante vertu, dont voici la
cause: c’est que j’ai pris sur ma tête tous les péchés des hommes, afin que ses
membres soient épargnés.
Ainsi offrez ma Face à mon
Père; c’est le moyen de l’apaiser. Je désire l’œuvre de Réparation; soyez sûre
qu’elle s’établira; mais ce fruit que vous portez n’est pas encore à sa
maturation.
Sœur Marie de Saint-Pierre
acquiesce :
– Je le veux bien, mon divin
Maître, mais permettez-moi de vous dire: c’est à condition que vous en soyez le
Souverain; car si votre divin Père vous voit assis sur le trône de la France,
assurément, Il ne la frappera pas.
4-6-Les prières des âmes consacrées sauveront la
France
Maintenant, ma Révérende Mère,
je vous parlerai d’un mur de protection que Notre-Seigneur m’a fait voir: un mur
mystérieux qui protège la France contre les traits de la justice divine. Oh, que
cette vision m’a remplie de reconnaissance envers l’excessive miséricorde de
Dieu! Notre-Seigneur m’a fait entendre que ce mur qui montait jusqu’au ciel,
était l’exercice que je faisais tous les jours, joint sans doute aux prières et
aux mérites que tant d’âmes pieuses offrent à Dieu pour le salut de la France,
qui consiste à offrir cent fois la Face adorable de Notre-Seigneur à son Père,
en l’honneur de tous les mystères pour le salut de cette même France.
Notre-Seigneur me dit qu’Il me donnait cette vue pour m’engager à la
persévérance."
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