CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Troisième partie
LES Œuvres
DE Marie Lataste
(1822-1847)

 

Chapitre II
 

Le Verbe de Dieu fait homme

 

2
La source de la vie
(Livre 2, chapitre 2)

 

Jésus est la source de la vie. Il y a deux sortes de vie: la vie éternelle qui seule appartient à Dieu, et la vie temporelle que Dieu a donnée à l'homme pour le rendre participant de la vie éternelle.

2-1-La vie éternelle

Jésus précise, avec un petit rappel de la Sainte Trinité : "La vie éternelle, c'est Dieu; or, je suis la source de la vie éternelle, bien que Dieu le Père soit le principe de ma vie de l’éternité, parce que je suis Dieu comme lui, et que tout ce qui lui appartient m’appartient. Il est source de vie, je suis aussi source de vie. Il dépose en moi la vie, moi qui suis en lui, et cela de toute éternité, dans l’union amoureuse et éternelle du Saint-Esprit, qui unit le Père au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit au Père et au Fils, donc  les trois personnes entre elles."

2-2-La vie temporelle

          2-2-1-Nature de Jésus-Christ

La vie temporelle est donnée à la créature que Dieu veut rendre participante de sa vie éternelle: l'homme. Mais, "parmi les créatures il en est une qui, plus particulièrement, participe à la vie éternelle, et qui est tellement unie à la divinité et à la vie divine, qu'elle a la divinité en elle et la vie divine, et qu'elle est réellement Dieu. Cette créature, c'est la personne du Fils de Dieu fait homme; c'est moi qui suis à la fois créateur et créature, Dieu et homme tout ensemble. J’ai donné la vie divine à la nature humaine que j'ai unie à ma nature divine, afin que par mon corps et mon âme humaine, m’appropriant et vivifiant l’humanité, je commence à déposer en elle la vie éternelle, après lui avoir donné la vie naturelle et temporelle depuis quatre mille ans[1]."

          2-2-2-La nature de l'homme et le regret de Jésus

Jésus poursuit son enseignement: "C'est moi qui ai créé l'homme, c'est moi qui ai soufflé sur lui le mouvement et la vie, c'est moi qui donne chaque jour la vie aux hommes; c'est de moi, comme d’une source toujours abondante, que la vie s’épanche sur l'humanité et sur le monde. Je la répands sur tous ceux qui me la demandent; je donne à tous la vie naturelle, la vie intellectuelle, la vie surnaturelle; je vois ceux qui ont perdu cette dernière vie et je prolonge en eux les deux autres, pour qu'ils puissent recouvrer celle qu'ils ont perdue et qui est la seule véritable, la seule essentielle et nécessaire. Et que font les hommes? Ils oublient que je suis la source de la vie, que c'est de moi qu'ils l’ont reçue; ils fuient la vie véritable et marchent dans la mort...

Heureux ceux qui auront bien compris que je suis la source de leur vie. Heureux ceux qui m’auront rendu témoignage et se glorifieront de ce qu'ils m’ont eu pour principe de leur vie... Je les connais tous par leur nom comme ceux qui me fuient... Tous entendront ma voix pour la récompense ou le châtiment, pour la vie ou la mort, pour le ciel ou l’enfer, pour régner avec moi ou régner avec Satan. Je ravirai aux uns la vie pour leur donner la vie... le temps, pour leur donner l’éternité. Je laisserai les autres dans les ténèbres, dans la mort loin de moi... Tous seront dans l’étonnement: les justes, en recevant une vie, une lumière éternelles; les pécheurs, en tombant dans la mort, les ténèbres éternelles...

          2-2-3-Comment Dieu donne la vie surnaturelle

Jésus est la source de la vie qu'Il donne aux hommes. Il y a deux sortes de vie: la vie de Dieu et la vie de l'homme. La vie de l'homme est double: une vie naturelle et une vie surnaturelle. Dieu donne la vie naturelle par la création; ensuite, Il donne la vie surnaturelle. Jésus redit que la vie surnaturelle est bien différente de la vie naturelle. "Celle-là est la forme de celle-ci, elle en est la force... l’élan qui la détache de la terre pour l'élever à Dieu.

La vie surnaturelle... c'est la vie de Dieu en l'homme, c'est Dieu opérant en l'homme. C’est moi qui ai déposé cette vie dans l’humanité. Je l’ai déposée dans l’humanité par le corps que j'ai pris dans le sein de ma mère. Ce corps la possédait comme un immense réservoir fermé de tous côtés, et d'où elle devait se répandre dans le monde. Je choisis un lieu élevé; j’y fis dresser un trône, je montai sur ce trône. Je vis le monde entier et toutes les générations à mes pieds, autour du trône que j’occupais. Ce lieu élevé, c'était le Calvaire; ce trône, ma croix où j'étais attaché, où je versai mon sang...

C'est le premier mode par lequel j'ai donné la vie surnaturelle aux hommes. Je la leur donne en particulier et à chacun par le baptême. L'eau baptismale, figure de mon sang, régénère celui sur lequel elle coule, et dépose en lui, non plus une vie qui sera pour le temps, mais pour l’éternité; non plus une vie qui est la vie de l'homme, mais la vie de Dieu en l'homme... Que pouvais-je donc faire de plus pour les hommes? Et pourtant je ne me suis point arrêté là. J’ai voulu donner à l'homme un moyen de sortir de la mort surnaturelle par l’institution du tribunal de la pénitence, où tous les Lazares peuvent retrouver ce qu'ils ont perdu, et réjouir par leur résurrection leurs amis du temps et de l’éternité."

          2-2-4-Comment Dieu nourrit la vie surnaturelle

Donner la vie surnaturelle aux hommes ne suffit pas; il faut aussi leur fournir les nourritures nécessaires pour la conserver: le pain de la parole,  le pain et le breuvage eucharistiques: corps et sang de Jésus qui précise: "Tous les hommes peuvent recevoir ces deux nourritures et s’en rassasier... Je donne la vie aux hommes; je la leur ai donnée une première fois, alors qu'ils me donnaient la mort; et, pendant que je continue de les vivifier, ils continuent, eux aussi, à me faire mourir. "

          2-2-5-La souffrance de Jésus

En effet, continue Jésus, "bien loin d’avoir des sentiments de reconnaissance et d’amour pour moi, ils se plaisent à m’outrager chaque jour. Non contents d'avoir répandu une fois mon sang, ils aiment à renouveler toutes mes douleurs par le nombre et la multitude de leurs crimes. Est-il possible d’exprimer tant d’ingratitude?... J'ai donné la vie aux hommes; je leur ai donné et sacrifié la mienne; je les ai lavés dans mon sang; je leur ai donné mon corps en nourriture; je les ai couverts de ma grâce; je les ai réunis comme une poule réunit ses petits pour les abriter contre Satan, contre le monde et contre eux-mêmes; comme un bon pasteur, j'ai choisi pour eux les plus gras pâturages. Je me suis fait le pasteur de la divine bergerie de l’humanité, rachetée par ma mort... Et les hommes, en multitude sans nombre, fuient loin de mon cœur, loin de mes pâturages; ils quittent ma bergerie... et ne craignent point de rejeter mes commandements, et de braver mes menaces... "

          2-2-6-La justice de Dieu

Mais la justice de Dieu est la plus forte. Et ils seront nombreux: les jeunes hommes, les riches, les puissants, qui se promettaient de longs jours heureux, mais qui seront arrêtés par une mort imprévue. Et nombreux les criminels qui méditent de nouveaux forfaits, mais qui seront arrêtés par la justice! Jésus avertit Marie Lataste: "Ah! ma fille, puissent les hommes rechercher plutôt les effets de ma miséricorde que ceux de ma justice; qu'ils renoncent à leurs égarements, écoutent ma voix et considèrent tout ce que j’ai fait pour eux... Qu'ils reçoivent la vie pour la vie et non pour la mort. Qu'ils reçoivent ma mort comme principe de leur vie... Je suis la vie, je suis la source de la vie, je suis le donateur et le distributeur de la vie, et la vie que je donne est une vie... qu’on doit garder toujours pour l’unir dans l’éternité à la vie de Dieu." (Livre 2, chapitre 2)


[1] Les études scientiques actuelles nous permettent d'affirmer que l'Égypte serait sortie de la Préhistoire environ 4000 ans avant Jésus-Christ. Elle aurait été bâtie sur les civilisations préhistoriques de Badâri, Merindé et Negada.

   

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