LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Sœur Marie de Saint-Pierre
(Perrine Éluère)
1816-1848

JOURNAL SPIRITUEL

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Règle et titre...

« Depuis plusieurs semaines, je n’avais rien éprouvé d’extraordinaire pour l’œuvre de réparation; seulement Notre-Seigneur m’occupait toujours intérieurement avec lui à glorifier son divin Père et à réparer les outrages qui lui sont faits, ainsi qu’à demander la sanctification de son Nom. Mais aujourd’hui, jour de la Présentation de Jésus au Temple, mon tour était venu de faire la sainte communion de voeu pour l’accomplissement des desseins du Sacré-Cœur de Jésus, et ce bon Sauveur a eu la bonté, malgré mon indignité, de se communiquer à mon âme.

L’avant-dernière fois qu’Il m’avait parlé, Il était tout en colère contre la France; moi j’étais saisie et je pleurais. Mais aujourd’hui, Il a rempli mon âme de joie en me faisant connaître la satisfaction de son divin Cœur à la vue du zèle et des désirs de ses enfants pour son association naissante. De même que sa sainte Mère a adopté l’archiconfrérie, il adopte celle de la Réparation: elles doivent aller de concert, l’une pour réparer les outrages faits à Dieu, l’autre pour obtenir le pardon, l’une à Jésus, l’autre à Marie. Mais Notre-Seigneur m’a fait entendre que l’association qu’Il voulait établir en France avait deux buts: premièrement la réparation des blasphèmes, secondement la sanctification du Saint Nom de Dieu, pour extirper les blasphèmes et les travaux du saint jour du dimanche, qui sont les principaux péchés qui provoqueraient la colère de Dieu sur la France. Ainsi on joindra aux règles de l’association de Rome que les associés ne travaillent point aux jours défendus par l’Église et ne feront point travailler, mais contribueront de tous leurs efforts à empêcher les travaux dans ces saints jours. Il me semble que Notre-Seigneur désire que cette association soit sous le patronage de saint Martin, saint Louis, saint Michel, ensuite que chaque associé dise tous les jours un Pater, Ave, Gloria Patri et cette louange que Notre-Seigneur me donna sous le titre de la “Flèche d’Or”, avec une invocation aux saints patrons. Mais les dimanches et fêtes, ils feront les prières de la Réparation entières pour réparer les outrages faits à Dieu en ces saints jours et demander miséricorde pour les coupables. Notre-Seigneur m’a fait voir cette association comme une armée de vaillants soldats qui vont s’unir à Lui comme à leur chef pour défendre la gloire de son Père. Il désire que leur nom réponde à la noblesse de leur emploi et, pour cela il m’a fait entendre que l’Association eût pour titre : “Les Défenseurs du Saint Nom de Dieu”. Il m’a fait aussi entendre que chaque associé porterait une croix où il serait bravé d’un côté: “Sit nomen Domini benedictum” et de l’autre : “Vade retro Satana”. Il donnera à cette divine arme une vertu spéciale pour combattre le démon du blasphème par la bouche des pécheurs. A chaque fois qu’on entra blasphémer, on dira ce qui est écrit sur cette croix, ainsi on fera la guerre au démon et on donnera gloire à Dieu.

Il me sembla aussi que Notre-Seigneur m’a fait entendre que le démon fera tous ses efforts pour anéantir cette œuvre sortie de son divin Cœur. Il me semble que je voudrais donner jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour cette sainte association. Notre-Seigneur m’a fait entendre qu’Il ne m’avait rien dit depuis longtemps parce que cela n’était pas nécessaire et qu’Il ne faisait rien d’inutile ; mais qu’il le fallait aujourd’hui et Il m’a fait voir la différence de l’association de France avec celle d’Italie à cause des travaux du dimanche. Oh ! si l’on savait la joie que cause à Jésus cette association naissante, on s’empresserait d’augmenter la joie de son Cœur et de s’enrôler dans cette sainte milice dont Il est le Roi, pour combattre avec sa croix les ennemis du Saint Nom de Dieu et les soumettre à son empire.

Voilà, ma Révérende Mère, les lumières que j’ai reçues sur cette association. Je soumets ces choses, comme je l’ai déjà fait, à votre jugement. Je peux me tromper; mais l’Esprit-Saint qui éclaire les Supérieurs ne les trompera point; c’est pourquoi je parle sans crainte et en toute simplicité. »  [1]


[1] Lettre du 2 février 1844.

   

 

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