« Depuis plusieurs
semaines, je n’avais rien éprouvé d’extraordinaire pour l’œuvre
de réparation; seulement Notre-Seigneur m’occupait toujours
intérieurement avec lui à glorifier son divin Père et à réparer
les outrages qui lui sont faits, ainsi qu’à demander la
sanctification de son Nom. Mais aujourd’hui, jour de la
Présentation de Jésus au Temple, mon tour était venu de faire la
sainte communion de voeu pour l’accomplissement des desseins du
Sacré-Cœur de Jésus, et ce bon Sauveur a eu la bonté, malgré mon
indignité, de se communiquer à mon âme.
L’avant-dernière
fois qu’Il m’avait parlé, Il était tout en colère contre la
France; moi j’étais saisie et je pleurais. Mais aujourd’hui, Il
a rempli mon âme de joie en me faisant connaître la satisfaction
de son divin Cœur à la vue du zèle et des désirs de ses enfants
pour son association naissante. De même que sa sainte Mère a
adopté l’archiconfrérie, il adopte celle de la Réparation: elles
doivent aller de concert, l’une pour réparer les outrages faits
à Dieu, l’autre pour obtenir le pardon, l’une à Jésus, l’autre à
Marie. Mais Notre-Seigneur m’a fait entendre que l’association
qu’Il voulait établir en France avait deux buts: premièrement la
réparation des blasphèmes, secondement la sanctification du
Saint Nom de Dieu, pour extirper les blasphèmes et les travaux
du saint jour du dimanche, qui sont les principaux péchés qui
provoqueraient la colère de Dieu sur la France. Ainsi on joindra
aux règles de l’association de Rome que les associés ne
travaillent point aux jours défendus par l’Église et ne feront
point travailler, mais contribueront de tous leurs efforts à
empêcher les travaux dans ces saints jours. Il me semble que
Notre-Seigneur désire que cette association soit sous le
patronage de saint Martin, saint Louis, saint Michel, ensuite
que chaque associé dise tous les jours un Pater, Ave, Gloria
Patri et cette louange que Notre-Seigneur me donna sous le titre
de la “Flèche d’Or”, avec une invocation aux saints patrons.
Mais les dimanches et fêtes, ils feront les prières de la
Réparation entières pour réparer les outrages faits à Dieu en
ces saints jours et demander miséricorde pour les coupables.
Notre-Seigneur m’a fait voir cette association comme une armée
de vaillants soldats qui vont s’unir à Lui comme à leur chef
pour défendre la gloire de son Père. Il désire que leur nom
réponde à la noblesse de leur emploi et, pour cela il m’a fait
entendre que l’Association eût pour titre : “Les Défenseurs
du Saint Nom de Dieu”. Il m’a fait aussi entendre que chaque
associé porterait une croix où il serait bravé d’un côté: “Sit
nomen Domini benedictum” et de l’autre : “Vade retro
Satana”. Il donnera à cette divine arme une vertu spéciale
pour combattre le démon du blasphème par la bouche des pécheurs.
A chaque fois qu’on entra blasphémer, on dira ce qui est écrit
sur cette croix, ainsi on fera la guerre au démon et on donnera
gloire à Dieu.
Il me sembla aussi
que Notre-Seigneur m’a fait entendre que le démon fera tous ses
efforts pour anéantir cette œuvre sortie de son divin Cœur. Il
me semble que je voudrais donner jusqu’à la dernière goutte de
mon sang pour cette sainte association. Notre-Seigneur m’a fait
entendre qu’Il ne m’avait rien dit depuis longtemps parce que
cela n’était pas nécessaire et qu’Il ne faisait rien d’inutile ;
mais qu’il le fallait aujourd’hui et Il m’a fait voir la
différence de l’association de France avec celle d’Italie à
cause des travaux du dimanche. Oh ! si l’on savait la joie que
cause à Jésus cette association naissante, on s’empresserait
d’augmenter la joie de son Cœur et de s’enrôler dans cette
sainte milice dont Il est le Roi, pour combattre avec sa croix
les ennemis du Saint Nom de Dieu et les soumettre à son empire.
Voilà, ma Révérende
Mère, les lumières que j’ai reçues sur cette association. Je
soumets ces choses, comme je l’ai déjà fait, à votre jugement.
Je peux me tromper; mais l’Esprit-Saint qui éclaire les
Supérieurs ne les trompera point; c’est pourquoi je parle sans
crainte et en toute simplicité. »
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