LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

LE LUTTEUR DE GUARDA

          La personnalité hors pair et l’activité infatigable déployée par l'abbé Mendes à Santarém n'échappèrent pas au regard perspicace de don Manuel Vieira de Matas, archevêque titulaire de Mitilène, nommé archevêque-évêque de Guarda en 1903, qui lui proposa en 1905 la place de vice-recteur du séminaire de Guarda. L'abbé Mendes entra en fonction le 8 septembre, pour la fête de la Nativité de Notre-Dame.

          C'est dans cette ville, la plus haute du Portugal, que, malgré les hivers froids et les nuages lourds des menaces qui déchaîneront cinq ans plus tard une tempête religieuse, l'abbé Mendes commença à gravir, sous le regard clairvoyant et la direction ferme de don Manuel Vieira de Matos, le chemin long et fécond qui le conduira jusqu'au trône épiscopal, en passant par le vice-rectarat et renseignement au séminaire ; la prédication assidue de la Parole de Dieu ; la création de l’imprimerie Veritas ; la fondation et la direction du journal A Guarda ; l'érection et la diffusion d'associations catholiques de piété, et à caractère social ; et enfin le gouvernement du diocèse, dont il avait été nommé l'administrateur — quand l'archevêque-évêque fut exilé pour avoir protesté contre la loi de séparation en 1911 — sans cesser pour autant d'être vice-recteur du séminaire. Il avait été nommé chanoine titulaire de la cathédrale de Guarda en 1909.

          Face aux difficultés causées aux diocèses par la révolution portugaise du 5 octobre 1910, le chanoine Mendes se montra à la hauteur des circonstances pour défendre les droits de l'Eglise, et son action laissa à Guarda un souvenir inoubliable. Quand en octobre 1914 le séminaire de la ville fut obligé de fermer dans un délai de 24 heures, le zélé vice-recteur, préoccupé par cette douloureuse situation, trouva un asile pour ses séminaristes dans le village de Fundão qui les accueillit avec générosité. Sous le nom d'internat académique, il y réouvrit avec 25 élèves le séminaire, en janvier 1915.

          Cependant, malgré ses nombreux soucis et ses activités absorbantes, sa piété ne diminua pas ni ne se refroidit. Sa consécration au Sacré-Cœur, le 7 juin 1907, en est un exemple frappant. En voici seulement la dernière partie :

          Je m'offre à vous, en l'honneur de Marie et par les mains de Marie, pour que vous fassiez de moi ce que vous voulez et comme vous le voulez, sans la moindre restriction et sans aucune condition de ma part. Si vous voulez que je souffre, que je sois humilié et méprisé, je le veux par amour pour vous ; je vous demande toutefois votre amour pour l' aimer, parce que je ne peux rien par moi-même. Je me consacre irrévocablement à vous, je ne veux rien pour moi-même mais tout pour vous, mon amour souverain. Je me consacre à votre Cœur, en lui je veux vivre, en lui je veux mourir à moi-même et au monde. Je ne m'appartiens plus à moi-même,faites de moi ce que vous voudrez. Bénissez mon sacerdoce, bénissez mon ministère dans cette maison, bénissez les séminaristes que vous m'avez confiés, bénissez mon évêque, bénissez mes parents, et prenez possession de moi.

          O Jésus, amour et seulement amour !

Manuel Mendes da Conceiçl1o Santos, prêtre.

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