

Vingtième Lettre
La vérité vous
rendra libres
R., le 20 octobre
2004
Mon très cher ami,
« Je souhaite que tu prospères à
tous égards et que tu sois en aussi bonne santé physique que spirituelle »
(3 Jn.2).
Sachant que « tu demeures
attaché à la vérité et que tu vis selon cette vérité » (3 Jn. 3), je ne peux
que me sentir heureux et rendre louange au Seigneur de te préserver dans cette
voie.
Lors de ma dernière lettre je t’ai
parlé de l’apparition de la Sainte Vierge à La Salette ; aujourd’hui nous allons
méditer sur un autre sujet qui me semble très important : la vérité de notre foi
et notre devoir de défendre cette même vérité que Jésus est venu apporter en ce
monde, Lui qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn. 14, 6) car
« la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. » (Jn. 1, 17).
Mon bon ami, il est dit que
« celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on
voie clairement que tout ce qu’il fait, il l’accomplit dans la communion avec
Dieu » (Jn. 3, 21).
Voila ce que nous devons retenir,
ce que nous devons faire, comment nous devons agir en tous temps, car il est dit
également à notre adresse que lorsque nous aurons rencontré la vérité, cette
“vérité nous rendra libres” (Cf. Jn. 8, 32) et, croyant en Dieu notre Père et
Créateur, nous avons, en effet, trouvé la vérité et nous sommes donc libres,
libres d’aimer et d’adorer, c’est pourquoi, en s’adressant à ces disciples,
Jésus leur disait : « l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais
adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche
des hommes qui l’adorent ainsi. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui
l’adorent, l’adorent par l’Esprit et en vérité » (Jn. 4, 23-24).
La vérité de notre foi ne doit
jamais être mis en cause, car Un est mort pour elle, Un qui fut le premier d’une
longue ligné de martyrs : Jésus-Christ.
« Si je suis venu dans ce monde,
c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui appartient à la vérité
écoute ce que je dis » (Jn. 18, 37).
Voila la consigne qui nous est
donnée : écouter ce que dit Jésus.
L’écoutons-nous vraiment ?
Sommes-nous toujours attentifs à ses paroles, à ses désirs qui sont des désirs
d’amour ?
Oh ! hélas, certes pas, car bien
souvent nous nous laissons manœuvrer par celui qui est le maître de la
tromperie, le “meurtrier”, celui qui « ne se tient pas dans la vérité, parce
qu’il n’y a pas de vérité en lui » (Jn. 8, 44) : le diable.
Méfions-nous donc de lui, car
« il usera de toutes les formes du mal pour tromper ceux qui se perdent, parce
qu’ils sont restés fermés à l’amour de la vérité qui les aurait sauvés » (2
Th. 2, 10).
Cet amour de la vérité doit nous
habiter toujours, non seulement envers Celui qui est la Vérité, mais aussi envers
son épouse, l’Église, dépositaire et conservatrice de cette même Vérité, car
« cette Église est une colonne qui proclame la vérité, un lieu où elle est
fermement établie » (1 Tm. 3, 15).
C’est pourquoi saint Paul qui était
pénétré de cette certitude absolue, prévenait son ami Timothée en ces termes :
« Si quelqu’un enseigne autre
chose, et s’écarte des paroles de vérité de notre Seigneur Jésus-Christ et de
l’enseignement conforme à la foi, c’est un homme enflé d’orgueil, un ignorant
qui a une passion maladive pour les spéculations et les controverses sur des
mots » (1 Tm. 6, 3-4).
Si nous regardons autour de nous,
mon ami, nous rencontrons, hélas ! bien des hommes qui “s’écartent des paroles
de vérité de notre Seigneur Jésus-Christ” : « ils détournent l’oreille de la
vérité pour écouter des récits de pure invention » (2 Tm. 4, 4), préférant
les ténèbres à la lumière.
Ce sont des aveugles conduisant
d’autres aveugles et, pour eux, selon la lettre aux Hébreux, « la seule
perspective est alors l’attente terrifiante du jugement et le feu ardent qui
consumera tous ceux qui se révoltent contre Dieu » (He. 10, 27).
Mais nous, mon bon ami, en tout cas
je l’espère de tout mon cœur, nous sommes de « ceux qui, en pratiquant le
bien avec persévérance, cherchent l’approbation de Dieu, l’honneur et
l’immortalité, recevrons de lui la vie éternelle » (Rm. 2, 7), « car il
veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la
vérité » (1 Tm. 2, 4).
Il nous faut toujours, mon ami,
persévérer dans un état d’humilité sincère, car l’humilité engendre l’amour et,
lorsque nous sommes sous le joug de l’amour, « nous rejetons les intrigues et
les procédés indignes. Nous ne recourons pas à la ruse et nous ne falsifions pas
la Parole de Dieu. Au contraire, en faisant connaître la vérité, nous nous en
remettons devant Dieu au jugement de tout homme » (2 Co. 4, 2).
As-tu remarqué mon bon ami que les
Saintes Écritures ont réponse à tout et nous éclairent vraiment sur la route à
suivre, sur cette vérité immuable qui mène à la Vie ?
Je rends sincèrement et humblement
grâces à l’Esprit Saint qui a posé devant mes yeux tous ces textes courts mes
concis provenant des Évangiles et des Lettres pour éclairer notre route commune.
Cela me fait aussi mieux comprendre la prière de Jésus à son Père :
« Je te loue, ô Père, Seigneur
du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces vérités aux sages et aux
intelligents, et que tu les as dévoilées à ceux qui sont tout petits » (Lc.
10, 21).
En effet, qui suis-je sinon un
pauvre homme qui n’a d’autres connaissances que celles que l’Esprit du Seigneur
veut bien lui prêter ? Qu’il en soit loué pour les siècles des siècles.
Mon cher ami, je n’avais pas
l’intention, lorsque j’ai commencé cette lettre, de la faire aussi longue, mais
le Seigneur l’a voulu ainsi : que sa volonté soit faite !
Il me reste toutefois encore
quelques petites choses à te dire : « efforce-toi de te présenter devant Dieu
en homme qui a fait ses preuves, en ouvrier qui n’a pas à rougir de son ouvrage,
parce qu’il transmet correctement la Parole de vérité » (2 Tm. 2, 15).
Toi, autant que moi, mon ami,
tenons comme certaine cette affirmation de l’apôtre Paul qui, s’adressant à
Timothée, s’adressait à nous aussi : « Dieu a créé toutes choses pour que les
croyants, ceux qui connaissent la vérité, en jouissent avec reconnaissance »
(1 Tm. 4, 3).
N’est-ce pas là une bonne
nouvelle ? Ne trouves-tu pas là un stimulant à « garder avec une bonne
conscience la vérité révélée de la foi » ? (1 Tm. 3, 9).
Nous avons tous des efforts à
faire, des choses à corriger en nous et, cher ami, « cela consiste à nous
débarrasser de notre ancienne manière de vivre, celle des hommes que nous étions
autrefois, et que les désirs trompeurs menaient à la ruine, à être renouvelés
par le changement de ce qui oriente notre pensée, et à nous revêtir de l’homme
nouveau, créé conformément à la pensée de Dieu, pour mener la vie juste et
sainte que produit la vérité » (Cf. Ep. 4, 22-24).
Car, « en effet, si, après avoir
reçu la connaissance de la vérité, nous vivons délibérément dans le péché, il ne
reste plus pour nous de sacrifice pour les péchés. La seule perspective est
alors l’attente terrifiante du jugement et le feu ardent qui consumera tous ceux
qui se révoltent contre Dieu » (He. 10, 26-27).
Et, celui-là n’est aucunement le
but de nos efforts, le but de notre vie. Á nous, « au contraire, en exprimant
la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la
tête : le Christ » (Ep. 4, 15).
Mon bien-aimé frère en
Jésus-Christ, je termine ici ma longue lettre, tout en remerciant le Seigneur de
m’avoir autant aidé à la rédiger pour toi, non sans te rappeler une fois encore
que la vérité est une nécessité pour tout enfant de Dieu et que celle-ci
«fera de nous des hommes libres» (Jn. 8, 32).
Dans un acte d’amour et de prière
commune, remercions le Seigneur notre Dieu qui, « par un acte de sa libre
volonté, nous a engendrés par la parole de vérité pour que nous soyons comme les
premiers fruits de sa nouvelle création » (Jc. 1, 18).
Ton ami dévoué.
Alphonse Rocha


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