

Mon cher ami et frère en Jésus et
Marie,
Comme tout un chacun, moi aussi
j’ai pris quelques semaines de vacances en ce beau pays qu’est le Portugal.
Comme tu le sais, bien des liens
m’unissent à cette “terre de Sainte Marie” et y venir, de temps à autre est
toujours pour moi un grand plaisir et occasion de grandes joies, car j’y
retrouve une partie de ma famille.
Mais, en ce jour, je ne vais pas te
raconter mes vacances portugaises, mais te parler de Marie, notre Maman du Ciel.
Ce jour de fête est bien
particulier, car nous commémorons l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, en
corps et âme.
Comme tu le sais, l’Assomption de
Marie est devenu un dogme depuis que Pie XII, en 1950, l’a solennellement
proclamé comme étant “une vérité de la foi qui fait autorité, si bien que
l'on ne peut se dire catholique si l'on n'adhère pas à cette vérité”.
Avant que ce dogme ne soit
“solennellement proclamé”, cette vérité était déjà ancrée dans les cœurs des
catholiques depuis des siècles, car on peut trouver des traces de cette croyance
dès les premiers siècles de l’église.
Cela semble tout à fait normal et
logique, car la cause de la mort étant le péché, Marie fut préservée ― par une
grâce particulière de Dieu et les effets anticipés de la Rédemption opérée par
son divin Fils ― de cette faute originelle, et, ne l’ayant pas, elle ne pouvait
donc pas subir les effets de celle-ci en son corps et encore moins en son âme.
Voila donc la première approche que
m’inspire cette fête, que dis-je, cette solennité consacrée à notre Mère du
Ciel. Et, je ne fais que traduire par mes propres mots ce qu’a dit le Concile du
Vatican II :
« La Vierge immaculée, préservée
par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa
vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le
Seigneur comme Reine de l'univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à
son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort » (LG §
59).
Le catéchisme de l’Église
Catholique l’enseigne également :
« L'Assomption de la Sainte
Vierge est une participation singulière à la Résurrection de son Fils et une
anticipation de la Résurrection des autres chrétiens[...] » (CEC, § 966).
Saint Bernard de Clairvaux, le
grand “amoureux” de Marie, dans un sermon sur l’Assomption de la Vierge dit
ceci :
« En montant aujourd'hui dans
les cieux, la glorieuse Vierge a certainement porté à son comble la joie des
citoyens du ciel. Car elle n'est rien moins que celle dont la voix fit
tressaillir de joie, dans les entrailles d'une mère qu'elle a saluée, l'enfant
qui. y était encore enfermé. Si l'âme d'un enfant, qui n'était pas encore né,
s'est fondue de bonheur à sa voix, quelle ne dut pas être l’allégresse des
esprits célestes quand ils eurent le bonheur d'entendre sa voix, de contempler
son visage ? Et même pour nous, mes frères bien-aimés, quelle fête n'est point
le jour de son Assomption, quels motifs de joie et de bonheur n'y a-t-il point
dans son assomption ? La présence de Marie éclaire le monde entier, c'est au
point que les cieux eux-mêmes brillent d'un plus vif éclat, à la lumière de
cette lampe virginale. » (S. Bernard ; Premier sermon sur l’Assomption)
Mon ami, si le ciel était en fête
lors de l’arrivée de Marie au Ciel, il est logique de croire que cette même joie
fut encore plus grande quand le 1er
novembre 1950, Pie XII, utilisant le pouvoir qui avait été accordé à Pierre, son
prédécesseur, proclama comme étant un dogme cette même Assomption de Marie.
Voici les mots que solennellement il a prononcés ce jour-là :
« C'est pourquoi, après avoir
adressé à Dieu d'incessantes et suppliantes prières, et invoqué les lumières de
l'Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu Tout-Puissant, qui prodigua sa
particulière bienveillance à la vierge Marie, pour l'honneur de son Fils, Roi
immortel des siècles et vainqueur de la mort et du péché, pour accroître la
gloire de son auguste Mère et pour la joie et l'exultation de l'Église tout
entière, par l'autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres
Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous proclamons, déclarons et définissons que
c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours
Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à
la gloire céleste. »
Saint Josémaria Escrivà de
Balagueur utilise, comme saint Bernard le style lyrique pour décrire ce passage
de la Vierge Marie de la terre au ciel :
« Mais Jésus désire avoir sa
Mère corps et âme, dans la gloire. — Et la Cour céleste déploie toute sa
splendeur pour accueillir Notre-Dame. — Toi et moi — qui ne sommes, après tout,
que des enfants — nous prenons la traîne du magnifique manteau bleu de Marie et
ainsi nous pouvons contempler cette scène merveilleuse.
La très Sainte-Trinité reçoit et
comble d'honneurs la Fille, la Mère et l'Épouse de Dieu... — Et la majesté de
Notre-Dame est si grande que les Anges s'interrogent : Qui est-ce donc ? »
Un autre saint, que dis-je, un Père
de l’Église du IIe siècle ― saint Irénée de Lyon ―, rend aussi hommage à cette
Vierge incomparable, à la Mère de Dieu et des hommes dans une prière de feu :
« O très tendre Vierge et Mère
du Sauveur de tous les siècles, à partir d'aujourd'hui et pour toujours,
prenez-moi à votre service. Désormais, en toutes circonstances, soyez ma très
miséricordieuse avocate ; venez sans cesse à mon aide. Après Dieu, en effet, je
ne veux plus préférer personne à vous et, de mon plein gré, pour l'éternité,
comme votre propre serf, je me livre à votre domination. »
Comme tu le sais peut-être, mon bon
ami, la Vierge Marie, ici au Portugal, est très vénérée, très fêtée, mais cette
fête du 15 août l’est encore davantage, car en ce jour glorieux on fête la Reine
du Portugal, celle qui seule, depuis 1646 porte la couronne de ce que fut le
royaume du Portugal.
Il te faut savoir également que
depuis les premiers temps de l’indépendance portugaise, donc depuis 1149, le
Portugal est aussi appelé “Terre de Sainte Marie”, ce qui prouve l’attachement
que les lusitaniens ont toujours démontré envers la Mère de Dieu et notre Mère.
Pardonne-moi pour ce mélange de
spiritualité et d’histoire, mais j’ai pensé que cela t’intéresserait.
En attendant, restons toujours en
union de prières et demandons à Marie de nous accueillir sous son Manteau rempli
d’étoiles et de nous accorder sa maternelle bénédiction.
Loué soit à Jamais Jésus-Christ.
Ton ami dévoué.


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