LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Seizième lettre

La Révolution française
 

R., 14 juillet 2004
Fête nationale en France

Mon cher ami et frère en Jésus-Christ,

« N’aie pas peur des souffrances qui t’attendent. Voici, le diable va jeter plusieurs d’entre vous en prison, pour vous tenter, et vous connaîtrez des jours de détresse » (Ap. 2, 10).

Les mots que tu viens de lire “collent” très bien au sujet sur le quel je veux t’entretenir aujourd’hui.

Aussi paradoxal que cela te paraisse, je vais te parler de cette fête que l’on célèbre aujourd’hui en France : la prise de la Bastille, devenue pour les français comme un signe fort de liberté et jour de fête nationale.

Lorsqu’en 1789 éclata la Révolution française, le but des révolutionnaires était celui de faire tomber la monarchie et abolir les privilèges qui étaient, selon eux, et c’était vrai, détenus par une minorité.

Malheureusement, ce mouvement a très vite dégénéré et le but des révolutionnaires, de façon sournoise, devint celui d’abattre Dieu Lui-même, de le faire disparaître du cœur de tous les français. Voila pourquoi, ils ont décapité le roi de France : il représentait à leurs yeux l’autorité divine. On a beaucoup épilogué sur ce meurtre, mais le but inavoué était celui-là et non pas un autre.

Pour que ce pouvoir soit anéanti à jamais, ces mêmes révolutionnaires ont dépêché à Reims ― la ville des Sacres ― quelques-uns de leurs fervents supporters avec une consigne bien précise : détruire sur la place publique la Sainte-Ampoule qui contenait cette huile descendue du Ciel lors du baptême de Clovis par le grand évêque saint Remi.

Au contraire de ce que disent certains historiens, je puis affirmer pour ma part que cette maudite révolution a très vite pris des allures de lutte contre Dieu et contre tout ce qui pouvait le représenter : les preuves de ce que j’affirme sont multiples, mon ami.

Sous prétexte de bonne action les biens de l’Église ont été confisqués et vendus aux enchères sur la place publique. Ainsi des églises, des couvents et autres lieux de culte sont devenus des hangars pour ranger la paille et abri pour les bêtes…

Des églises, dont certaines très célèbres et connues dans le monde entier, furent complètement détruites… Et bien d’autres dédiées à de nouvelles divinités que ces mêmes révolutionnaires ont honoré, ce qui prouve, s’il en était besoin que leur haine féroce était vraiment dirigée contre Dieu.

Et tout cela au nom de la liberté, mon ami, au nom de la fraternité et de l’égalité !

Puis, comme si cela n’était pas encore assez pour prouver cette haine contre Dieu et tout ce qui le représentait, on vota des lois scélérates : pour se passer du Pape de Rome et de ses directives, on fit voter la Constitution Civile du Clergé qui asservissait tous les prêtres aux lois de la nouvelle Constitution Française.

La “liberté” de choix n’était pas autorisé : chaque prêtre devait obligatoirement signer cette Constitution sous peine de mort… Et l’on criait dans les rues : Vive la liberté !

« Voici, le diable va jeter plusieurs d’entre vous en prison », dit le Seigneur par la bouche de Jean. Et encore : « Je connais ta tribulation et ta pauvreté (bien que tu sois riche) » (Ap. 2, 9) ; « Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan » (Ap. 2, 13).

En effet, beaucoup de ces prêtres ― les réfractaires ― vont énergiquement refuser de signer une telle convention païenne et seront mis en prison, puis exécutés comme s’ils s’agissait de bandits de grand chemin : les martyrs de cette période se comptent par milliers, mon ami, par milliers, car alors la France, la “Fille aînée de l’Église”, si “riche” en saints et grands personnages religieux, était devenue le “trône de Satan”, comme le dit l’Apocalypse de Jean.

Mais cette France où une fois encore le sang coule abondamment, s’entendra dire par le Seigneur, comme jadis pour ceux des cirques romains : « Tu retiens mon nom, et tu n'as pas renié ma foi » (Ap. 2, 13), car une fois encore on a pu vérifier que “le sang des martyrs est semence de chrétiens”.

Cette rage antichrétienne était vraiment diabolique, car on ne peut pas expliquer autrement les atrocités commises vis-à-vis des prêtres et des religieux et religieuses.

Mon cher ami, pendant cette période de “Terreur”, dans l’une des villes de France où de nombreux prêtres ont été martyrisés, on est allé jusqu’à manger les doigts de l’un des prêtres que l’on venait de tuer et que l’on traînait ostensiblement dans les rues… Non, tu ne rêves pas et, je t’assure que cet fait est historique et historiquement documenté.

Mais, la France, cette terre qui a donné tant de Saints à l’Église, qui dès le début de la chrétienté a vu son sol arrosé du sang de tant de martyrs, ne peut périr, ne peut pas être abandonnée à son triste sort, c’est pourquoi le Seigneur peut lui dire, comme à l’église de Thyatire :

« Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières » (Ap. 2, 19).

Ces “œuvres plus nombreuses que les premières”, sont un peu comme l’annonce des milliers de martyrs que cette révolution maudite allait causer.

Tu as certainement remarqué, mon ami, que je ne porte pas cette révolution dans mon cœur et, je pense également que tu connais la raison de ma colère… si les historiens étaient honnêtes, combien de choses “vraies” ils pourraient nous dire… mais, les archives sont là et accessibles à tout le monde, même aux “petits” historiens !

Souviens-toi du massacre aux Carmes, à Paris, de l’exécution des Carmélites de Compiègne, des Pontons de Rochefort et j’en passe…

Consulte, quand tu auras un peu de temps, le martyrologe : tu seras surpris par le nombre de saints et bienheureux martyrs de cette période néfaste, mais pourtant riche, spirituellement… Une période pendant laquelle, même arrosée par tant de sang, l’Église est sortie grandie. C’est pourquoi le Seigneur pourra lui dire comme jadis aux Églises citées dans l’Apocalypse de Jean :

« A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit » (Ap. 2, 17).

Et encore :

« A celui qui vaincra, et qui gardera jusqu'à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations » (Ap. 2, 26).

Voici, mon ami, ce que j’avais envie de te dire en ce jour “de fête nationale”.

Prions ensemble pour cette France qui, comme Saul, parcoure en ces temps-ci son chemin de Damas, afin qu’elle revienne vraiment à la “foi de son baptême”. Amen.

Ton ami dévoué.

Alphonse Rocha

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