

La Révolution
française
Mon cher ami et frère en
Jésus-Christ,
« N’aie pas peur des souffrances
qui t’attendent. Voici, le diable va jeter plusieurs d’entre vous en prison,
pour vous tenter, et vous connaîtrez des jours de détresse » (Ap. 2, 10).
Les mots que tu viens de lire
“collent” très bien au sujet sur le quel je veux t’entretenir aujourd’hui.
Aussi paradoxal que cela te
paraisse, je vais te parler de cette fête que l’on célèbre aujourd’hui en
France : la prise de la Bastille, devenue pour les français comme un signe fort
de liberté et jour de fête nationale.
Lorsqu’en 1789 éclata la Révolution
française, le but des révolutionnaires était celui de faire tomber la monarchie
et abolir les privilèges qui étaient, selon eux, et c’était vrai, détenus par
une minorité.
Malheureusement, ce mouvement a
très vite dégénéré et le but des révolutionnaires, de façon sournoise, devint
celui d’abattre Dieu Lui-même, de le faire disparaître du cœur de tous les
français. Voila pourquoi, ils ont décapité le roi de France : il représentait à
leurs yeux l’autorité divine. On a beaucoup épilogué sur ce meurtre, mais le but
inavoué était celui-là et non pas un autre.
Pour que ce pouvoir soit anéanti à
jamais, ces mêmes révolutionnaires ont dépêché à Reims ― la ville des
Sacres ― quelques-uns de leurs fervents supporters avec une consigne bien
précise : détruire sur la place publique la Sainte-Ampoule qui contenait cette
huile descendue du Ciel lors du baptême de Clovis par le grand évêque saint
Remi.
Au contraire de ce que disent
certains historiens, je puis affirmer pour ma part que cette maudite révolution
a très vite pris des allures de lutte contre Dieu et contre tout ce qui pouvait
le représenter : les preuves de ce que j’affirme sont multiples, mon ami.
Sous prétexte de bonne action les
biens de l’Église ont été confisqués et vendus aux enchères sur la place
publique. Ainsi des églises, des couvents et autres lieux de culte sont devenus
des hangars pour ranger la paille et abri pour les bêtes…
Des églises, dont certaines très
célèbres et connues dans le monde entier, furent complètement détruites… Et bien
d’autres dédiées à de nouvelles divinités que ces mêmes révolutionnaires ont
honoré, ce qui prouve, s’il en était besoin que leur haine féroce était vraiment
dirigée contre Dieu.
Et tout cela au nom de la liberté,
mon ami, au nom de la fraternité et de l’égalité !
Puis, comme si cela n’était pas
encore assez pour prouver cette haine contre Dieu et tout ce qui le
représentait, on vota des lois scélérates : pour se passer du Pape de Rome et de
ses directives, on fit voter la Constitution Civile du Clergé qui asservissait
tous les prêtres aux lois de la nouvelle Constitution Française.
La “liberté” de choix n’était pas
autorisé : chaque prêtre devait obligatoirement signer cette Constitution sous
peine de mort… Et l’on criait dans les rues : Vive la liberté !
« Voici, le diable va jeter
plusieurs d’entre vous en prison », dit le Seigneur par la bouche de Jean.
Et encore : « Je connais ta tribulation et ta pauvreté (bien que tu sois
riche) » (Ap. 2, 9) ; « Je sais où tu demeures, je sais que là est le
trône de Satan » (Ap. 2, 13).
En effet, beaucoup de ces
prêtres ― les réfractaires ― vont énergiquement refuser de signer une telle
convention païenne et seront mis en prison, puis exécutés comme s’ils s’agissait
de bandits de grand chemin : les martyrs de cette période se comptent par
milliers, mon ami, par milliers, car alors la France, la “Fille aînée de
l’Église”, si “riche” en saints et grands personnages religieux, était
devenue le “trône de Satan”, comme le dit l’Apocalypse de Jean.
Mais cette France où une fois
encore le sang coule abondamment, s’entendra dire par le Seigneur, comme jadis
pour ceux des cirques romains : « Tu retiens mon nom, et tu n'as pas renié ma
foi » (Ap. 2, 13), car une fois encore on a pu vérifier que “le sang des
martyrs est semence de chrétiens”.
Cette rage antichrétienne était
vraiment diabolique, car on ne peut pas expliquer autrement les atrocités
commises vis-à-vis des prêtres et des religieux et religieuses.
Mon cher ami, pendant cette période
de “Terreur”, dans l’une des villes de France où de nombreux prêtres ont été
martyrisés, on est allé jusqu’à manger les doigts de l’un des prêtres que l’on
venait de tuer et que l’on traînait ostensiblement dans les rues… Non, tu ne
rêves pas et, je t’assure que cet fait est historique et historiquement
documenté.
Mais, la France, cette terre qui a
donné tant de Saints à l’Église, qui dès le début de la chrétienté a vu son sol
arrosé du sang de tant de martyrs, ne peut périr, ne peut pas être abandonnée à
son triste sort, c’est pourquoi le Seigneur peut lui dire, comme à l’église de
Thyatire :
« Je connais tes œuvres, ton
amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus
nombreuses que les premières » (Ap. 2, 19).
Ces “œuvres plus nombreuses que
les premières”, sont un peu comme l’annonce des milliers de martyrs que
cette révolution maudite allait causer.
Tu as certainement remarqué, mon
ami, que je ne porte pas cette révolution dans mon cœur et, je pense également
que tu connais la raison de ma colère… si les historiens étaient honnêtes,
combien de choses “vraies” ils pourraient nous dire… mais, les archives sont là
et accessibles à tout le monde, même aux “petits” historiens !
Souviens-toi du massacre aux
Carmes, à Paris, de l’exécution des Carmélites de Compiègne, des Pontons de
Rochefort et j’en passe…
Consulte, quand tu auras un peu de
temps, le martyrologe : tu seras surpris par le nombre de saints et bienheureux
martyrs de cette période néfaste, mais pourtant riche, spirituellement… Une
période pendant laquelle, même arrosée par tant de sang, l’Église est sortie
grandie. C’est pourquoi le Seigneur pourra lui dire comme jadis aux Églises
citées dans l’Apocalypse de Jean :
« A celui qui vaincra je
donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce
caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui
le reçoit » (Ap. 2, 17).
Et encore :
« A celui qui vaincra, et qui
gardera jusqu'à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations »
(Ap. 2, 26).
Voici, mon ami, ce que j’avais
envie de te dire en ce jour “de fête nationale”.
Prions ensemble pour cette France
qui, comme Saul, parcoure en ces temps-ci son chemin de Damas, afin qu’elle
revienne vraiment à la “foi de son baptême”. Amen.
Ton ami dévoué.
Alphonse Rocha


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