LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Huitième LETTRE

L'Heure de l’épreuve ?

 

R., le 13 octobre 2003
anniversaire de la mort de la Vénérable Alexandrina de Balasar

Mon bon ami et mon frère, je ne pensais pas que le Livre de l'Apocalypse pouvait apporter autant d'enseignements spirituels. Je le découvre en même temps que toi, et je suis vraiment étonné de pouvoir t'en parler de la sorte.

Je continue donc, aidé par l'Esprit Saint qui a vraiment pitié de mon ignorance, à me servir de ces textes pour nous alimenter mutuellement et voir à quel point le Seigneur parle à nos cœurs dans ce Livre.

« Puisque tu as gardé ma consigne de constance, à mon tour je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va fondre sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre. » (Ap. 3, 10)

Ne sommes-nous pas arrivés à cette “heure de l’épreuve” ?

Quand nous regardons autour de nous, quand nous entendons ce qui se dit autour de nous et même au loin, nous ne pouvons pas rester indifférents, car tout nous incite à croire que “l’heure de l’épreuve” est en effet arrivée.

La foi semble avoir quitté la majorité des âmes et la ferveur religieuse semble ainsi s’éteindre petit à petit chez les hommes.

Mais la promesse divine est là pour nous donner courage, pour nous inciter à poursuivre notre chemin avec et vers notre Dieu, riche en Miséricorde : “Je te garderai de l'heure de l'épreuve”.

Le Seigneur rappelle : « Mon retour est proche : tiens ferme ! » (Ap. 3, 11)

Il nous conseille de rester fermes dans notre foi, dans notre cheminement vers Lui, « pour que nul ne ravisse ta couronne » (Ap. 3, 11), car chaque « vainqueur — affirme encore et toujours le Seigneur — je le ferai colonne dans le temple de mon Dieu ; il n'en sortira plus jamais et je graverai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la Cité de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel, de chez mon Dieu » (Ap. 3, 12).

Ceci nous incite à rester fidèles, à faire les efforts nécessaires pour parvenir à cette fidélité, à cette “consigne de constance” dont nous parle le Seigneur.

Que faire pour y parvenir ?

C’est tout simple, quand on y regarde de plus près : “aimer Dieu de toutes nos forces et le prochain comme nous-mêmes”. Mais c’est aussi difficile, car tout autour de nous, en ces temps qui sont les “derniers”, tout nous incite et nous pousse à l’égoïsme, à l’égocentrisme exacerbé. Voila pourquoi notre effort doit être continuel et, pour qu’il en soit ainsi, il nous faut nous armer de la seule arme que le Seigneur met à notre disposition : la prière.

La prière est en effet, non seulement une arme puissante contre les dangers qui nous entourent, mais aussi un rempart contre les attaques de Satan qui en ces temps semble si déchaîné et avoir tous les pouvoirs et accroître son empire sur le royaume qui est le sien : le monde où nous vivons.

S’il se déchaîne ainsi c’est qu’il sait que son royaume sera bientôt annihilé par la venue de “la nouvelle Cité de Dieu, la Nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel de chez Dieu”. Il se déchaine encore, car il sait très bien que Celle qui lui écrasera la tête et le vaincra pour toujours, est prête — “comme une armée rangée pour la bataille” —, n’attendant pour ce faire que l’heure et l’ordre de Dieu.

Alors, nous aussi, “comme une armée rangée pour la bataille”, redoublons de vigilance, continuons et augmentons nos prières ferventes, afin que non seulement nous soyons vainqueurs, mais également pour que sur nous soit gravé à jamais le nom du Seigneur notre Dieu.

Ne faiblissons pas dans notre lutte, car le Seigneur n’aime pas les tièdes, comme Il le dit Lui-même :

— « Je connais ta conduite : tu n'es ni froid ni chaud — que n'es-tu l'un ou l'autre ! — Ainsi, puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche » (Ap. 3, 15-16).

— Mais, qu’est-ce que la tiédeur ?

— C’est à mi-chemin entre deux extrêmes : la chaleur et la froideur…

— Et, qui sont-ils, ces tièdes dont parle le Seigneur ?

— Ceux qui se sentent remplis de la Parole de Dieu, mais ne la vivent pas ;

— Ceux qui se croient saints et se limitent à être bons ;

— Ceux qui se croient généreux parce qu’ils donnent de leur surplus, mais ne se donnent pas eux-mêmes ;

— Ceux qui se croient heureux et ne sont que de pauvres malheureux ;

— Ceux qui se croient propres et sont remplis de misères ;

— Ceux qui se sentent riches devant Dieu mais sont remplis de vices ;

— Ceux qui se disent savants devant Dieu et qui pour cela ne cherchent ni conseil ni direction (Cf. Ap. 3, 17)

— Le tiède, enfin, pense qu’il « n’a besoin de rien » (Ibid.), « mais il ne voit pas qu’il est malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! » (Ibíd.)

Maintenant, une autre question se pose à nous : comment sortir de la tiédeur ?

Le Seigneur nous le dit :

« Achète chez moi de l'or purifié au feu pour t'enrichir ; des habits blancs pour t'en revêtir et cacher la honte de ta nudité ; un collyre enfin pour t'en oindre les yeux et recouvrer la vue » (Ap. 3, 18).

Cet “or purifié” est la Parole de Dieu. Nous pouvons l’“acheter” par notre recherche à bien la connaître et par nos efforts à la mettre en pratique. Nous la payons par nos sacrifices et par notre offrande généreuse et totale de tout notre être entre les mains de Jésus.

Décidons-nous donc d’“acheter” en cette vie passagère les vêtements blancs, qui sont confectionnés par le vécu de nos vertus. Ainsi seulement nous serons bien parés pour assister au grand Banquet que le Seigneur nous a préparé de toute éternité. N’ayons donc pas la désinvolture de nous y présenter nus de toute vertu, de tout œuvre méritoire, car nous serions exclus et « jetés dans les ténèbres extérieures : là où seront les pleurs et les grincements de dents » (Mt. 18, 12).

Ayons toujours présente dans notre pensée cette affirmation de Jésus : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt. 5, 8). Voila pourquoi, en cette vie, nous devons consacrer nos efforts à nous procurer “un collyre pour nous en oindre les yeux et recouvrer la vue”.

Que peut être ce “collyre” sinon l’ouverture de notre cœur, souvent dur, aux enseignements divins, à l’obéissance aux commandements de Dieu et à ceux de son Église, dont la mission est de nous guider.

Ce “collyre” peut également s’appeler “confession”, confession de nos fautes lors du sacrement de pénitence, acte destiné à purifier notre âme et à nous remettre dans le bon chemin et dans la paix du Seigneur.

Ce “collyre” peut encore se transformer en un acte de sincérité et de vérité qui nous aidera à retrouver la paix du cœur, à être “artisans de paix”, car, dit le Seigneur, « heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt. 5, 9).

Voici, pour terminer cette méditation, un autre “appel” du Seigneur :

— « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap. 3, 20). Puis, comme récompense de cet accueil généreux et amoureux, Jésus promet encore : « Je lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône » (Ap. 3, 21).

Accueillons donc le Seigneur qui vient et disons-lui avec foi et amour :

« Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap. 22, 20).

Ton ami dévoué qui implore tes prières.

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