Cinquième LETTRE
“avec l'épée de ma bouche”
R., le 20 août
2003
Mon ami, je ne peux t’oublier, car tu es le soutien de ma vieillesse, et l’ami dont j’ai besoin, l’ami dont je ne peux me passer.
En effet, ayant voulu avoir recours à moi ― malgré ma grande misère ―, tu m’obliges ― sans le vouloir, j’en suis persuadé ―, à faire davantage attention à ma propre vie, à mieux faire attention à ma route afin de ne pas tomber et par la même occasion être la cause de ta propre chute.
Il n’est pas toujours évident de donner des conseils et cela devient encore plus difficile quand ceux-ci s’adressent à l’âme ; c’est pourquoi, avant de t’écrire, j’invoque l’Esprit-Saint et lui demande de venir à mon aide, de suppléer à mon ignorance et à ma misère : prie toi aussi pour moi, afin que guidé par le Seigneur, je ne puisse que te donner de bons et sages conseils spirituels.
Je sais que ta vie de chaque jour n’est pas des plus faciles, car le milieu où tu te trouves est hostile à tout ce qui peut avoir une connotation religieuse. Mais, malgré cette situation délicate, ne perds jamais courage et souviens-toi de ce que le Seigneur dit dans l’Apocalypse de Jean :
« Je sais où tu demeures : là est le trône de Satan. Mais tu tiens ferme à mon nom et tu n'as pas renié ma foi” (Ap. 2, 13). Voila pourquoi le Seigneur se plait à te protéger et à te montrer tout son amour, et l’abondance de sa divine Miséricorde.
Il te faut, mon ami, partir à la conquête du monde pour l’offrir au Père céleste. Le Seigneur veut en effet que le monde qui pour le moment “appartient” à Satan redevienne ― avec ton aide et l’aide de tous ceux quoi comme toi veulent luter dans ce but ― une contré nouvelle et bénie de Dieu, afin qu’il y règne à jamais.
« Espère contre toute espérance » (Rm. 4, 18), ne renie pas son Nom, ne renie jamais ta foi en notre Dieu, car Il veut que tu sois son témoin fidèle et, même s’il t’était demandé de donner ta vie à cause de son Nom, donne-la, car « qui aime sa vie la perd ; et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle » (Jn. 12, 25).
Souviens-toi aussi et encore de ces paroles de Jésus : « Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn. 15, 13).
Ces paroles, mon ami, ne font pas de toi un martyr : elles ne sont qu’une suite dans le discours que le Seigneur aurait pu t’adresser… Il ne dit pas, en effet, “il te sera demandé de donner ta vie”, mais, “s’il t’était demandé” ; il y a une nuance, et elle est importante. Mais il te dit, tout de même ceci : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande » (Jn. 15, 14).
Tu devras être toujours indulgent envers le pécheur, car il est ton frère ; tu dois lui prodiguer une doctrine telle qu’il puisse rebrousser chemin et venir vers le Seigneur qui « est le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn. 14, 6).
Concentre tes efforts dans l’apostolat, mais ne juge pas ton frère : Dieu s’en chargera Lui-même. Mais, dans tes rangs, n’admets pas celui qui ne voudra pas revenir au Seigneur, car en l’acceptant tu pourrais être piégé et voir toutes tes brebis contaminées (Cf. Ap. 2, 14-15).
En effet, le Seigneur ne veut pas d’un “club” de pécheurs qui renoncent avec désinvolture à leurs déviations coupables, mais ne font rien pour s’en éloigner et, s’appuieraient sur les péchés des autres pour continuer dans de pécher…
Sais-tu, mon ami, ce que désire le Seigneur ? Il veut une Cité de fils et filles fidèles à la Loi divine, des fils et des filles qui, repentis de leurs péchés, reviennent à Lui d’un cœur contrit et sincère.
Tu te demandes comment tu peux combattre la perversité du péché ? Rien de plus facile : avec la divine Parole, avec la doctrine que nous enseigne l’Église de Dieu. C’est cela que veut dire le Seigneur quand dans l’Apocalypse tu lis, au chapitre 2 : « Avec l’épée de ma bouche » (Ap. 2, 16).
Si tu veux être un vrai héraut de l’Évangile, si tu veux être un “nouvel évangélisateur”, n’oublie pas ces consignes : Sois fidèle aux préceptes divins, garde toujours en ton cœur la “perle précieuse” de la foi et sortant vainqueur de tous les combats, tu te verras remettre par le Seigneur « la manne cachée » (Ap. 2, 17).
Pour y parvenir, tu dois suivre ces sages conseils que l’Apôtre Paul donnait aux Romains : « Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortel de manière à vous plier à ses convoitises. Ne faites plus de vos membres des armes d'injustice au service du péché ; mais offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort et faites de vos membres des armes de justice au service de Dieu » (Rm. 6, 12-13).
Le même Apôtre dit encore : “Vous, vous n'êtes pas dans la chair mais dans l'esprit, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous. Qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas” (Rm. 8, 9)
Je veux encore, mon ami et mon frère bien-aimé, te laisser méditer ce petit texte qui suit : il a été écrit par un auteur contemporain, un auteur que le Seigneur habite, certainement :
“Toute l’histoire des hommes est comme un perpétuel jeu de cache-cache entre les hommes qui n’écoutent pas la parole de Dieu, qui ne comprennent pas l’immensité de son amour, et Dieu qui, sans se lasser, appelle ses enfants afin de les rassembler dans son amour : leur seul vrai bonheur”. (Paulette Leblanc : Dieu est Quelqu’UN, Préambule ; Nouvelle Évangélisation, 2004).
Mon ami, avant de terminer, je veux te demander de bien réfléchir au tournant de ta vie dans lequel tu sembles vouloir t’engager : l’évangélisation.
Interroge-toi et interroge l’Esprit Saint. Demande-lui de venir à ton aide et de t’éclaire. Si tu dois t’engager je souhaite de tout mon cœur que ces mots tirés aussi du livre de l’Apocalypse, puissent être ta récompense de la part du Seigneur :
« Je lui donnerai aussi un caillou blanc, un caillou portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit” (Ap. 2, 17.
Reçois ton “caillou blanc” dans la paix de ton âme et rends grâce à Dieu. Amen.
Ton ami dévoué.
Alphonse Rocha
