LA VOIE MYSTIQUE
|
Quatrième LETTRE “reste fidèle jusqu'à la mort”
R., le 15 juillet
2003 Mon ami, je t’ai entretenu, la dernière fois de ce que Dieu attend de toi, en te recommandant de “soigner ton amour”. Aujourd’hui je vais te parler, si la grâce m’en est donnée, d’une autre demande du Seigneur : vaincre. Mais, vaincre quoi ? ― me demanderas-tu peut-être. Je te répondrai tout simplement : vaincre tous les obstacles qui peuvent nous éloigner ou nous séparer de Jésus. Mais, pour y parvenir, il nous faut luter, car la vie est une lutte continuelle de laquelle nous pouvons être vainqueurs, avec l’aide de Dieu qui solennellement promet aux vainqueurs : « Je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu” (Ap. 2, 7). Cette perspective est motivante et encourageante, mais elle ne doit pas nous faire oublier que Dieu est le “propriétaire” du ciel et de la terre. Nous devons également savoir que ce n’est pas le ciel l’unique endroit réservé au Royaume de Dieu et, non plus la terre qui appartient à Satan… Dieu règne au ciel et sur la terre à travers tous les cœurs qui l’aiment et à qui il offre, dès ici-bas, de “manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu”. » As-tu bien compris, mon ami : Dieu règne à travers les cœurs de ceux qui l’aiment… L’aimes-tu, toi ? Si tu l’aimes, ton cœur est aussi le Royaume de Dieu, ton cœur est aussi le trône de la Majesté divine ! Voilà pourquoi Dieu t’invite à être un bon guerrier, un guerrier qui sort toujours vainqueur de toutes les batailles de la vie. Mais, sais-tu seulement ce que c’est que vaincre ? Vaincre c’est écouter ce que te dit à l’oreille et à ton cœur, l’Esprit de Dieu ; c’est mettre en œuvre sa volonté et dépasser tous les obstacles ; vaincre c’est se maintenir ferme dans l’accomplissement de la Parole de Dieu, malgré les adversités. Il va de soi, mon ami, qu’une lutte engendre de la souffrance, mais il te faut savoir que souffrir par amour, ce n’est plus de la souffrance, mais de l’amour… Peux-tu comprendre cela ? Non ! Cela te semble incohérent… Alors je vais essayer de t’expliquer. Sache tout d’abord qu’il n’y a pas de vrai amour sans souffrance, quoique cela puisse te paraître invraisemblable. Regarde un couple marié : ils se sont accordés pour vivre toute une vie ensemble, aussi bien “dans les joies que dans les peines”… Et, comme moi, tu sais bien que la vie n’est pas toujours faite de bons moments… et, malgré les mauvais moments, malgré toutes les péripéties qui peuvent survenir tout au long d’une vie, ces époux s’aiment et acceptent tous les aléas malheureux qui les font souvent souffrir… mais cet amour qui les unit leur permet de rester toujours ensemble “dans les joies comme dans les peines”. Regarde encore un autre exemple : la rose. Combien elle est belle, combien agréable est son parfum, mais si tu n’y fais pas attention tu peux te piquer, car cette rose a des épines… Mais, celles-ci ne l’empêchent pas d’être belle et de sentir agréablement… Ainsi va de la vie en Dieu. Pourquoi le Seigneur permet-il que ses enfants souffrent ? Écoute, mon ami, quand tu souffres, le Seigneur le sait et, au contraire de toi, il sait pourquoi, mais bien souvent il le permets afin que tu te rapproches encore davantage de Lui. Il « connait ta tribulation” (Ap. 2, 9), mais Il te dit : « ne crains rien de ce que tu auras à souffrir » (Ibid.). Et pourquoi cela ? Parce qu’il veille sur toi et, si le Seigneur veille sur toi, pourquoi aurais-tu peur ? Le disciple bien-aimé de Jésus rapporte cette petite phrase dans le livre de l’Apocalypse : « Je connais ta pauvreté, même si tu es riche » (Ap. 2, 9). Que veut dire cela ? Que tu es riche, mon ami, parce que tu es enfant de Dieu qui est Lui riche en Miséricorde. Tu es également riche en amour, même au milieu des tribulations matérielles, et quand on est riche en amour on ne doit rien craindre : la victoire est à portée de main, car l’amour est toujours vainqueur. Alors, si tu aimes tu seras victorieux et tu seras invité par le Seigneur à « manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu ». Cela te paraît difficile ? Écoute saint Paul s’adressant aux Corinthiens : « Les armes de notre combat ne sont point charnelles, mais elles ont, au service de Dieu, la puissance de renverser les forteresses » (2 Co. 10, 4). Tu es quelquefois attristé par ce que disent les ennemis de Dieu ou même ceux de ton entourage qui ne partagent pas cette vie que tu mènes. Je te fais une suggestion : venge-toi d’eux ! Venge-toi !... Mais, cela n’a rien de chrétien ― me répondras-tu ― c’est tout simplement de la folie, vas-tu renchérir. Alors je laisserai saint Paul te répondre à ma place : « Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1 Co. 1, 25). Quand je t’ai dit de te venger, mon ami, j’ai oublié de te dire de le faire chrétiennement. Sais-tu comment se vengent les chrétiens : ils prient pour leurs ennemis et de surcroît ils les aiment. Tu vois, saint Paul a vraiment raison d’appeler cela de la folie. Que ta vengeance soit la prière et l’offrande de toi-même afin qu’eux aussi viennent ou revienne au bercail et que nous ayons tous un seul et même Berger : Jésus. Ne te préoccupe pas, mon ami, des murmures et des calomnies de ceux qui se disent “de Dieu” mais qui ne sont en fait qu’« une synagogue de Satan ». Il ne t’appartient pas de les jugés, car Dieu seul a ce droit : prie pour eux et aime-les de toutes tes forces ; c’est cela la folie dont parle saint Paul et c’est ce que Dieu attend de toi et de moi, de chacun de nous. Et, comme pour nous persuader, nous faire “toucher du doigt” cette même folie dont il parle, l’Apôtre ajoute encore : « Ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort » (1 Co. 1, 27). Le Seigneur « connait nos épreuves », mais Il nous demande de ne pas avoir peur, de ne pas craindre, de Lui faire confiance : c’est à ce prix que nous obtenons la victoire, c’est pourquoi, dans le livre de l’Apocalypse, il nous dit encore : « reste fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Ap. 2, 10). Vois-tu, mon ami, combien est bon notre Dieu, combien il nous aime ? Ne serais-tu pas heureux de porter sur ta tête cette “couronne de vie” ? Vis en ayant cette certitude : Qui lutte en cette vie, et en sortira “vainqueur n'a rien à craindre de la seconde mort” (Ap. 2, 11). Cela veut dire ceci : la première mort est celle de l’appel de Dieu pour le premier jugement “privé”, et la seconde mort, c’est la condamnation éternelle au feu de l’enfer, car l’enfer ― malgré ce que disent et pensent certains ― existe bien, sois-en certain. Mai, mon ami, si tu ne devais garder de ces quelques lignes qu’une seule idée, je te suggère de graver dans ton cœur cet appel que t’adresse le Seigneur : “Reste fidèle jusqu'à la mort”, car seule la fidélité à cette consigne permets l’accomplissement de la promesse de Dieu : “Je te donnerai la couronne de vie”, et encore : je te ferai “manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu”. Amen. Ton ami dévoué.
|
Pour toute suggestion, toute observation ou renseignement sur ce site, |