LA VOIE MYSTIQUE
|
RÉFLEXIONS
AFFECTUEUSES ● ● ●
RÉFLEXIONS AFFECTUEUSES
POUR SERVIR À L’ÂME
FIDÈLE AVANT ET APRÈS Il faut s'arrêter à chaque verset, comme l'abeille sur une fleur, et en tirer le miel de la dévotion. Quand on se sent touché, il ne faut point passer outre.
Jésus, Fils de Dieu vivant, Je vous adore, mon Seigneur Jésus. Je crois que vous êtes le Fils de Dieu vivant, qui êtes venu au monde pour me sauver, et qui allez entrer (ou qui êtes entré) dans mon âme pour la nourrir et la vivifier. J'espère que vous me communiquerez les effets de ces deux avènements, sauvant mon âme, et lui donnant ,votre vie. O Jésus, Fils du Dieu vivant ! Comment pouvez-vous quitter votre trône, pour descendre sur un fumier ? Comment pouvez-vous sortir du sein de votre Père, pour entrer dans le coeur d'une créature si abominable ? O qui, je vous suis obligé d'un si grand bienfait ! Que ferai-je ou que dirai-je pour vous remercier ? Je ne puis rien faire qui vous soit plus agréable que de vous offrir ce coeur que vous aimez tant, et qui vous aine si peu. O Jésus, purifiez-le par votre grâce, échauffez-le par votre bonté, sanctifiez-le par votre esprit, consacrez-le par votre présence, transformez-le par votre vertu, possédez-le par votre amour, dans le temps et dans l'éternité. Ainsi soit-il. Jésus, Roi de gloire. Un roi venir voir son esclave ? Un roi de gloire visiter un esclave d'iniquité ? O Roi de gloire, que vous êtes admirable dans le ciel, mais que vous êtes aimable sur la terre ! Je vous choisis pour mon Roi, et je vous élève sur mon cœur comme sur le trône de votre empire. O que je suis navré de vous avoir tant de fois trahi, méprisé, abandonné, et chassé de votre royaume ! Hélas ! c'est le démon qui a régné jusqu'à présent dans mon coeur. Il jésus, je n'aurai plus désormais d'autre Roi que vous. Vous régnerez uniquement dans mon corps et dans mon âme, dans 'mon esprit et dans nia volonté. Rien ne remuera dans tout votre empire que parles ordres et le mouvement de votre Esprit. O mon Dieu et mou Roi, que votre volonté soit faite et non pas la mienne ! Vous avez été couronné de gloire, après avoir été couronné d'ignominies ; je veux avoir part à vos ignominies pour avoir part un jour à votre gloire. Jésus, Soleil de justice. Représentez-vous Notre-Seigneur comme un beau soleil qui est au milieu de votre coeur. Adorez-le avec toute la soumission de votre âme. Réjouissez-vous de posséder et de renfermer le Soleil du paradis, le principe de toutes les lumières, la source de toutes les grâces, le Créateur et le Conservateur de tous les êtres. O Jésus, mon Soleil, qui vous a détaché de la sphère du firmament, pour vous plonger dans un cloaque d'ordure et d'impureté ? O splendeur du Père, qui vous a couvert de ce nuage ? O Roi des astres, qui vous a dépouillé de votre gloire ? C'est votre amour qui a fait cette merveille ; il vous a mis un voile sur le visage, comme il fit autrefois sur celui de Moïse, pour vous rendre accessible à vos frères. O Soleil de lumière, dissipez mes ténèbres ! O Soleil de grâce, effacez mes péchés ! O Soleil d'amour, embrasez-moi du feu de votre charité ! O Soleil de justice, faites-moi miséricorde ; rendez-moi juste et innocent devant vos yeux! Hélas ! me voilà en la présence du soleil, et je suis plongé dans les ténèbres! Me voici dans une fournaise d'amour, et mon coeur est plus froid que la glace ! Beau soleil, éclairez-moi. Beau soleil, échauffez-moi. Beau soleil, réjouissez-moi, consolez-moi, vivifiez-moi. Jésus, Fils de la Vierge Marie. O voilà mon Dieu et mon Sauveur ! Je tiens entre mes bras celui que la sainte Vierge a revêtu de sa chair virginale; celui qu'elle a porté neuf mois dans ses chastes entrailles ; celui qu'elle a conçu du Saint-Esprit et qu'elle a enfanté dans une crèche. Voici celui qu'elle a porté entre ses bras, qu'elle a nourri de son lait virginal, qu'elle a élevé avec tant de soin, qu'elle a sacrifié avec tant d'amour, qu'elle a vu mourir avec tant de douleur. O Jésus, Fils de la Vierge Marie, communiquez-moi votre pureté virginale. Faites couler votre Sang dans mes veines, et purifiez la masse du mien. Je suis votre petit serviteur et le fils de votre servante. O ne perdez pas un enfant de votre Mère. Vierge sainte, remerciez votre Fils pour moi, et obtenez-moi la grâce de mourir entre ses bras et entre les vôtres, comme est mort votre Époux saint Joseph. Jésus admirable. Mon Dieu, mon Seigneur, que votre nom est grand et admirable par toute la terre ! [1] Qu'est-ce que l'homme,' que vous daigniez vous servir de lui, et le fils de l'homme, que vous daigniez venir à lui ? O Jésus, que vous êtes admirable dans le ciel ! Que vous êtes admirable sur la terre ! que vous êtes admirable sur la Croix ! Que vous êtes admirable sur nos autels ! O festin admirable, où l'on reçoit Jésus-Christ ; où l'on rappelle et où l'on conserve le souvenir de la Passion ; où l'âme est remplie de grâce, et reçoit des gages de son salut. Jésus, Dieu fort. Est-il donc croyable que Dieu veuille converser avec les hommes ? Qu'il daigne se rendre leur nourriture et demeurer dans leurs coeurs ? Est-il possible que la grandeur veuille s'unir à la bassesse, la puissance à l'infirmité, et la sainteté à la malice ? O Jésus, mon Sauveur, je crois que vous m'avez créé de vos mains, et racheté de votre Sang. J'adore ces sacrées plaies que vous avez reçues pour mon amour. Ah ! je vois votre Cœur par ces grandes ouvertures, et votre divinité par ces brèches sanglantes qu'on a faites à Votre humanité. Permettez-moi de les toucher avec un de vos disciples, afin que je puisse dire comme lui : Mon Seigneur et mon Dieu !.[2] Non seulement je les puis toucher, mais encore les baiser à mon aise ; je puis mettre nia bouche sur la plaie de votre Cœur, et en tirer un suc d'amour et un esprit de vie. Voici mon Dieu et mon Sauveur, qu'est-ce que j'ai à craindre, et que ne dois-je pas espérer ? O Jésus, mon Seigneur ! souvenez-vous que vous êtes mon Dieu, et que je suis votre créature ; que vous êtes ma force, et que je ne suis que faiblesse ; que vous êtes ma sainteté, et que je ne suis que malice. Unissez votre force à mon infirmité, votre sainteté à ma méchante volonté, et je deviendrai saint par vous, et tout-puissant comme vous. Combattez mes ennemis et les vôtres, rendez-moi victorieux de mes passions, car ce n'est pas mon bras ni ma valeur, mais la force de Jésus qui me rendra vainqueur. Jésus, Père du siècle futur. Au Roi des siècles immortel, invisible, à vous, Jésus, mon unique Sauveur, soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. Vous êtes le Père de tous les siècles, mais principalement de celui que nous espérons et que nous attendons après notre mort. C'est à ceux qui mangent votre Corps et qui boivent votre Sang que vous l'avez promis [3]. O Jésus, souvenez-vous de votre promesse, et ne permettez pas que nous soyons divisés après la mort, ayant été si bien unis pendant la vie. Jésus, l'Ange du grand conseil. Puisque vous êtes la Sagesse incréée de Dieu, c'est à vous à nous instruire et à nous donner conseil. Parlez, Seigneur, car votre serviteur écoute ; que désirez-vous de moi ? Ange du grand Conseil, vous savez les peines et les doutes de mon esprit. Consolez-moi dans mes peines; instruisez-moi dans mes doutes ; dirigez-moi dans mes desseins ; car il n'y a point d'homme qui soit maître de ses voies, et qui puisse aller à vous sinon par vous. Jésus très puissant. Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui montrez votre puissance à faire miséricorde, pardonnez-moi tous mes péchés, et m'accordez votre grâce, que je vous demande avec humilité. Quelle gloire serait-ce à votre toute-puissance d'écraser un ver de terre ? Mais elle éclatera infiniment, souffrant et oubliant les outrages que lui fait la dernière des créatures. Ce vous est une chose plus honorable d'être descendu du ciel que d'y être monté, et de sauver les pécheurs que de les condamner. O Jésus tout-puissant, montrez votre force à me pardonner et à me sauver. Car c'est le dernier effet dû votre puissance de faire grâce au plus méchant et au plus ingrat de tous les pécheurs. Jésus très patient Admirez la charité et la patience infinie de votre Sauveur, de se donner à vous après tant . d'injures que vous lui avez faites, et tant d'infidélités que vous avez commises. O Jésus très doux et très patient, je ne veux point d'autre preuve de votre bonté que la patience que vous avez à me souffrir à votre table. Que d'égarements en mon esprit ! que de froideurs en ma volonté ! Que de tumulte en mes passions ! que de légèretés et d'immodesties en toutes mes puissances ! Excusez mes faiblesses, à Dieu de force. Échauffez mes froideurs, à Dieu d'amour. Pardonnez-moi mes péchés, à Dieu de miséricorde. Supportez mes défauts, à Dieu de patience. Et en reconnaissance d'un si grand bienfait, je tâcherai aujourd'hui d'imiter votre patience, et de supporter, avec douceur tous les défauts de mon prochain. Jésus très obéissant. O Jésus obéissant jusqu'à la mort et jusqu'à la mort de la Croix ! C'est l'obéissance qui vous a fait descendre en terre, et monter sur une croix. C'est l'obéissance qui vous fait encore tous les jours descendre sur nos autels, et entrer dans nos cœurs. Vous obéissez à la voix du prêtre, et vous ne manquez pas d'un moment à faire ce qu'il désire. O merveille étonnante ! Dieu obéit à la voix de l'homme, et l'homme ne veut point obéir à la voix de Dieu. O Jésus très obéissant, que j'ai de confusion d'avoir résisté si longtemps à vos volontés ! Je veux désormais vous obéir, et à toutes les créatures pour l'amour de vous, jusqu'à la mort et à la mort de la croix. Jésus doux et humble de cœur. Voilà ce qui me fait approcher de vos autels avec confiance. Vo<Js n'êtes point en ce Sacrement un juge sévère, et un monarque impérieux ; mais un agneau très doux et un pasteur très humble de cœur. O Jésus, le plus doux et le plus humble de tous les hommes, comment pouvez-vous souffrir le plus fier et le plus insolent de tous les pécheurs ? Je ne veux point d'autre témoignage de votre douceur que la bonté que vous avez de me faire manger à votre table. O rendez-moi doux et humble de coeur comme ,vous, et ne souffrez pas que je vive en loup, mangeant si souvent la chair d'un Agneau. Jésus, amateur dé la chasteté. Vous l'aimez, et ,tous la communiquez par ce divin Sacrement. C'est pour guérir les plaies que le péché d'Adam ci faites à notre chair et pour apaiser les ardeurs de la concupiscence, que vous nous donnez votre chair à manger. Votre Corps virginal rend vierges ceux qui le touchent et qui le mangent, et votre Sang très pur coulant dans nos veines purifie la masse et la corruption de notre sang. O qui oserait approcher de votre table s'il n'était persuadé de cette vérité ? O que je vous suis obligé de m'avoir donné un si puissant remède ! Je le confesse, Seigneur, à votre gloire, que si je ne suis point combattu de ces tentations, c'est à votre sacré Corps que j'en suis redevable. Mêlez donc votre Sang avec le mien. Faites une même chair de la mienne et de la vôtre, et je vivrai dans la chair comme si je n'avais point de chair. Jésus, notre amour. Savourez ces deux mots, âme dévote ; les pouvez-vous prononcer avec vérité? est-ce Jésus qui est votre amour ? N'est-ce pas plutôt l'objet de votre aversion on du moins de votre crainte ? O Jésus, mon amour, puisque vous m'avez si tendrement aimé, j'ai droit de vous nommer mon amour, encore bien que je ne vous aime point [4]. Vous êtes mon amour dans le ciel et sur la terre ; vous l'êtes en ce divin Sacrement, car c'est l'amour qui vous fait prendre cette forme ; c'est pour contenter votre amour que vous l'avez institué ; c'est pour gagner nos coeurs et les embraser de votre amour que vous vous laissez manger. O quelle joie pour moi de vous posséder, mon Dieu, mon amour ! ô que j'ai de désir de m'unir à vous et de me transformer en vous ! Embrasez-moi de votre amour, beauté toujours nouvelle et toujours ancienne ; ne souffrez plus que mon coeur s'attache d'affection à aucune créature. Vous serez désormais mon amour, à Jésus, vous serez mon unique amour. Jésus, Dieu de paix. Mon coeur a cherché la paix dans les créatures et ne l'a pu trouver, parce qu'il n'y a que vous, mon Créateur, qui la lui puissiez donner. O Jésus, mon Médiateur, je crois que vous êtes j un Dieu de paix, le centre et le principe de la paix. C'est vous qui avez pacifié le ciel et la terre, et qui avez réconcilié les hommes avec Dieu votre Père. O que mon coeur est agité de troubles ! Que de tempêtes dans mon esprit ! Que de vents et d'orages dans mes passions ! Dites un mot, Seigneur, et aussitôt les vents se tairont et les tempêtes s'apaiseront. Il se fera un calme extraordinaire en mon âme. Vous avez ordonné à vos disciples de dire, entrant dans une maison : la paix soit en cette maison,[5] avec promesse qu'elle y demeurerait s'il s'y trouvait un enfant de paix. O Jésus, je ne suis point digne que vous entriez dans ma maison [6]; mais enfin vous y voilà. Dites donc en entrant : La paix soit céans, et toutes mes puissances seront en paix. Commandez à mes passions de se taire, et aussitôt elles vous obéiront. Jésus, auteur de la vie. J'étais mort et vous m'avez rendu la vie. Vous avez pris la forme de pain pour être ma nourriture et pour la conserver. O je vous remercie, Père charitable, de cette inestimable faveur. Où est le pasteur qui donne à ses brebis sa chair à manger et son sang à boire ? Jésus, auteur de ma vie, vous avez promis à ceux qui vous mangeraient qu'ils vivraient pour votre Père ; accomplissez donc votre promesse, et puisque je vous ai mangé, communiquez-moi votre vie. O mon Père et ma vie, conservez la vie que vous avez en moi, ne souffrez pas que je vous l'ôte par un péché mortel. Ne permettez pas que je sois plus de trois jours sans manger ce pain céleste, de peur que je ne tombe en défaillance et que je ne meure en chemin faute de nourriture. Jésus, exemplaire des vertus. Mon âme est ravie quand elle considère les vertus que vous pratiquez, et que vous lui enseignez dans ce Sacrement. Quelle douceur ! quelle charité ! Quelle libéralité ! Quelle miséricorde ! Quelle patience ! Quelle humilité ! Quelle pauvreté ! Quel anéantissement ! O Jésus, vous êtes le Dieu des vertus. Vous nous faites pratiquer par votre grâce ce que vous nous enseignez par vos exemples. Imprimez-vous comme un cachet sur mon cœur, et me rendez une parfaite expression de votre vie. Les aliments communiquent leurs qualités à ceux qui les mangent ; hé ! comment se peut-il faire que mangeant le Dieu des vertus, je ne sois composé que de vices ? Vous êtes l'exemplaire de toutes les vertus, et je suis l'exemplaire de tous les vices. Ah! Seigneur, effacez de mon âme cette image de Satan, et rendez-lui la vôtre. Détruisez mon iniquité et donnez-moi votre sainteté. Jésus, zélateur des âmes. Si vous avez tant de zèle pour le salut de mon âme, quel sujet ai-je, mon Sauveur, de me défier de vous, de vous fuir et de vous appréhender ? Je suis pécheur, il est vrai, mais n'est-ce pas pour les pécheurs que vous êtes venu au monde ? N'est-ce pas pour les sauver que vous êtes monté sur une croix? N'avez-vous pas mangé avec eux ? N'avez-vous pas pris plaisir à converser avec eux ? Que n'avez-vous point fait pour gagner une Samaritaine ? O Jésus, le grand zélateur de nos âmes, voici la mienne que je vous présente et que je vous donne pour jamais. C'est une brebis qui a été longtemps égarée. Hélas ! où est-ce que vous ne l'avez point été chercher ? Mettez-la sur vos épaules, à bon Pasteur ; reportez-la dans votre bergerie ; faites un festin à vos amis, ordonnes à vos anges de s'en réjouir. Conservez mon âme qui vous est chère, et ne laissez pas perdre ce que vous avez aimé plus que votre vie [7]. Jésus, notre Dieu. Mon Seigneur et mon Dieu ! Qu'est-ce que je cherche au monde et que puis-je désirer après vous ? [8] Mon Dieu et mon tout ! Que je m'estime heureux de vous tenir entre mes bras, et de vous faire reposer dans mon coeur ! C’est maintenant, Seigneur, que vous laissez mourir en paix votre serviteur, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous donnez ; puisque ma bouche l'a baisé ; puisque mes bras l'ont porté ; puisque mon coeur l'a reçu et embrassé. Je crois que vous êtes mon Dieu et mon unique Sauveur, et puisque vous vous donnez à moi si libéralement en cette vie. j'espère que vous vous donnerez encore à moi après la mort. Jésus, notre refuge. Pressé de misères, accablé de travaux, assailli de démons, tourmenté de continuelles tentations, trahi par mes amis, persécuté de Ires ennemis, abandonné de tout secours humain, poursuivi même de la justice de Dieu votre Père, je m'adresse à vous, à bon Jésus, comme à mon unique refuge ; je me jette entre vos bras, et je me sauve dans votre cœur comme dans l'asile des misérables. O Seigneur ! vous avez préparé un festin devant mes yeux, contre ceux qui m'affligent. Aussi, quand je marcherais au milieu de l'ombre de la mort, et quand je me verrais environné du camp de mes ennemis, je ne craindrais aucun mal, parce que vous êtes avec moi et que je suis avec vous, mon Dieu et mon unique refuge.
Jésus, père des pauvres, Si vous êtes le Père des pauvres, je puis me qualifier votre enfant, puisque je suis le plus pauvre de tous les hommes. o mon Père et mon Dieu ! Que votre nom soit sanctifié ; que votre royaume nous arrive ; que votre volonté soit faite, dans la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, qui est votre sacré Corps, la nourriture de nos âmes et le trésor des pauvres. O quel pain ! ô quel trésor ! Je ne suis plus pauvre, niais infiniment riche, puisque ,je possède le trésor du paradis. O Seigneur Jésus, enrichissez nia pauvreté du trésor de vos grâces et de vos mérites. Donnez-moi votre saint amour, et je suis content ; si je le possède, je sis trop riche, je ne demande plus rien après lui. Jésus, bon Pasteur. O véritablement vous êtes le bon Pasteur, puisque vous donnez votre âme et votre vie pour vos brebis. Que j'ai de plaisir à ruminer et à vous adresser ces paroles de votre sainte Église : « O bon Pasteur, pain véritable, Jésus, ayez pitié de nous. Nourrissez-nous, défendez-nous, faites-nous voir les biens célestes dans la terre des vivants. Vous qui savez et qui pouvez tout, qui nous nourrissez en cette vie mortelle, faites-nous manger à votre table au ciel, et nous rendez participants de la félicité des saints. »
Jésus, la véritable lumière, Je vous salue, ô lumière incréée, qui faites le beau jour de l'éternité. Je vous salue, ô sagesse éternelle, qui remplissez l'esprit des saints de splendeurs infinies. Que je suis heureux de vous avoir et de vous enfermer dans mon cœur ! O lumière véritable, c'est vous qui éclairez tous les hommes qui viennent au monde ; éclairez-moi donc de vos connaissances et me laites voir la vanité des créatures. O Sagesse éternelle ! c'est vous qui gouvernez l'univers ; gouvernez donc le petit monde de mon âme et de mon corps ; et ne m'abandonnez jamais à ma propre conduite. Jésus, bonté infinie. Il faut bien que votre bonté soit infinie, pour pardonner des péchés infinis, et pour triompher de mes ingratitudes qui sont infinies, par la profusion d'une infinité de grâces. Ma malice, Seigneur, si grande qu'elle soit, n'égalera jamais votre miséricorde, car ma malice est humaine, et votre bonté est divine ; ma malice est finie, et votre bouté est infinie. Oh ! j’en suis convaincu par la grâce que vous me laites de vous donner à moi. Ne faut-il pas une bonté extrême pour se donner au plus grand des pécheurs ? O chose tout à lait admirable, le pauvre et l'humble serviteur reçoit et mange sou Seigneur ! Jésus, notre voie et notre vie. Puisque vous êtes ma voie, à Jésus, conduisez-moi [9]. Puisque vous êtes ma vie, animez-moi. Vous êtes la voie, par où je dois marcher. Vous êtes la vie, que je dois aimer. Vous êtes la voie, pour mon esprit. Vous êtes la vie, pour mon coeur. Si je ne vous suis, je quitterai la voie du salut ; si je ne vous mange, je perdrai la vie de la grâce, puisque vous nous assurez que si nous ne mangeons votre chair et si nous ne buvons votre sang, nous n'aurons point la vie en nous [10]. Jésus, la joie des anges, etc. O la joie des hommes et des anges ! D’où vient que mon coeur est si triste et qu'il se consume de chagrin ? C’est qu'il aime sans doute quelque autre chose que vous. O Maître des Apôtres, et Docteur des Évangélistes, d'où vient que je suis si ignorant et si stupide ? c'est que je ne suis point votre disciple ; c'est que je ne crois point à votre Évangile ; c'est que je n'écoute point votre parole ; c'est que je n'imite point vos exemples. O force des Martyrs ! donnez-moi la grâce de triompher des tyrans qui me veulent faire renoncer la foi et abandonner votre service. O lumière des Confesseurs ! dissipez les ténèbres de mon infidélité, et si je ne puis être martyr pour vous, que je sois du moins votre confesseur ! O pureté des Vierges ! purifiez, consacrez, et sanctifiez mon âme et mon corps. O couronne de tous les saints ! je vous loue, je vous adore, je vous bénis, je vous remercie de ce que vous voulez que je sois du nombre de vos saints. Vous êtes ma gloire en cette vie, et vous serez éternellement ma couronne en l'autre. Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, pardonnez-moi ceux que j'ai commis. Agneau de Dieu, qui portez les péchés du monde, portez les miens, et apaisez la colère de votre Père justement irrité contre moi. Agneau de Dieu, qui remettez les péchés du monde, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. [1] Psaumes 115 ; 16 et 8 ; 2. [2] Saint Jean : 20 ; 28. [3] Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang possède la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Saint Jean : 6 ; 55. [4] Encore que je sois forcé de reconnaître que je ne vous aime pas assez. [5] Saint Mathieu : 10 ; 12. [6] Saint Mathieu : 8 ; 8. Humbles paroles du centurion. [7] Les brebis perdues. Saint Luc : 15, et saint Jean 10. [8] Psaume 72. [9] Je suis la voie, la vérité et la vie, dit Jésus. Saint Jean 14 ; 6. [10] Saint Jean : 6 ; 54.
|
Pour toute suggestion, toute observation ou renseignement sur ce site, |