CHEMIN DE SAINTETÉ

adveniat regnum tuum

Le très Saint-Sacrement de l’autel

«Parlons un moment du sacrement de l'amour, parlons de l'Eucharistie.

C'est lui qui provoque dans l'âme la prière ardente ; c'est lui qui réveille la vertu d'impétration, et la puissance d'arracher à Dieu, c'est lui qui creuse l'abîme de l'humilité ; c'est lui qui allume les flammes de l'amour. J'ai, non la pensée vague, mais la certitude absolue, que si une âme voyait et contemplait quelqu'une des splendeurs intimes du sacrement de l'autel, elle prendrait feu, car elle verrait l'amour divin. Il me semble que ceux qui offrent le sacrifice, ou qui y prennent part, devraient méditer profondément sur la vérité profonde du mystère trois fois saint, qu'il ne faut pas marcher au pas de course dans cette contemplation, mais demeurer immobile, fixe, enfoncé, absorbé, abîmé. Quoique les mystères du sacrement soient absolument ineffables, je vais tâcher de présenter sept considérations qui doivent être méditées en détail et une à une.

Ce mystère est absolument nouveau, absolument admirable, absolument supérieur à la raison. Il fut annoncé d'avance, comme nous le voyons dans l'Écriture ; mais s'il est ancien quant à la figure, il est nouveau quant à l'accomplissement, quant à la réalité. Il est certain que par la vertu des paroles consécratrices, l'Homme-Dieu changea le pain et le vin en son corps et en son sang ; il est certain que le prêtre, son ministre, accomplit à l'autel, en vertu du pouvoir qu'il a reçu, le même acte de puissance.

Quand il prononce sur le pain et le vin les paroles de la consécration, ces matières sont transsubstantiées dans le vrai corps et le vrai sang de l'Homme-Dieu. Il reste la couleur du pain et du vin, leur saveur, leur apparence, leurs accidents ; mais ces accidents ne portent pas sur le corps de Jésus-Christ, ils portent sur eux-mêmes, la puissance divine leur ayant donné des ordres supérieurs à leur nature. La couleur est donc ici en elle-même, la saveur en elle-même, la blancheur en elle-même: chaque qualité détachée de toute substance porte sur elle-même. Voilà en vérité la grande innovation qu'a faite le bras de la sagesse, armé de puissance et de bonté : le corps et le sang du christ poursuit dans ses élus, après la communion, la grande nouveauté, et accomplit l'inconnu. Or, en face du sacrement, que nul ne s'étonne : avez-vous mesuré la toute-puissance ? Sur tant d'autels à la fois, en deçà et au delà de la mer, ici et là, ailleurs encore ! Oh ! que personne, mes enfants, n'ait l'audace de s'étonner, car il a dit lui-même :

"Je vous suis incompréhensible ; je suis Dieu, j'agis sans vous, et le mot impossible n'a pas de sens pour moi. J'aurais pu vous faire capables de comprendre ; j'ai mieux aimé vous laisser le mérite de la foi : croyez et ne doutez pas" ».

Bse Angèle de Foligno
"Visions", chap. 66.

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