La spiritualité
de Dina Bélanger
Remarque préliminaire
Dina Bélanger reçut, de la
part du Seigneur, de nombreuses révélations. Ces révélations et paroles
du Seigneur ne suivent aucun plan précis, mais accompagnent Dina tout au
long de sa vie religieuse et en fonction des événements qu’elle était
amenée à vivre. Cependant, et quoique généralement mêlées et étroitement
imbriquées, quatre grandes orientations semblent se dégager:
— Dina
et la Très Sainte Trinité
— Le
Cœur Eucharistique de Jésus
— Le
Cœur Agonisant de Jésus
— Les
plaintes de Jésus à propos des âmes sacerdotales et consacrées. Comment
consoler le Cœur de Jésus?
1 - La
Très Sainte Trinité
Révélations concernant
la Sainte Trinité
1-1-La vie au
Cœur de la Sainte Trinité
Nous sommes en
janvier 1925[1].
Dina est comme conduite au sein de la Très Sainte Trinité. Elle écrit:
“Je ne me vois plus au fond de l’enfer. Toujours anéantie dans le
Cœur de mon Dieu, il me semble que je suis en la Trinité Sainte, au ciel
même... Je n’existe plus,
consumée dans la flamme divine, perdue dans le Cœur des Trois, mais
c’est au paradis que je suis anéantie dans l’Amour... L’Amour, en mon
être, est comme une force invisible qui me garde consumée en Dieu et qui
m’épuise physiquement. Je me sens broyée sous le poids de la charité
infinie; cependant, il me semble que c’est à peine si la Trinité me fait
sentir une toute petite étincelle jaillissant de son foyer divin...
Il me semble encore que
je ne suis pas seulement à l’entrée du Foyer de l’Amour, mais au plus
intime, au Cœur de mon Dieu... Là, au Cœur des Trois, rien de palpable.
Quelle pureté! Quel Amour! Les images sensibles, les tableaux
d’imagination qui nous représentent le Père éternel, la Trinité
adorable, les anges, les saints ou quelques scènes supposées du ciel,
ces images se sont évanouies pour moi... mais je ne puis communiquer ce
que je comprends...
La terre me semble si
loin, si sombre, qu’elle me paraît un tout petit point noir. Et puis, ô
merveille! L’Infini s’occupe de cet abîme ténébreux qu’est l’univers
entier, parce qu’il y voit des âmes qu’il a créées et qu’il crée à son
image divine, des âmes qu’il aime, des âmes qu’il veut enrichir de ses
trésors. Ô mystère inouï de charité!... Du Cœur de Jésus descendent les
grâces divines sur la terre comme des océans impétueux et
innombrables... Néanmoins, je ne vois pas la lumière, je suis plongée en
elle, je suis aveugle; la clarté qui m’éclaire appartient au Foyer dans
lequel je suis abîmée...
1-2-Le jardin
fermé de la Trinité
À plusieurs reprises Jésus
dit à Dina qu’Il voulait la faire entrer dans le jardin fermé du Cœur de
la Très Sainte Trinité:
— Viens
dans le jardin fermé du Cœur de la Très Sainte Trinité...
Dina s’effraie; une grande
crainte l’envahit: “On aurait dit que tout en moi redoutait cette
grâce.” Mais elle s’abandonna... Et elle explique: “Mais en
vérité, je ne sais pas exprimer ces phénomènes divins ni décrire la
nature de ces célestes habitations.”
Jésus, de nouveau
l’invite:
— Laisse-moi
bien faire dans le jardin fermé de l’Infini; et là je vais te préparer à
pénétrer dans le sanctuaire de l’adorable Trinité.
Progressivement Jésus fait
entrer Dina toujours plus loin dans la Trinité. Ainsi, le
5 août 1927 Jésus lui dit:
— Viens
dans les parterres infinis de la Très Sainte Trinité où n’entrent que
quelques âmes privilégiées. Et encore le 11 août 1927:
— Ici,
c’est le centre de la Vie. Tout contribue à la gloire de Dieu. Ta
mission de victime devient de plus en plus pressante. Je t’ai introduite
dans ce Foyer divin, ma petite Moi-même, pour la plus grande gloire de
mon Père et au profit des âmes.
Dorénavant Dina sera unie à
la Très Sainte Trinité d’une manière nouvelle et beaucoup plus intime.
Le 21 janvier 1928, Marie
enveloppa Dina de sa pureté, son Ange gardien la couvrit de son aile, et
le Saint-Esprit l’enveloppa de son ombre. Jésus lui redit:
— Laisse-moi
te faire pénétrer dans le sanctuaire de la Très Sainte Trinité.
Et le 9 février suivant:
— Ne
crains pas, c’est moi. Mon amour veut te faire entrer dans le tabernacle
de notre Très Sainte Trinité.
Dina se trouva alors comme
dans un brasier immense de délices. Cette expression est très
imparfaite, mais Dina ne sait pas traduire avec des mots humains ce
qu’elle découvre dans les profondeurs de l’Infini. Jésus explique:
— C’est
ici le foyer des divines flammes, c’est le centre de l’Amour infini. Ma
petite Moi-même, il faut que, consumée en moi, tu ne vives plus que
d’amour pur et d’immolation. Et je t’ai introduite ici pour la gloire de
mon Père, pour la consolation de mon Cœur et le profit des âmes.
En avril 1928, Jésus invite
de nouveau Dina:
— Viens
dans l’essence du Cœur de Dieu, dans l’essence même de la Divinité. Dieu
ne se divise pas; il est lui-même totalement partout. Mais j’emploie de
telles expressions pour te faire comprendre l’intimité à laquelle mon
Père veut bien t’admettre.
Dina est anéantie en la
Trinité Sainte “Pureté, Sainteté! Charité! Silence... Trois
personnes, oui, Trois dans l’Unité. Par une grâce ineffable, je
comprends un peu la réalité. Je comprends clairement, j’ai la certitude
que c’est la vérité. Mais oui, Trois! C’est bien sûr... Un Seul Dieu!
Nécessairement... Ô mystère infini! Ô substance divine!...
L’intelligence humaine, sans une lumière de la Lumière éternelle ne peut
jamais concevoir... Quelle grandeur! Quelle simplicité! Dieu le Père..
le Verbe, son Fils, sa Pensée unique et éternelle!... L’Esprit-Saint,
l’Amour!... Dieu, l’Un infini!...”
1-3-Les desseins
de la Trinité Sainte envers Dina
1-3-1-Dieu
veut se donner aux âmes
“La Trinité d’amour
cherche des âmes pour se donner à elles avec ses trésors divins. Donner,
se donner, c’est un besoin de la Bonté infinie. Les âmes qui
s’abandonnent parfaitement à la volonté souveraine sont rares. Pour que
Dieu puisse verser à profusion ses grâces dans une âme humaine, il faut
qu’il trouve Jésus vivant en elle. La capacité d’une âme est trop
limitée pour recevoir l’océan des bienfaits infinis; mais Jésus,
l’Immensité, substitué au limité, peut satisfaire en quelque sorte le
désir immense de son Père céleste.
1-3-2-Comment
répondre au désir de Dieu
Pour devenir un abîme
capable d’être envahi par l’Infini, il faut d’abord, dans le domaine
spirituel, l’anéantissement absolu de l’être humain; ensuite, la
substitution de Jésus en cet être humain et l’abandon parfait et
continuel de l’âme à la volonté du divin Agissant. La Trinité adorable
veut déverser ses richesses de miséricorde et d’amour en Jésus substitué
en mon être. Mon doux Maître, à ma place, dit à son Père (toujours dans
le silence, je ne sais pas m’exprimer autrement):
— Mon
Père, me voici pour faire votre volonté; Père, l’heure est venue,
accomplissez vos desseins en moi.
1-3-3-La
part de Dina et sa responsabilité
La part de Dina, elle l’a
bien compris, c’est de n’être rien. Elle doit laisser agir Jésus en
elle, en toute liberté, et sans rien craindre, parce que “sa foi est
la foi de Jésus, son espérance , l’espérance de Jésus, sa charité, la
charité de Jésus, et parce qu’elle est en Marie, la Mère immaculée.”
Cette Mère immaculée, Dina doit la contempler, l’admirer, et la laisser
agir aussi. Dina contemple la Très Sainte Trinité en Marie, la Vierge
toute belle, le chef-d’œuvre de la puissance et de la bonté infinies.
Pureté... Amour... Miséricorde...
Se tournant vers la terre
qui lui paraît toujours si loin, si petite et si sombre, Dina contemple
des millions d’âmes qui attendent des grâces de salut et de
sanctification. Elle comprend que sa responsabilité est immense, et que
le moindre de ses mouvements est d’une grande importance pour la gloire
de Dieu. “Car Jésus, en elle, est un abîme sans limite que la Trinité
d’amour va combler.”
1-4-Cœur de la
Trinité, Cœur de Jésus
Dina s’ennuie de Dieu et de
Dieu seul. C’est comme un aimant puissant qui l’attire mais qu’elle ne
peut atteindre. ”C’est le besoin pressant d’habiter définitivement
mon “chez-nous” éternel, le Cœur de mon Créateur, de mon tendre Père, de
mon Époux bien-aimé; Mon Dieu m’aime, et je l’aime!... Par le Cœur de
Jésus, je la regarde, la Trinité souveraine et toute puissante,
fixement, sans crainte aucune, ma confiance étant celle de
Notre-Seigneur envers son Père.” Et, parfois, Dina se sent vivre au
plus intime du Cœur de Jésus dans la Trinité.
1-5-Trinité et
Eucharistie
Contemplant le Saint
Sacrement exposé, Dina découvre la réalité de la présence de Jésus dans
l’Hostie consacrée. “Le voile du mystère est déchiré. Il est là, mon
Dieu, l’Unité infinie, la Trinité adorable, sous l’apparence d’un petit
morceau de pain. Il est là, Jésus, avec son humanité sainte, son Cœur,
son Sang précieux, son Âme, avec sa Divinité éternelle. Il est là, tout
entier, en chaque parcelle d’Hostie consacrée...” Et Dina de
conclure: “Ô délicieux Tabernacle que le Cœur des Trois!... La
Trinité est une immensité de merveilles... C’est l’Infini...”
1-6-Réponses et
désirs de Dina
Août 1925-Dina
écrit: “J’ai faim! Que j’ai faim de donner Jésus aux âmes!... Sauveur
et tout-puissant et libéral, je demande tout, j’implore pour chaque âme
la plénitude de grâces qu’il veut déverser en elle... Je demande à Jésus
l’amour sans mesure et sans limite de son Cœur, afin de satisfaire le
désir insatiable qui le torture de se donner aux âmes.” Mais:
“L’Amour cherche des cœurs ouverts; hélas! que de refus!”
Rassasier Dieu
Alors Dina s’écrie: “Mon
Dieu... je veux vous aimer et vous faire aimer dans la joie, je veux ne
regarder que vous seul et mendier, au nom des âmes, tout l’amour
inépuisable de votre Fils bien-aimé, afin de rassasier votre éternelle
Charité!” En effet, Dina a compris qu’elle pouvait, par Jésus,
rassasier Dieu: rassasier sa Sagesse divine, sa toute puissance de
Créateur, sa Bonté, sa Justice, sa Miséricorde, son Amour infini, sa
Sainteté, son bon plaisir, son éternelle Trinité.
2 - Le
Cœur Eucharistique de Jésus
2-1-Le Cœur
Eucharistique
La dévotion au Coeur
Eucharistique de Jésus fut introduite dans la communauté des Religieuses
de Jésus-Marie, à Sillery, notamment, en 1923. Cette dévotion est fondée
sur l’union des âmes et des cœurs, avec le Christ dans l’Eucharistie, et
cela par l’amour.
2-2-Dina et le
Cœur Eucharistique
Ce n’est qu’en 1925 que
Dina commence à mentionner cette expression dans son journal, et à
exprimer, de plus en plus fréquemment les plaintes de Jésus
Eucharistique. Le 8 février 1926, parlant à Jésus, elle écrit: “Ton
martyre d’amour, je le voudrais pour sauver et sanctifier toutes les
âmes, pour te consoler, pour réjouir ton Cœur Eucharistique, pour
réaliser le parfait accomplissment de ta volonté divine.” Et elle
conclut: “Jésus-Hostie m’attire d’une manière irrésistible; il me
captive et m’enivre. Je m’ennuie... J’ai soif... Et je suis heureuse.”
Puis le 11 février 1926:
“C’est la croix qu’il me faudrait pour satisfaire ma soif... La croix de
mon Jésus souffrant dans l’Hostie dès l’institution de la sainte
Eucharistie, à la Cène, sa croix mystique et perpétuelle, au tabernacle,
à l’autel, dans les communions sacrilèges, tièdes ou mal préparées...
Dina a faim du Cœur
Eucharistique de Jésus. Elle écrit dans le poème intitulé: “À mon
Hostie du lendemain”
De ton Hostie, Jésus,
j’ai faim!
De ton Cœur dans l’Eucharistie,
Principe d’amour et de vie,
Que j’ai faim!
L’intimité de Dina avec le
Cœur Eucharistique se fait de plus en plus profonde. Au cours d’une
retraite mensuelle, elle écrit: “Je fais une retraite avec le Cœur
Eucharistique. Je brûle, je brûle du désir d’aimer et de faire aimer le
bon Dieu. “Notre-Dame du Cœur Eucharistique, oh! je vous en supplie,
donnez Jésus aux âmes!”
— Le
Cœur Eucharistique m’attire de plus en plus en l’Hostie. Rien qu’à
passer près de la chapelle, je sens une force irrésistible qui m’invite.
Auprès du tabernacle, j’éprouve une joie que je ne sais pas définir.
Quand le Saint Sacrement est exposé, je suis tout envahie et comme
paralysée par ce doux Cœur Eucharistique.
2-3-Dans le Cœur
de Jésus
Dina est affamée d’amour,
de l’Amour infini. “Elle mendie l’amour avec humilité, confiance et
abandon auprès de notre-Dame du Sacré-cœur, sa douce Mère et la
trésorière des grâces infinies du Cœur de Jésus.” Dina aspire à la
plénitude de l’Amour pour le salut et la sanctification de toutes les
âmes selon les desseins de l’Artiste suprême sur chacune d’elles.
Elle écrit: ”Mon âme
anéantie au Cœur de l’unité indivisible la contemple avec plus de
suavité, dans une lumière plus pure... Ah! que le Seigneur est bon!
Qu’il est doux! Qu’il a de tendresse!... La miséricorde infinie s’exerce
d’autant plus en nous qu’elle y trouve de misères; et donner à Dieu, par
notre repentir et notre confiance, l’occasion d’exercer sa miséricorde,
c’est lui faire plaisir. Rien ne blesse tant son Cœur paternel que notre
manque de confiance. Et le Seigneur cherche des âmes qui le servent avec
joie,” dans la joie et l’allégresse.
Dina voudrait faire
comprendre le prix de la Croix à toutes les âmes “et surtout aux âmes
consacrées”. Elle écrit le 18 juin 1925: “La douleur morale ou
physique est une mine d’or éternelle; c’est une flèche ardente que
l’amour décoche du Cœur de l’Infini pour consumer le genre humain et le
submerger en la divinité. La Croix! C’est le sceptre éblouissant de la
Sagesse incarnée, le joyau co-rédempteur de la Vierge Immaculée, la
palme lumineuse des bienheureux... Si nous comprenions la valeur de nos
croix, nous serions paralysés de joie et de bonheur en les recevant.”
2-4-L’Eucharistie
Durant l’année 1925 Dina
écrit: “La Sainte communion dans une âme consumée en Jésus, c’est le
déversement de l’Infini dans l’infini, c’est la complaisance de la
souveraine perfection dans la suprême Beauté, c’est la donation de
l’Éternel à l’incréé; c’est l’embrassement de Dieu de Dieu le Père et de
son Verbe engendrant l’Esprit de charité, un jaillissement d’amour des
trois personnes adorables entre elles, une effusion de tendresse du Cœur
de l’unité indivisible...
Si les âmes comprenaient
quel Trésor elles possèdent dans la divine Eucharistie, il faudrait
protéger les tabernacles par des remparts inexpugnables; car dans le
délire d’une faim sainte et dévorante, elles iraient elles-mêmes se
nourrir de la manne des séraphins; les églises, la nuit comme le jour,
déborderaient d’adorateurs se consumant d’amour pour l’auguste
Prisonnier.”
25 juin 1925 Fête du
Cœur Eucharistique de Jésus
Dina écrit: “La fête du
Cœur Eucharistique, c’est la fête par excellence.” Pour elle, ce fut
une “Journée de souffrance intime profonde. Oui, dit-elle à
Jésus, Jésus, je veux sourire joyeusement à tout et toujours...“
2-5-Les
révélations du Cœur Eucharistique
Dina explique comment c’est
le Cœur Eucharistique qui lui communique quelques étincelles de l’amour
et de la tendresse inconcevables de Jésus pour nous, et comment il fait
passer en son néant à elle, Dina, la pensée de son Cœur Eucharistique.
Jésus dit:
— Mon
Cœur trouve peu d‘âmes qui le comprennent. Pour recevoir mes confidences
intimes, il faut une âme bien pure, une âme qui s’applique constamment à
penser et à agir purement pour moi...
2-5-1-Juin
1928
Jésus montre son divin Cœur
dans l’Hostie consacrée. Dina résiste par crainte de l’illusion, mais
après la communion, il lui fut impossible de chasser le tableau qui
s’imposait à elle. Elle écrit: “Notre Seigneur me fit voir son Cœur
adorable dans l’Hostie sainte. Je ne regardai pas son visage sacré, mais
son Cœur et l’Hostie me captivaient. Les deux, son Cœur et l’Hostie
étaient parfaitement unis, tellement l’un dans l’autre que je ne puis
expliquer comment il m’était possible de les distinguer l’un de l’autre.
De l’Hostie émanait une immensité de rayons de lumière. De son Cœur
jaillissait une immensité de flammes, lesquelles s’échappaient comme en
torrents pressés.
La Très Sainte Vierge
était là, si près de Notre Seigneur qu’elle était comme absorbée par
lui, et pourtant je la voyais distinctement de lui. Oh! qu’elle était
pure!... Toutes les lumières de l’Hostie et toutes les flammes du Cœur
de Jésus passaient par le cœur immaculé de la Très Sainte Vierge. Notre
Seigneur me dit: ‘Oui, faites-moi régner à Jésus-Marie.’
(c’est-à-dire dans la Congrégation de Dina.) Anéantie d’amour, Dina
adora en disant: “Ô Cœur Eucharistique de Jésus, je t’en supplie, par
Notre-Dame du Cœur Eucharistique, règne dans toutes les âmes comme tu le
veux!”
Jésus dit:
— Mon
Cœur déborde de grâces pour les âmes. Amenez-les à mon Cœur
Eucharistique.
La vision intérieure se
poursuit et Dina explique: “De plus, la Très Sainte Vierge attirait
toutes les âmes vers elle pour les conduire au Cœur Eucharistique.
Enfin, je vis une multitude innombrable d’anges autour du Cœur
Eucharistique, une multitude à perte de vue. En leur langage céleste ils
répétaient: Gloire au Roi immortel des siècles!”
2-5-2-Conseils
de Jésus à Dina
“Tu me laisses faire en
toi, moi je te laisse faire en mon Cœur, tous mes trésors infinis sont à
toi. Par ma très Sainte mère, donne-les, donnes-les aux âmes.”
Dina comprend que “la
Très Sainte Vierge, d’une main, offre Notre Seigneur au Père éternel, et
que, de l’autre main, elle déverse sur les âmes les trésors du Cœur de
Jésus.”
2-5-3-La
tendresse du Cœur Eucharistique
Le Cœur de Jésus est un
abîme de tendresse infinie, inexprimable pour tous les hommes mais
davantage pour les âmes qu’Il s’est choisies. Jésus dit:
— Laisse-moi
te bien pénétrer de ma tendresse... Je veux que tu me consoles surtout
au nom des âmes consacrées...
Dina n’a plus que quelques
mois à vivre. Elle est complètement isolée à cause de la contagion, mais
Jésus est là, toujours présent, et son Cœur Eucharistique lui fait
quelques confidences:
— Si
tu savais comme c’est bon pour mon Cœur d’être aimé!”
Mais constate Dina: “La
Sainte Eucharistie donne le ciel à la terre et bien peu d’âmes offrent
au Coeur Eucharistique Victime, un ciel de jouissance et de
consolation.” Et Jésus insiste:
— Mon
Cœur Eucharistique a deux grands désirs dont l’ardeur le ferait mourir à
tout instant, s’il pouvait mourir encore: le désir de régner dans mes
âmes par l’amour, et le désir de donner aux âmes l’immensité de ses
grâces. Épouse de mon Cœur, soulager l’un ou l’autre de mes désirs,
c’est renouveler chaque fois la joie qu’a éprouvée mon Cœur
Eucharistique en instituant l’adorable Sacrement.
Une autre grande joie de
Jésus, c’est de pouvoir se reproduire dans une âme. Il dit:
— La
plus grande joie que puisse me causer une âme, c’est de me laisser
l’élever jusqu’à ma Divinité. Oui, ma petite épouse, je trouve un
plaisir immense à transformer une âme en moi-même, à la déifier, à
l’absorber tout entière en la Divinité.
2-5-4-Les
prières données par le Cœur eucharistique de Jésus
Plus tard, Jésus confie:
— Il
n’y a pas d’invocation qui réponde mieux à l’immense désir de mon Cœur
Eucharistique de régner dans les âmes que:
Cœur Eucharistique
de Jésus, que votre Règne arrive, par le Cœur immaculé de Marie.
— t
à mon désir non moins infini de donner mes grâces aux âmes que:
Cœur Eucharistique
de Jésus, brûlant d’amour pour nous, embrasez nos cœurs d’amour pour
vous.
Mais quel est le secret
pour toucher le Cœur de Jésus dans la prière? se demande Dina. Jésus
répond:
— C’est
l’amour. Plus une âme m’aime sincèrement dans sa vie, plus elle met
d’amour dans sa prière et plus elle est puissante sur mon Cœur. Quand
une âme m’aime jusqu’à la folie de l’amour, je ne puis presque plus rien
lui refuser. J’ai pourtant des volontés qui doivent être exécutées
nécessairement; dans ce cas, l’âme qui m’aime reçoit toujours, en retour
de sa prière, pour elle et pour les âmes, une immensité de grâces pour
sa propre sanctification et le bien des âmes.
2-6-Les plaintes
du Cœur Eucharistique de Jésus
2-6-1-Jésus
cherche des consolateurs
Jésus est souvent délaissé
dans son Eucharistie. Il n’y a que peu d’adorateurs devant ses
tabernacles. Pourtant, Jésus est là, véritablement vivant, avec sa
chair, son âme et sa divinité. Et, de plus, comme Jésus est présent dans
l’intégralité de son humanité, Il reste dans son Eucharistie avec toute
sa sensiblité.
Dina, qui a reçu de
nombreuses confidences du Cœur Eucharistique de Jésus, écrit: “Jésus
cherche des âmes qui le consolent. Son Cœur Eucharistique souffre! Oh!
Comme il souffre!... Il désire des âmes entièrement livrées à son amour;
des âmes délicates qui non seulement ne lui refusent rien, mais
saisissent avec empressement l’occasion de lui faire plaisir, qui
préviennent ses désirs et l’entourent d’attentions, petites en
elles-mêmes et néanmoins très grandes par la charité; des âmes qui lui
offrent tous les petits riens que sa bonté sème à chaque instant au
cours d’une journée, ces mille vétilles qui, parfumées par l’amour pur,
sont comme une gerbe étincelante de roses immaculées. Jésus souffre...
Combien peu d’âmes
comprennent la plainte de son Cœur au tabernacle!... plusieurs
l’entendent; bien peu, hélas! la comprennent!” Jésus confie:
— Mon
Cœur pense continuellement aux âmes, et la plupart des âmes, même
consacrées, m’oublient si souvent. Je veux que tu penses toujours à moi
comme je pense toujours à toi et aux âmes.
2-6-2-Les
plaintes de Jésus sont déchirantes:
— On
m’oublie! On m’oublie! Ce ne sont pas seulement les âmes du monde qui
m’offensent, ce sont les âmes religieuses qui m’oublient. On prie, on
agit avec une sorte de piété de surface; dans la prière et dans
l’action, l’amour manque de profondeur. Mon Cœur est si sensible à
l’amour vrai de la part des âmes qui me sont consacrées! Je suis si
sensible à leur amour désintéressé, à leur amour qui ne cherche en tout
que mes seuls intérêts!... Je veux de l’amour, j’en cherche et j’en
trouve si peu! On me traite comme un Être absent, quand je suis si
réellement présent auprès des âmes et dans les âmes!
2-6-3-Jésus
veut être consolé.
Nous sommes en août 1928.
Dina essayait de consoler le Cœur de Jésus des outrages qu’il reçoit
dans l’Eucharistie. Jésus dit:
— Je
suis bien plus sensible à l’amour indifférent des âmes qui me sont
consacrées qu’aux sacrilèges et aux profanations criminels dont je suis
l’objet de la part de mes ennemis. Je donne tant de grâces et de
lumières aux âmes qui me sont consacrées... Offre-moi à mon Père...
Offre l’amour et la patience de mon Cœur Eucharistique. Par l’offrande
de mon Cœur, tu supplées infiniment pour tous les outrages que, mon Père
et moi, nous recevons; tu supplées au manque d’amour des âmes
consacrées...
Si tu savais combien tu
me fais plaisir quand tu désires me consoler!
Il est vrai, affirme Dina,
que le Seigneur, dans l’Hostie consacrée, ne peut pas souffrir: mais
l’outrage, le mépris, la haine, l’oubli, l’indifférence, l’ingratitude
l’atteignent quand même dans sa sensibilité, et blessent son Cœur
Eucharistique.
— La
souffrance de mon Cœur, dit Jésus, c’est le martyre de l’amour.
Toi, aime-moi!
2-6-4-Dina
s’adresse à Marie: que faire pour satisfaire Jésus?
“Dîtes-moi, ô Vierge
immaculée! dîtes-moi quelle surprise il me faut causer à mon tendre
Époux pour le charmer et obtenir de son Cœur divin ses faveurs
inestimables de souffrance.”
Marie répond intérieurement
à Dina, et lui inspire d’offrir, ”au Père éternel, par son Cœur
immaculé et par l’Esprit d’amour, le Cœur Eucharistique et le Sang
précieux ou les plaies sacrées de son Jésus, douze fois par heure,
toujours à l’intention du rassasiement des attributs infinis.”
2-6-5-Le
Cœur Eucharistique et les âmes consacrées
Le Cœur Eucharistique parle
souvent des âmes consacrées: “Il m’a fait prier pour elles, m’a
demandé des actes de mortification intérieure, afin de le consoler et
d’obtenir pour les âmes qu’il s’est choisies une connaissance plus
grande du Don de Dieu. Le Don de Dieu pour les âmes consacrées, c’est le
Cœur de l’Époux.”
Les plaintes de Jésus
continuent:
-Dans toutes les
communautés religieuses, il y a beaucoup d’âmes consacrées qui ne
comprennent pas ce que c’est que le renoncement parfait... Et il y en a
si peu qui comprennent l’amour de mon Cœur... Il y a bien peu d’âmes
consacrées à qui mon Cœur peut se communiquer comme il le désire!”
Un jour, Jésus montra à
Dina des âmes consacrées trop distraites:
-Et moi, je passe... Mon
Cœur demande de la consolation, et toutes ces âmes, s’occupant
d’elles-mêmes ou du monde, ne me consolent pas... Toi, prie, souffre,
aime-moi, en ne t’occupant que de moi seul.
Dina est comme accablée par
la douleur de Jésus qui lui demande:
-Veux-tu la garder,
cette souffrance intime de mon Cœur que je te donne à certains
moments?... Offre à mon Père, pour mes prêtres, l’esprit de prière de
mon Cœur, mon esprit d’oraison, l’union parfaite de mon Cœur avec lui.
C’est ce qui manque à tant de mes prêtres, l’esprit d’oraison, de vie
intérieure.
[1] Année
de la canonisation de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
|