TABLE
La mort – Ses traits de caractère – Les phénomènes surnaturels – et les études scientifiques – Les stigmates – « Sœur Elena et ses stigmates » – Tout disparaît après… – Rapport de Francesco Mazza – Quelques considérations sur la phénoménologie
mystique chez la Vénérable Sœur Elena Aiello – Les révélations – Autres révélations – Sources

LA VIE
II
Le 12 juin 1961 Mère Elena fut
transportée à l’Hôpital San Giovanni, à Rome. Dans la nuit du 12 au 13 juin, les
infirmières remarquèrent une forte odeur parfumée dans la chambre où elle était
internée. Alors on lui dit : « Mère, demain c’est la fête de saint Antoine et,
certainement obtiendra-t-il votre guérison ». Avec une grande sérénité, la
malade répondit : « Demain, ni saint Antoine ni sainte Rita ni même la Madone ne
feront de miracle.
Dimanche, 18 juin, vers deux heures
environ, le Curé assisté de don Franco administra à sœur Elena l’Onction des
infirmes, et ensemble récitèrent les prières pour les moribonds. Vers 5 heures
30 don Franco célébra la sainte Messe dans la Chapelle qui se trouvait presque
face de la chambre de la Mère. La sainte Messe terminée, sœur Elena cessa de
souffrir. Il était alors six heures dix-neuf du lundi 19 juin 1961.
Elle avait alors soixante-six ans et
sa mort surprit tout le monde. Le dépouille mortelle fut affectueusement
transféré dans la Chapelle, toute ornée de fleurs blanches. Puis, le 21 juin le
corps arriva à Cosenza.
La nouvelle de la mort d’Elena
s’était très vite répandue et la foule nombreuse vint rendre un dernier hommage
à celle qu’ils aimaient si tendrement et la prier, car ils savaient bien que son
intercession trouvait toujours auprès du Seigneur une issue favorablement.
Le père Bonaventura de Pavullo,
pendant un temps Assistant Pontifical de l’Institut, et connaissant donc très
bien
sœur Elena, parlait d’elle comme d’une dame qui, malgré son degré d’instruction
assez rudimentaire, bénéficiait néanmoins d’une grande ouverture d’esprit, d’une
intuition pratique très vivante, un bon sens extraordinaire et une ferme
volonté. Elle s’exprimait ordinairement dans son dialecte calabrais, de Montalto
Uffugo, là où était née.
Elle avait une grande retenue qui lui
permettait de se régler et de résister dans sa manière d’être, réprimant,
lorsqu’il le fallait son fier caractère et sa personnalité très marquée.
Elle était absolument franche, simple
et spontanée, vis-à-vis de tous – petites gens ou personnes importantes – que ce
soit dans sa manière d’agir ou dans ses paroles. Il en allait de même avec les
autorités civiles ou religieuses, avec lesquelles elle avait souvent des
entretiens, mais jamais elle ne leur manqua de respect. Ce trait provoquait
l’admiration de tous, qui de leur côté avaient pour elle, non seulement de
l’estime, mais aussi du respect, et même de la vénération.
Son esprit de foi était très vivant.
Elle parlait de Jésus et de la Madone comme s’il s’agissait de personnes de sa
famille.
Elena nourrissait une profonde
dévotion envers la très Sainte Eucharistie, envers la Passion de Jésus et il en
était de même envers la Madone des Douleurs, Médiatrice des hommes. Le Rosaire
était toujours enroulé autour de son poigné, pour être toujours à portée de main
et, elle le récitait lors de ses moments libres.
D’une conscience très délicate, elle
n’était pas du tout aliénée par les scrupules ni par la piété mécanique ou
formaliste.
Elle aimait s’entretenir avec le
Seigneur – comme sainte Thérèse, sa Patronne – avec une grande confiance, pleine
d'abandon et de spontanéité enfantine. Elle sentait sa petitesse et sa nullité,
mais ce n’est pas pour autant qu’elle se sentit pusillanime ; parce que chez
elle, l’humilité était authentique. Et ceci explique la facilité avec laquelle
elle parlait de ses phénomènes mystiques, mais de préférence avec des prêtres ou
des personnes réservées et de confiance, uniquement, afin qu’ainsi le Seigneur
soit loué. Et elle le faisait avec beaucoup de simplicité et de spontanéité
naturelle.
Elle ne pouvait pas supporter
l’artifice et la duplicité : elle les démasquait et les condamnait ouvertement,
avec indignation. Pareillement, elle se rebellait contre l’injustice et la
dénonçait, d’où qu’elle vienne, et particulièrement si elle causait des dommages
aux pauvres, ou aux faibles sans défense. Plusieurs fois elle sacrifia la
prudence (humaine) et les avantages civils, de manière à pouvoir hurler au
visage des profiteurs tout son dédain et de leur promettre les plus sévères
châtiments de Dieu. A cause de sa franchise et de sa courageuse cohérence, elle
se heurta quelquefois à des incompréhensions, humiliations et même à des
dommages matériels.
Le péché seul lui inspirait peur et
horreur : elle le chassait impitoyablement partout, là où elle l’apercevait.
Envers les pécheurs, par contre, elle avait une compréhension toute maternelle
et, pour les sauver, elle ne s’épargnait aucune peine : ni larmes de sang ni
martyre, pas toujours mystique.
Les phénomènes extraordinaires qui
émaillaient la vie de Mère Elena, que ce soit dans son corps ou dans les
endroits où elle habitait, étaient très nombreux et les plus variés.
Voici le rapport rédigé par le
docteur G. Battista Molezzi, le 23 novembre 1938, à la demande de l’archevêque,
Monseigneur Roberto Nogara.
Je dirai, au sujet de sœur Elena
Aiello et de tout ce qui se passe chaque
vendredi
de la Passion, que ce sont là des phénomènes extraordinaires et surprenants. Ces
phénomènes je les ai observés moi-même, que ce soit chez elle à Montalto Uffugo
et à Cosenza ou encore dans son Asile des « Petites abandonnées ».
Je ne m’hasarderai pas dans de vaines
discussions ni dans des arguments, ou tant soit peu se mêle la religion. Je me
limiterai à décrire ce que j’ai vu et qui m’a frappé d’étonnement et me procura
une vive émotion, quand j’ai vu, ledit vendredi de la Passion, se reproduire de
manière impressionnante les différents stigmates sanglants comme ensuite
j’expliquerai et le cadre vraiment tragique des souffrances qui martyrisent ce
pauvre corps.
J'omets de parler des graves maladies
dont Sœur Elena guérit sans utiliser les remèdes proposés par la science, mais
suite à des interventions surnaturelles comme elle le raconte elle-même, et sur
lesquelles je me garde pour le moment de vous entretenir, en espérant pouvoir,
un jour, si le Seigneur m'en donne la force et l'aptitude, partager avec vous la
vie de la stigmatisée.
Beaucoup de ces phénomènes furent
étudiés par des scientifiques, parmi lesquels les docteurs Fabrizio et Marteli,
mais aucun ne parvint à fournir une quelconque explication.
Il faut avant tout tenir compte de
l’existence même de sœur Elena, laquelle ne s’alimentant que d’un frugal plat de
pâtes et d’un peu d’eau, supporte pourtant une vie de travail ininterrompu qui
mettrait à genoux toute autre personne bien constituée, et cela malgré les
souffrances physiques auxquelles son corps est soumis.
On peut donc dire que sœur Elena vit
un jeûne qui, n’étant pas aussi extraordinaire que celui d’une autre
stigmatisée, Thérèse Neumann, n’est pas moins digne d’être signalé.
Mais ce qui surprenant chez elle
c’est l'apparition des stigmates sanglants qui, chaque Vendredi de Passion
—
et exactement aux mêmes heures pendant lesquelles Notre-Seigneur Jésus-Christ
les souffrit sur la Croix —, se manifestent autour du front avec l'apparition de
nombreux points sanglants, comme si produits par d'aiguës épines, et ensuite sur
le coûté, aux mains, aux pieds, et, phénomène plus spectaculaire encore, ceux
percés d’un côté à l’autre des mains et des pieds — ce qui a été vérifié en y
faisant pénétrer un fin morceau de bois —, comme si de vrais clous les avaient
perforées de part en part. Ces stigmates saignaient beaucoup et, il fallait
utiliser plusieurs morceaux de linge pour en recueillir le sang.
Sœur Elena reste alors dans un état
somnolent interrompu toutefois par les extases douloureuses, pendant lesquels
elle reste les bras ouverts comme sur une croix et, les yeux grands ouverts,
épouvantés, comme s’ils regardaient une effrayante vision lointaine. Lorsqu’elle
se réveille,et quand elle a reprit ses esprits, elle affirme avoir été la
spectatrice de la Passion de Notre-Seigneur et avoir participé à cette divine
tragédie.
Tous ces phénomènes cessent dès que
le Vendredi Saint est passé. Des stigmates du côté, de ceux aux mains et aux
pieds, il ne reste que des marques épidermiques qui quelquefois deviennent roses
et suintent, comme j’ai pu le constater plusieurs fois. Ce qui est remarquable
c’est que Sœur Elena, d’un état de prostration profonde, voire de vraie adynamie
pendant laquelle plus d’une fois on a craint pour sa vie, au matin du Samedi
Saint, elle se lève de son lit joyeuse et pleine d’énergie, donne des ordres,
veille à tout et reprends sa vie de labeur et de bienfaisance, comme si rien ne
s’était passé dans son être.
Tout ce que nous venons de décrire a
été considéré par certains comme des moments d’hystérie ou causés par un mauvais
fonctionnement de son système nerveux. Toujours les mêmes “spécialistes” et
toujours les mêmes “arguments” fallacieux. Ceci nous conduit à répéter une
phrase qui nous est chère, car elle dépeint avec force ces pseudo savants qui
veulent tout expliquer par la science et par les “connaissances” qu’ils pensent
détenir :
« Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, comme il n’y a
pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ! »
Pourquoi ne pas se demander tout
simplement : sommes-nous ou pas devant un phénomène extraordinaire ?
Il va de soi que nous-mêmes, sommes
incapables d’expliquer ― mais pour nous, c’est normal, nous ne sommes pas des
“spécialistes” ― cette phénoménologie biologique et pathologique. La seule chose
que nous savons dire c’est que nous nous trouvons devant un mystère que la
science tente en vain d’expliquer.
Une chose toutefois est certaine : en
sortant de cette maison où l’on a assisté à l’anéantissement de ce pauvre corps,
on garde toujours présent et l’on a devant les yeux ce corps inanimé, ruisselant
de sang ― le sang qui coule de son front, de ses tempes ― ; ce visage défait par
les spasmes et corps qui sursaute au moindre attouchement des plaies par des
visiteurs inconscients et par trop curieux.
Sous le coup d’une pensée pour ce qui
n’est pas connu et expliqué, l’homme commun ou homme de science reste troublé et
perplexe et sa conscience ne cesse pas de se dire qu’une force inconnue et
occulte se retranche derrière le mystère. Alors, le doute et l’étonnement
croissent dans le secret d’une pensée : comment se peut-il que cette âme portée
par le vent de l’amour, puisse redonner force à son corps, continuellement
abreuvé par de multiples souffrance, si elle n’est pas soutenue par un pouvoir
Supérieur ?
Voilà ce qu’en mon âme et conscience,
et dans ma qualité de médecin, je peux dire et affirmer en tout ce qui concerne
la vie extraordinaire de Sœur Elena Aielle ».
Questo è quanto in
mia fede e coscienza, ed anche nella mia qualità di medico curante, mi è dato
affermare su quanto interessa la vita straordinaria di Suor Elena Aiello».
Le 25 mars 1957, le Père Francesco
Mazza envoyait à l’Archevêque, Monseigneur Calcara, un rapport détaillé « sur le
phénomène de la sueur de sang et sous le profil de la Face de Jésus » apparu sur
un carré de bois, « dans la chambre de Sœur Elena ». Nous chercherons à
synthétiser ici les parties principales de ce rapport.
Le prêtre expliqua que depuis
plusieurs années entre le lit de Sœur Elena et le mur, contre lequel il était
adossé, avaient été posés plusieurs panneaux de bois pour protéger la malade non
seulement du froid mais aussi de l’humidité causée par une ancienne installation
de robinetterie d’eau courante de l’ancien locataire.
Sur le panneau en face des coussins,
pendant les phénomènes extraordinaires et, plus particulièrement le vendredi de
la Semaine Sainte, quelques goûtes provenant du visage de la malade s’y était
collées et avaient ensuit séché.
Le 29 septembre 1955, vers minuit une
lumière est apparue sur l’angle gauche inférieur dudit panneau, attirant
l’attention étonnée de Mère Elena et de Sœur Luisa Perna, qui l’assistait. Et
elles remarquèrent que le sang coulait des anciennes goûtes desséchées et
collées sur ledit panneau. Sœur Elena posa ses doigts sur le panneau et les
retira rougis par le sang. Au matin elle trouva la couverture blanche de son lit
recouverte de sang, et il en était de même pour le traversin. Voilà comment a
commencé ce phénomène absolument inexplicable. On y apposa des morceaux de coton
et des mouchoirs, lesquels, une fois retirés, laissaient apparaître des formes
ou des figures déterminées : des croix, des couronnes d’épines, des cœurs. Le
sang continua de couler à diverses occasions, au cours de divers mois, parfois
de manière abondante. Sœur Elena lavait quelques fois énergiquement, avec de
l’eau, la panneau où cela se produisait, mais le sang continuait de couler
pendant toute la journée.
Puis, le contour d’un visage commença
à se dessiner, net et précis, sur le panneau. Le sang coulait alors plus
particulièrement des yeux de l’effigie qui rappelait une image de Jésus pendant
sa Passion.
A une certaine occasion (le 23
novembre 1956), quand le sang commença de nouveau à couler du panneau, on a pu
en récupérer assez pour pouvoir l’examiner : il s’agissait bien de sang humain.
Le phénomène, avec des intermittences, continua de se produire au cours des
années qui suivirent, jusqu’à la mort de Sœur Elena.
Le docteur Paolo M. Marianeschi,
médecin en chirurgie intéressé par l’étude des phénomènes extraordinaires chez
Sœur Elena Aiello, dans un article publié sur “La Voix des filles de Mère Elena
Aiello”, a écrit à ce propos :
« Le cas de sœur Elena Aiello
intéresse le débat scientifique sous plusieurs aspects : elle fut une extatique,
stigmatisée et manifesta une dramatique et sensationnelle exsudation de “sang”
pendant toutes les périodes de Carême, à partir du 2 mars 1923. […] Ici je
m’arrêterai sur un aspect factuel spécifique de la bienheureuse de Montalto
Uffugo qui me semble d’un grand intérêt scientifique qui, à mon avis, n’a pas
encore été clairement étudié quand à sa valeur sémiotique. Je veux parler de la
qualité biochimique de la “sécrétion hématique” qui tout à coup apparaissait sur
le visage de l’extatique calabraise et qu’aussi subitement disparaissait,
laissant la peau parfaitement sèche et lisse, comme peuvent l’attester plusieurs
médecins, l’Evêque de Cosenza lui-même et des milliers de témoins.
L’examen chimique de la sécrétion qui
coulait sur le visage d’Elena ― un tragique masque de douleur ―, démontra que
celui-ci était constitué par de l’hémoglobine et ne produit pas des éléments
figurés (globules rouges et blancs) du tissu sanguin. Ce qui, en termes
biologiques, veut dire qu’il ne s’agit pas d’hémathidrose mais plutôt de la
fuite de la seule substance rouge du sang sans les cellules qui le composent.
Ce caractère, bien entendu, ne veut
pas dire grand-chose à un profane, mais, pour un médecin reste vraiment
paradoxale et inexplicable : il n’est, en effet, pas possible que la substance
chimique de l’hémoglobine, qui est déposée à l’intérieur même du globule rouge,
se retrouve sur la peau sans aucune trace de son containeur. Tout cela apparaît
encore plus étrange si l’on considère que les globules rouges d’Aiello
apparaîtront parfaitement normaux, c’est-à-dire qu’aucune trace d’hémolyse
(rupture du globule rouge) ne sera trouvée et que, de même, aucune trace
d’hémoglobinémie (hémoglobine libre dans le sang) n’y sera trouvée.
Comme le fit remarquer le Professeur
Santoro dans un rapport envoyé à la Sacrée Congrégation pour la Cause des Saints
« dans la littérature médicale il n’existe aucun cas d’hémoglobinémie », ce qui
conduit à dire que dans l’homme normal et pathologique un tel phénomène ne peut
arriver du point de vue histophysiologique et physiopathologique et que par
conséquent le cas singulier d’Aiello reste entièrement inexplicable.
Le rapport biochimique diligenté par
le Professeur Santoro est d’une grande importance vis-à-vis des anciens débats
qui soutenaient que la sudation présentée par Jésus au Jardin des Oliviers et
celles d’autres mystiques était un phénomène explicable par le stress émotionnel
et que, au contraire, il pense que celui-ci soit un signe surnaturel non
explicable par la science.
Il apparaît toutefois que tous ne
sont pas d’accord et le phénomène n’et plus repris dans les traités classiques
de la Médecine Moderne, que dans certains sujets, par l’action de bactéries
chromogènes, par l’augmentation de la perméabilité capillaire et cutanée
(migration des globules rouges à travers les pores qui s’ouvrent dans la paroi
des vaisseaux), dus aux inflammations et ou au stress émotif intense, une sueur
sanguine puisse se manifester ; mais si la physiopathologie moderne permet
d'admettre la possibilité que quelques globules rouges se retrouvent sous la
peau en même temps que la sueur, la même n’admet pas que de la simple
hémoglobine puisse se disperser hors des glandes sudoripares sans qu'il y ait
trace des cellules qui la contiennent et sans que la molécule de l’Eme
(Hémoglobine) se retrouve libre dans le plasma comme elle se produit dans les
phénomènes d'hémolyse (destruction) des globules rouges.
Il est évident que le paradoxe
scientifique représenté dans une « hémorragie » cutanée constituée par la seule
hémoglobine sans hémolyse documentée amène à la conclusion que, au moins dans le
cas d’Aiello, l’apparente sueur sanguine n’est absolument pas interprétable de
manière naturel.
Il ressort, au contraire, qu’il
s’agit de sang humain constitué de tous ses composants et effusions hématiques
qui, dans la nuit entre le 29 et le 30 septembre 1955, s’est manifesté sur le
panneau de bois qui se trouvait à côté du lit de sœur Elena pour la protéger de
l’humidité du mur.
Le sang coula pendant environ 15
jours (du 29 septembre au 13 octobre) et ensuite le phénomène se répéta
plusieurs fois jusqu'en 1956. Il fut particulièrement visible le 3 mai 1956,
solennité de la Sainte Croix, le 31 mai, fête du Corpus Domini, le 8 juin,
Sacré-Coeur, et le 10 juillet, fête du Très précieux Sang. Lors de cette
dernière occasion, le panneau fut lavée à l’eau par Aiello elle-même au moins
sept fois, mais le sang continua à glisser pendant toute la journée, en
délinéant, de manière très précise, les contours d'un visage, qui, à partir de
cet instant, restera imprimé jusqu'aujourd'hui sur cette plaque de bois.
Il est inutile d’ajouter que même
dans ce cas il n’existe aucune explication naturelle qui puisse rendre
rationnelle un tel ruissellement spontané de sang humain sur un matériel tel
qu’une planche en bois, une fois exclue toute possibilité de manipulation ou
tricherie, comme l’affirma avec autorité l’assistant Pontifical, le Père
Bonaventura da Pavullo, qui au mois de novembre 1956 fut témoin oculaire et
lui-même préleva de la matière sanguine pour l’examen chimio-physique. En
conclusion la phénoménologie présentée par Aiello ou qui s’est produite autour
d’elle, n’a, non seulement pas d’explication, mais par la complexité de
l’événement ont se trouve dans l’impossibilité de démontrer scientifiquement la
cause naturelle, par laquelle, même en considérant la grande valeur
christologique de toute la phénoménologie, les vertus chrétiennes exercées par
la bienheureuse et les fruits de conversion qui en sont sortis, il est
raisonnable de penser que cette phénoménologie représente, ajoutée à bien
d’autres faits extraordinaires de saignements qui se sont manifestés au cours du
XXe siècle, sont un appel indubitable à la Passion rédemptrice du Christ et un
très fort avertissement divin à une humanité au bord du gouffre que Dieu veut
sauver par tous les moyens et à tout prix ».
Un rapport non signé et cité par Monseigneur Spadafora dans le livre qu’il
consacra à Elena Aiello, peut peut-être nous aider à jeter un peu de lumière sur
les phénomènes surnaturels. En effet, celui-ci contient un important message
reçu par Sœur Elena le 8 décembre 1957 :
« Il est naturel
que l’on demande la signification d’un tel phénomène : pourquoi ce sang ?
Ont-elles un langage ces manifestations peu ordinaires ? La réponse est
peut-être sur une simple feuille de papier que j’ai entre les mains, légère
comme un léger souffle de vent ; Son contenu, cependant, semble assez grave : il
a la chaleur et la teneur d’une page de l’Apocalypse ; elle en renferme les
pressants avertissements, les terribles annonces ; une ample vision qui embrasse
toutes les nations, du regard profond qui remonte aux origines lointaines et
très hautes des événements humains. Voici les phrases les plus saillantes :
« Les hommes offense trop leur
Dieu. Si je te faisais voir le nombre de péchés qui se commettent chaque jour,
tu mourais de douleur.
Les temps sont graves. Le monde
est complètement bouleversé parce qu’il est devenu pire qu’au temps du déluge.
Le matérialisme avance et continue sa marche marquée par le sang et les lutes
fratricides. Il y a des signes évidents et dangereux pour la pais. Le châtiment
passe sur le monde comme l’ombre d’un nuage menaçant, pour montrer au hommes que
la justice de Dieu plane sur l’humanité et que ma puissance de Mère de Dieu
ralentit encore l’éclatement de l’orage. Tout est suspendu comme à un fil :
quand se fil rompra, la Justice divine tombera sur le monde et ce sera alors la
grande purification. Toutes les nations seront punies parce qu’innombrables sont
les péchés qui, comme une marée d’immondices, ont recouvert la terre. Les forces
du mal sont prêtes à se déchaîner dans chaque partie du monde, avec une terrible
violence. Il s’en suivra une détresse inimaginable.
Cela fait bien longtemps que
j’avertis les hommes, de plusieurs manières. Les Gouvernants des peuples, les
avertissant des graves menaces qui pèsent sur eux ; mais ils ne veulent pas
reconnaître que, pour éviter le châtiment, il est nécessaire de faire revenir la
société à une vie vraiment chrétienne. Combien mon cœur est attristé de voir que
les hommes ne pensent même plus à un retour vers Dieu ! Mais le temps est
compté : le monde entier sera bouleversé. Beaucoup de sang sera versé : des
justes, des innocents, de saints prêtres, et l’Église elle-même souffrira
beaucoup. La haine arrivera à son comble.
L’Italie sera humiliée, purifié
dans le sang, et devra souffrir beaucoup, parce que nombreux sont les péchés
commis dans cette nation privilégiée, siège du Vicaire du Christ. Vous ne pouvez
pas vous imaginer ce qui arrivera ! Une grande révolution aura lieu et les rues
seront rougies de sang. Le Pape souffrira beaucoup et toute cette souffrance
sera pour lui comme une agonie qui abrégera son pèlerinage sur la terre. Son
successeur guidera la barque dans la tempête.
Mais la punition des impies ne
tardera pas. Ce jour-là sera épouvantable, de la manière la plus terrible: la
terre tremblera et secouera toute l’humanité. Les mauvais périront dans les plus
terribles rigueurs de la justice de Dieu. Envoyé un message pour prévenir
immédiatement, tant que possible, tous les hommes de la terre, afin qu’il
retournent vers Dieu par la prière et la pénitence. »
« Ils sont devenus ingrats envers
mon Sacré-Cœur et abusent de mes grâces et ils ont transformé le monde en une
scène de délits. Les innombrables scandales portent les âmes à la ruine,
spécialement celles des jeunes. Ceux-ci se sont donnés sans retenue aux plaisirs
du monde qui sont dégénérés et pervers.
Le mauvais exemple des parents
produit dans les familles scandales et infidélités plutôt que la pratique de la
vertu et de la prière. La maison, source de foi et de sainteté, est devenue
souillée et corrompue. L’obstination des hommes ne change pas et ils vont de
plus en plus loin dans leurs péchés. Les châtiments et les afflictions qui Dieu
envoie pour les faire devenir raisonnables sont sévères mais les hommes sont
furieux comme des bêtes blessées et durcissent leurs cœurs contre la grâce de
Dieu.
Le monde ne mérite plus le pardon
mais feu, destruction et mort. Il faut beaucoup de pénitence et de prière de la
part des fidèles pour atténuer le châtiment mérité qui est proche maintenant et
n’est retardé que par l’intervention de Ma chère Mère qui est aussi la Mère de
tous les hommes. Le châtiment qui purifiera du mal toute la terre est proche. La
Divine Justice crie vengeance pour les nombreuses offenses et tous les maux qui
recouvrent la terre. Plus rien ne sera toléré. Les hommes dans leur obstination
se sont endurcis dans leurs erreurs et, par conséquent, ils ne se tournent plus
vers leur Dieu.
Les gens ne se soumettent plus à
l’Église et méprise les prêtres parce que certain,s parmi eux sont motif de
scandale. Écoute bien ce que je te dis et annonce-le à tous. Mon Cœur est
attristé par tant d’afflictions qui menacent le monde. La Justice de notre Père
céleste est gravement offensée. Les hommes s’obstinent à vivre dans leurs
péchés… (16 avril 1954).
« Une Propagande impie a répandu
dans le monde d’innombrables erreurs, suscitant même des persécutions, ruine et
mort. Si les hommes ne cessent pas d’offenser mon Fils, le temps est proche où
la Justice du Père enverra sur la terre le châtiment qu’il mérite et ce sera le
plus grand châtiment que l’humanité ait jamais connu. Quand apparaîtra dans le
ciel un signe extraordinaire, les hommes sauront que la punition du monde est
proche ! » 7 janvier 1950).
“Je veux que l’on sache que le
châtiment est proche : un feu jamais vu auparavant descendra sur la terre et une
grande partie de l'humanité sera détruite… Ceux qui resteront se trouveront sous
ma protection la miséricorde de Dieu, pendant que tous ceux qui ne veulent pas
se repentir de leurs fautes périront dans une marée de feu ! ...
La Russie sera presque complètement brûlée. Certaines nations
disparaîtront. L’Italie sera en partie sauvée par le Pape” (11 avril 1952).
« Le monde s’est précipité dans
une corruption inimaginable... Ceux qui gouvernent sont devenus des vrais démons
incarnés, et pendant qu'ils parlent de paix, ils préparent les armes les plus
mortelles... pour détruire des peuples et des nations ». (16 avril 1954)
« La colère de Dieu est proche et
le monde sera tourmenté par une grande calamité, par des révolutions sanglantes,
par de forts tremblements de terre, par des famines, par des épidémies et par
d’effroyables ouragans, qui feront déborder les fleuves et les mers ! Le monde
sera complètement bouleversé par une nouvelle et terrible guerre. Les armes plus
mortelles détruiront des peuples et des nations. Les dictateurs de la terre, de
vrais monstres infernaux, détruiront les Églises avec les Ciboires Sacrés et
élimineront des peuples et des nations et les choses plus chères. Pendant cette
bataille sacrilège, à cause de l’impulsion féroce et de la résistance acharnée
de beaucoup, tout ce qui a été fait de la main de l'homme sera abattu. Nuages
avec des lueurs d’incendie paraîtront enfin dans le ciel et une tempête de feu
s'abattra sur le monde entier. Le terrible flagelle, jamais vu dans l'histoire
de l'humanité, durera soixante-dix heures. Les impies seront pulvérisés et
beaucoup seront perdus obstinés dans leur péché. Alors on verra la puissance de
la lumière sur la puissance des ténèbres ». (16 avril 1955)
« Il y aura un vrai et grand duel
entre moi et Satan... Le Matérialisme avance rapide dans toutes les nations et
continue sa marche marquée de sang et de mort ! ... Si les hommes ne retournent
pas à Dieu, une grande guerre d'est à ouest viendra, une guerre de terreur et de
mort, et enfin le feu purificateur tombera du ciel comme des rosettes de neige
sur tous les peuples et une grande partie de l'humanité sera détruite. La Russie
marchera sur toutes les nations d'Europe, particulièrement sur l'Italie, et
élèvera son drapeau sur la coupole de Saint Pierre ! ... Je manifesterai Ma
prédilection pour l'Italie, qui sera préservée du feu ; mais le ciel se couvrira
de denses ténèbres et la terre sera ébranlée par d'effroyables tremblements de
terre qui ouvriront de profonds abîmes, et des villes et provinces seront
détruites ; et tous crieront que c’est la fin du monde ! Même Rome sera punie
selon la justice pour ses nombreux et graves péchés, parce que le scandale est
arrivé à son comble. Les bons cependant qui souffriront et seront persécutés par
la justice et les âmes justes ne doivent pas craindre, parce qu'ils seront
séparés des impies et des pécheurs obstinés, et seront sauvés ! ».
(1959)
« L'humanité s’est éloigné de Dieu
et, obnubilée par les biens terrestres, a oublié le Ciel et s’est précipité dans
une corruption inouïe, pire encore qu’au temps du déluge ! … Mais maintenant la
justice de Dieu il est proche et elle sera terrible ! … Et si les hommes ne se
rendent pas, lors de ces plaies, aux appels de la Divine Miséricorde et ne
reviennent pas à Dieu par une vie vraiment chrétienne, une autre guerre terrible
viendra d'est à ouest, et la Russie avec toutes ses armes secrètes, combattra
l'Amérique, renversera l'Europe et on verra spécialement le fleuve Rhin de
l'Allemagne plein de cadavres et de sang. Même l'Italie sera travaillée par une
grande révolution et le Papa devra beaucoup souffrir. L'ennemi, comme un lion
rougissant, avancera sur Rome et son fiel empoisonnera des peuples et des
nations entières… « . (22 août 1960)
« Oh, quelle horrible vision je
vois ! Une grande révolution se déroule à Rome ! Ils entrent au Vatican. Le Pape
est tout seul, il prie. Ils tiennent le Pape. Ils le prennent avec force. Ils le
frappent jusqu'à le faire tomber. Ils le lient. Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Ils
lui donnent des coups de pied. Quelle scène horrible ! Cela est terrible ! …
Nôtre Dame s'approche. Ces hommes mauvais tombent à terre comme des cadavres !
Notre Dame aide le Pape à se relever en le prenant pour le bras, Elle le couvre
avec Son manteau et il lui dit : – Ne crains pas ! ». (Vendredi Saint 1961)
Nous arrêterons ici les extraits, car
ils suffisent largement à se faire une idée des messages reçus par la « sainte
moniale ».
Il faut cependant préciser que tous
les écrits de Sœur Elena Aiello ne sont pas eschatologiques et aussi terribles
que ceux que nous venons de citer : la plus grande partie de ceux-ci sont plutôt
doctrinaires et de vrais rappels évangéliques à tous les hommes « de bonne
volonté » à retourner à la prière, à l’amour de Dieu et du prochain.
Alphonse Rocha
NOTA
A l’adresse de ceux qui attendaient ce travail, nous avouons humblement
que traduire les textes « médicaux » fut pour nous un supplice et un cas de
conscience important, car ces termes nous ont posés des problèmes : certains
étaient absents des dictionnaires dont nous disposons pour nous aider dans nos
difficultés de vocabulaire. Dieu merci c’est fait ! (L’auteur).
Les informations sur la vie de Sœur
Aiello sont tirées principalement du livre « Sœur Elena Aiello, “la sainte
moniale” » et du site Web des Sœurs Minimes de la Passion de N.S.J.C. En outre,
pour les révélations et les études scientifiques on a fait appel aux suivantes
sources :
a) « Soeur Elena Aiello, “la sainte
moniale” », de Mons. Francesco Spadafora (avec Imprimatur) ;
b) « La voix des filles de Madre
Elena Aiello », la revue des Sœurs Minimes de la passion de N.S.J.C.
(site Web :
http://suoreminime.medianetis.it/) ;
c) « Trial, Tribulation and Triumph »,
Desmond. à Birch (ces morceaux publiés dans le livre de D. à Birch sont tirés de
« The Last Times », du Père Benjamìn Martìn Sanchez, SSD) ;
d) « Voyage dans les prophéties »,
d’Alessandro Meluzzi ;
e) « Prophéties ! le Châtiment et la
Purification ! », d’Albert J. Hebert.
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