LA VOIE MYSTIQUE

adveniat regnum tuum

Vénérable Mère
Elena Aiello
religieuse,fondatrice, stigmatisée
(1895-1961)

TABLE

La mort – Ses traits de caractère – Les phénomènes surnaturels – et les études scientifiques – Les stigmates – « Sœur Elena et ses stigmates » – Tout disparaît après… – Rapport de Francesco Mazza – Quelques considérations sur la phénoménologie mystique chez la Vénérable Sœur Elena Aiello – Les révélations – Autres révélations – Sources

LA VIE

II

La mort

Le 12 juin 1961 Mère Elena fut transportée à l’Hôpital San Giovanni, à Rome. Dans la nuit du 12 au 13 juin, les infirmières remarquèrent une forte odeur parfumée dans la chambre où elle était internée. Alors on lui dit : « Mère, demain c’est la fête de saint Antoine et, certainement obtiendra-t-il votre guérison ». Avec une grande sérénité, la malade répondit : « Demain, ni saint Antoine ni sainte Rita ni même la Madone ne feront de miracle.

Dimanche, 18 juin, vers deux heures environ, le Curé assisté de don Franco administra à sœur Elena l’Onction des infirmes, et ensemble récitèrent les prières pour les moribonds. Vers 5 heures 30 don Franco célébra la sainte Messe dans la Chapelle qui se trouvait presque face de la chambre de la Mère. La sainte Messe terminée, sœur Elena cessa de souffrir. Il était alors six heures dix-neuf du lundi 19 juin 1961.

Elle avait alors soixante-six ans et sa mort surprit tout le monde. Le dépouille mortelle fut affectueusement transféré dans la Chapelle, toute ornée de fleurs blanches. Puis, le 21 juin le corps arriva à Cosenza.

La nouvelle de la mort d’Elena s’était très vite répandue et la foule nombreuse vint rendre un dernier hommage à celle qu’ils aimaient si tendrement et la prier, car ils savaient bien que son intercession trouvait toujours auprès du Seigneur une issue favorablement.

Ses traits de caractère

Le père Bonaventura de Pavullo, pendant un temps Assistant Pontifical de l’Institut, et connaissant donc très bien sœur Elena, parlait d’elle comme d’une dame qui, malgré son degré d’instruction assez rudimentaire, bénéficiait néanmoins d’une grande ouverture d’esprit, d’une intuition pratique très vivante, un bon sens extraordinaire et une ferme volonté. Elle s’exprimait ordinairement dans son dialecte calabrais, de Montalto Uffugo, là où était née.

Elle avait une grande retenue qui lui permettait de  se régler et de résister dans sa manière d’être, réprimant, lorsqu’il le fallait son fier caractère et sa personnalité très marquée.

Elle était absolument franche, simple et spontanée, vis-à-vis de tous – petites gens ou personnes importantes – que ce soit dans sa manière d’agir ou dans ses paroles. Il en allait de même avec les autorités civiles ou religieuses, avec lesquelles elle avait souvent des entretiens, mais jamais elle ne leur manqua de respect. Ce trait provoquait l’admiration de tous, qui de leur côté avaient pour elle, non seulement de l’estime, mais aussi du respect, et même de la vénération.

Son esprit de foi était très vivant. Elle parlait de Jésus et de la Madone comme s’il s’agissait de personnes de sa famille.

Elena nourrissait une profonde dévotion envers la très Sainte Eucharistie, envers la Passion de Jésus et il en était de même envers la Madone des Douleurs, Médiatrice des hommes. Le Rosaire était toujours enroulé autour de son poigné, pour être toujours à portée de main et, elle le récitait lors de ses moments libres.

D’une conscience très délicate, elle n’était pas du tout aliénée par les scrupules ni par la piété mécanique ou formaliste.

Elle aimait s’entretenir avec le Seigneur – comme sainte Thérèse, sa Patronne – avec une grande confiance, pleine d'abandon et de spontanéité enfantine. Elle sentait sa petitesse et sa nullité, mais ce n’est pas pour autant qu’elle se sentit pusillanime ; parce que chez elle, l’humilité était authentique. Et ceci explique la facilité avec laquelle elle parlait de ses phénomènes mystiques, mais de préférence avec des prêtres ou des personnes réservées et de confiance, uniquement, afin qu’ainsi le Seigneur soit loué. Et elle le faisait avec beaucoup de simplicité et de spontanéité naturelle.

Elle ne pouvait pas supporter l’artifice et la duplicité : elle les démasquait et les condamnait ouvertement, avec indignation. Pareillement, elle se rebellait contre l’injustice et la dénonçait, d’où qu’elle vienne, et particulièrement si elle causait des dommages aux pauvres, ou aux faibles sans défense. Plusieurs fois elle sacrifia la prudence (humaine) et les avantages civils, de manière à pouvoir hurler au visage des profiteurs tout son dédain et de leur promettre les plus sévères châtiments de Dieu. A cause de sa franchise et de sa courageuse cohérence, elle se heurta quelquefois à des incompréhensions, humiliations et même à des dommages matériels.

Le péché seul lui inspirait peur et horreur : elle le chassait impitoyablement partout, là où elle l’apercevait. Envers les pécheurs, par contre, elle avait une compréhension toute maternelle et, pour les sauver, elle ne s’épargnait aucune peine : ni larmes de sang ni martyre, pas toujours mystique.

Les phénomènes surnaturels
et les études scientifiques

Les phénomènes extraordinaires qui émaillaient la vie de Mère Elena, que ce soit dans son corps ou dans les endroits où elle habitait, étaient très nombreux et les plus variés.

Voici le rapport rédigé par le docteur G. Battista Molezzi, le 23 novembre 1938, à la demande de l’archevêque, Monseigneur Roberto Nogara.

Les stigmates

« Sœur Elena et ses stigmates »

Je dirai, au sujet de sœur Elena Aiello et de tout ce qui se passe chaque vendredi de la Passion, que ce sont là des phénomènes extraordinaires et surprenants. Ces phénomènes je les ai observés moi-même, que ce soit chez elle à Montalto Uffugo et à Cosenza ou encore dans son Asile des « Petites abandonnées ».

Je ne m’hasarderai pas dans de vaines discussions ni dans des arguments, ou tant soit peu se mêle la religion. Je me limiterai à décrire ce que j’ai vu et qui m’a frappé d’étonnement et me procura une vive émotion, quand j’ai vu, ledit vendredi de la Passion, se reproduire de manière impressionnante les différents stigmates sanglants comme ensuite j’expliquerai et le cadre vraiment tragique des souffrances qui martyrisent ce pauvre corps.

J'omets de parler des graves maladies dont Sœur Elena guérit sans utiliser les remèdes proposés par la science, mais suite à des interventions surnaturelles comme elle le raconte elle-même, et sur lesquelles je me garde pour le moment de vous entretenir, en espérant pouvoir, un jour, si le Seigneur m'en donne la force et l'aptitude, partager avec vous la vie de la stigmatisée.

Beaucoup de ces phénomènes furent étudiés par des scientifiques, parmi lesquels les docteurs Fabrizio et Marteli, mais aucun ne parvint à fournir une quelconque explication.

Il faut avant tout tenir compte de l’existence même de sœur Elena, laquelle ne s’alimentant que d’un frugal plat de pâtes et d’un peu d’eau, supporte pourtant une vie de travail ininterrompu qui mettrait à genoux toute autre personne bien constituée, et cela malgré les souffrances physiques auxquelles son corps est soumis.

On peut donc dire que sœur Elena vit un jeûne qui, n’étant pas aussi extraordinaire que celui d’une autre stigmatisée, Thérèse Neumann, n’est pas moins digne d’être signalé.

Tout disparaît après…

Mais ce qui surprenant chez elle c’est l'apparition des stigmates sanglants qui, chaque Vendredi de Passion — et exactement aux mêmes heures pendant lesquelles Notre-Seigneur Jésus-Christ les souffrit sur la Croix —, se manifestent autour du front avec l'apparition de nombreux points sanglants, comme si produits par d'aiguës épines, et ensuite sur le coûté, aux mains, aux pieds, et, phénomène plus spectaculaire encore, ceux percés d’un côté à l’autre des mains et des pieds — ce qui a été vérifié en y faisant pénétrer un fin morceau de bois —, comme si de vrais clous les avaient perforées de part en part. Ces stigmates saignaient beaucoup et, il fallait utiliser plusieurs morceaux de linge pour en recueillir le sang.

Sœur Elena reste alors dans un état somnolent interrompu toutefois par les extases douloureuses, pendant lesquels elle reste les bras ouverts comme sur une croix et, les yeux grands ouverts, épouvantés, comme s’ils regardaient une effrayante vision lointaine. Lorsqu’elle se réveille,et quand elle a reprit ses esprits, elle affirme avoir été la spectatrice de la Passion de Notre-Seigneur et avoir participé à cette divine tragédie.

Tous ces phénomènes cessent dès que le Vendredi Saint est passé. Des stigmates du côté, de ceux aux mains et aux pieds, il ne reste que des marques épidermiques qui quelquefois deviennent roses et suintent, comme j’ai pu le constater plusieurs fois. Ce qui est remarquable c’est que Sœur Elena, d’un état de prostration profonde, voire de vraie adynamie pendant laquelle plus d’une fois on a craint pour sa vie, au matin du Samedi Saint, elle se lève de son lit joyeuse et pleine d’énergie, donne des ordres, veille à tout et reprends sa vie de labeur et de bienfaisance, comme si rien ne s’était passé dans son être.

Tout ce que nous venons de décrire a été considéré par certains comme des moments d’hystérie ou causés par un mauvais fonctionnement de son système nerveux. Toujours les mêmes “spécialistes” et toujours les mêmes “arguments” fallacieux. Ceci nous conduit à répéter une phrase qui nous est chère, car elle dépeint avec force ces pseudo savants qui veulent tout expliquer par la science et par les “connaissances” qu’ils pensent détenir :

« Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, comme il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ! »

Pourquoi ne pas se demander tout simplement : sommes-nous ou pas devant un phénomène extraordinaire ?

Il va de soi que nous-mêmes, sommes incapables d’expliquer ― mais pour nous, c’est normal, nous ne sommes pas des “spécialistes” ― cette phénoménologie biologique et pathologique. La seule chose que nous savons dire c’est que nous nous trouvons devant un mystère que la science tente en vain d’expliquer.

Une chose toutefois est certaine : en sortant de cette maison où l’on a assisté à l’anéantissement de ce pauvre corps, on garde toujours présent et l’on a devant les yeux ce corps inanimé, ruisselant de sang ― le sang qui coule de son front, de ses tempes ― ; ce visage défait par les spasmes et corps qui sursaute au moindre attouchement des plaies par des visiteurs inconscients et par trop curieux.

Sous le coup d’une pensée pour ce qui n’est pas connu et expliqué, l’homme commun ou homme de science reste troublé et perplexe et sa conscience ne cesse pas de se dire qu’une force inconnue et occulte se retranche derrière le mystère. Alors, le doute et l’étonnement croissent dans le secret d’une pensée : comment se peut-il que cette âme portée par le vent de l’amour, puisse redonner force à son corps, continuellement abreuvé par de multiples souffrance, si elle n’est pas soutenue par un pouvoir Supérieur ?

Voilà ce qu’en mon âme et conscience, et dans ma qualité de médecin, je peux dire et affirmer en tout ce qui concerne la vie extraordinaire de Sœur Elena Aielle ».

Questo è quanto in mia fede e coscienza, ed anche nella mia qualità di medico curante, mi è dato affermare su quanto interessa la vita straordinaria di Suor Elena Aiello».

Rapport de Francesco Mazza

Le 25 mars 1957, le Père Francesco Mazza envoyait à l’Archevêque, Monseigneur Calcara, un rapport détaillé « sur le phénomène de la sueur de sang et sous le profil de la Face de Jésus » apparu sur un carré de bois, « dans la chambre de Sœur Elena ». Nous chercherons à synthétiser ici les parties principales de ce rapport.

Le prêtre expliqua que depuis plusieurs années entre le lit de Sœur Elena et le mur, contre lequel il était adossé, avaient été posés plusieurs panneaux de bois pour protéger la malade non seulement du froid mais aussi de l’humidité causée par une ancienne installation de robinetterie d’eau courante de l’ancien locataire.

Sur le panneau en face des coussins, pendant les phénomènes extraordinaires et, plus particulièrement le vendredi de la Semaine Sainte, quelques goûtes provenant du visage de la malade s’y était collées et avaient ensuit séché.

Le 29 septembre 1955, vers minuit une lumière est apparue sur l’angle gauche inférieur dudit panneau, attirant l’attention étonnée de Mère Elena et de Sœur Luisa Perna, qui l’assistait. Et elles remarquèrent que le sang coulait des anciennes goûtes desséchées et collées sur ledit panneau. Sœur Elena posa ses doigts sur le panneau et les retira rougis par le sang. Au matin elle trouva la couverture blanche de son lit recouverte de sang, et il en était de même pour le traversin. Voilà comment a commencé ce phénomène absolument inexplicable. On y apposa des morceaux de coton et des mouchoirs, lesquels, une fois retirés, laissaient apparaître des formes ou des figures déterminées : des croix, des couronnes d’épines, des cœurs. Le sang continua de couler à diverses occasions, au cours de divers mois, parfois de manière abondante. Sœur Elena lavait quelques fois énergiquement, avec de l’eau, la panneau où cela se produisait, mais le sang continuait de couler pendant toute la journée.

Puis, le contour d’un visage commença à se dessiner, net et précis, sur le panneau. Le sang coulait alors plus particulièrement des yeux de l’effigie qui rappelait une image de Jésus pendant sa Passion.

A une certaine occasion (le 23 novembre 1956), quand le sang commença de nouveau à couler du panneau, on a pu en récupérer assez pour pouvoir l’examiner : il s’agissait bien de sang humain. Le phénomène, avec des intermittences, continua de se produire au cours des années qui suivirent, jusqu’à la mort de Sœur Elena.

Quelques considérations sur la phénoménologie mystique chez la Vénérable Sœur Elena Aiello

Le docteur Paolo M. Marianeschi, médecin en chirurgie intéressé par l’étude des phénomènes extraordinaires chez Sœur Elena Aiello, dans un article publié sur “La Voix des filles de Mère Elena Aiello”, a écrit à ce propos :

« Le cas de sœur Elena Aiello intéresse le débat scientifique sous plusieurs aspects : elle fut une extatique, stigmatisée et manifesta une dramatique et sensationnelle exsudation de “sang” pendant toutes les périodes de Carême, à partir du 2 mars 1923. […] Ici je m’arrêterai sur un aspect factuel spécifique de la bienheureuse de Montalto Uffugo qui me semble d’un grand intérêt scientifique qui, à mon avis, n’a pas encore été clairement étudié quand à sa valeur sémiotique. Je veux parler de la qualité biochimique de la “sécrétion hématique” qui tout à coup apparaissait sur le visage de l’extatique calabraise et qu’aussi subitement disparaissait, laissant la peau parfaitement sèche et lisse, comme peuvent l’attester plusieurs médecins, l’Evêque de Cosenza lui-même et des milliers de témoins.

L’examen chimique de la sécrétion qui coulait sur le visage d’Elena ― un tragique masque de douleur ―, démontra que celui-ci était constitué par de l’hémoglobine et ne produit pas des éléments figurés (globules rouges et blancs) du tissu sanguin. Ce qui, en termes biologiques, veut dire qu’il ne s’agit pas d’hémathidrose mais plutôt de la fuite de la seule substance rouge du sang sans les cellules qui le composent.

Ce caractère, bien entendu, ne veut pas dire grand-chose à un profane, mais, pour un médecin reste vraiment paradoxale et inexplicable : il n’est, en effet, pas possible que la substance chimique de l’hémoglobine, qui est déposée à l’intérieur même du globule rouge, se retrouve sur la peau sans aucune trace de son containeur. Tout cela apparaît encore plus étrange si l’on considère que les globules rouges d’Aiello apparaîtront parfaitement normaux, c’est-à-dire qu’aucune trace d’hémolyse (rupture du globule rouge) ne sera trouvée et que, de même, aucune trace d’hémoglobinémie (hémoglobine libre dans le sang) n’y sera trouvée.

Comme le fit remarquer le Professeur Santoro dans un rapport envoyé à la Sacrée Congrégation pour la Cause des Saints « dans la littérature médicale il n’existe aucun cas d’hémoglobinémie », ce qui conduit à dire que dans l’homme normal et pathologique un tel phénomène ne peut arriver du point de vue histophysiologique et physiopathologique et que par conséquent le cas singulier d’Aiello reste entièrement inexplicable.

Le rapport biochimique diligenté par le Professeur Santoro est d’une grande importance vis-à-vis des anciens débats qui soutenaient que la sudation présentée par Jésus au Jardin des Oliviers et celles d’autres mystiques était un phénomène explicable par le stress émotionnel et que, au contraire, il pense que celui-ci soit un signe surnaturel non explicable par la science.

Il apparaît toutefois que tous ne sont pas d’accord et le phénomène n’et plus repris dans les traités classiques de la Médecine Moderne, que dans certains sujets, par l’action de bactéries chromogènes, par l’augmentation de la perméabilité capillaire et cutanée (migration des globules rouges à travers les pores qui s’ouvrent dans la paroi des vaisseaux), dus aux inflammations et ou au stress émotif intense, une sueur sanguine puisse se manifester ; mais si la physiopathologie moderne permet d'admettre la possibilité que quelques globules rouges se retrouvent sous la peau en même temps que la sueur, la même n’admet pas que de la simple hémoglobine puisse se disperser hors des glandes sudoripares sans qu'il y ait trace des cellules qui la contiennent et sans que la molécule de l’Eme (Hémoglobine) se retrouve libre dans le plasma comme elle se produit dans les phénomènes d'hémolyse (destruction) des globules rouges.

Il est évident que le paradoxe scientifique représenté dans une « hémorragie » cutanée constituée par la seule hémoglobine sans hémolyse documentée amène à la conclusion que, au moins dans le cas d’Aiello, l’apparente sueur sanguine n’est absolument pas interprétable de manière naturel.

Il ressort, au contraire, qu’il s’agit de sang humain constitué de tous ses composants et effusions hématiques qui, dans la nuit entre le 29 et le 30 septembre 1955, s’est manifesté sur le panneau de bois qui se trouvait à côté du lit de sœur Elena pour la protéger de l’humidité du mur.

Le sang coula pendant environ 15 jours (du 29 septembre au 13 octobre) et ensuite le phénomène se répéta plusieurs fois jusqu'en 1956. Il fut particulièrement visible le 3 mai 1956, solennité de la Sainte Croix, le 31 mai, fête du Corpus Domini, le 8 juin, Sacré-Coeur, et le 10 juillet, fête du Très précieux Sang. Lors de cette dernière occasion, le panneau fut lavée à l’eau par Aiello elle-même au moins sept fois, mais le sang continua à glisser pendant toute la journée, en délinéant, de manière très précise, les contours d'un visage, qui, à partir de cet instant, restera imprimé jusqu'aujourd'hui sur cette plaque de bois.

Il est inutile d’ajouter que même dans ce cas il n’existe aucune explication naturelle qui puisse rendre rationnelle un tel ruissellement spontané de sang humain sur un matériel tel qu’une planche en bois, une fois exclue toute possibilité de manipulation ou tricherie, comme l’affirma avec autorité l’assistant Pontifical, le Père Bonaventura da Pavullo, qui au mois de novembre 1956 fut témoin oculaire et lui-même préleva de la matière sanguine pour l’examen chimio-physique. En conclusion la phénoménologie présentée par Aiello ou qui s’est produite autour d’elle, n’a, non seulement pas d’explication, mais par la complexité de l’événement ont se trouve dans l’impossibilité de démontrer scientifiquement la cause naturelle, par laquelle, même en considérant la grande valeur christologique de toute la phénoménologie, les vertus chrétiennes exercées par la bienheureuse et les fruits de conversion qui en sont sortis, il est raisonnable de penser que cette phénoménologie représente, ajoutée à bien d’autres faits extraordinaires de saignements qui se sont manifestés au cours du XXe siècle, sont un appel indubitable à la Passion rédemptrice du Christ et un très fort avertissement divin à une humanité au bord du gouffre que Dieu veut sauver par tous les moyens et à tout prix ».

Les révélations

Un rapport non signé et cité par Monseigneur Spadafora dans le livre qu’il consacra à Elena Aiello, peut peut-être nous aider à jeter un peu de lumière sur les phénomènes surnaturels. En effet, celui-ci contient un important message reçu par Sœur Elena le 8 décembre 1957 :

« Il est naturel que l’on demande la signification d’un tel phénomène : pourquoi ce sang ? Ont-elles un langage ces manifestations peu ordinaires ? La réponse est peut-être sur une simple feuille de papier que j’ai entre les mains, légère comme un léger souffle de vent ; Son contenu, cependant, semble assez grave : il a la chaleur et la teneur d’une page de l’Apocalypse ; elle en renferme les pressants avertissements, les terribles annonces ; une ample vision qui embrasse toutes les nations, du regard profond qui remonte aux origines lointaines et très hautes des événements humains. Voici les phrases les plus saillantes :

« Les hommes offense trop leur Dieu. Si je te faisais voir le nombre de péchés qui se commettent chaque jour, tu mourais de douleur.

Les temps sont graves. Le monde est complètement bouleversé parce qu’il est devenu pire qu’au temps du déluge. Le matérialisme avance et continue sa marche marquée par le sang et les lutes fratricides. Il y a des signes évidents et dangereux pour la pais. Le châtiment passe sur le monde comme l’ombre d’un nuage menaçant, pour montrer au hommes que la justice de Dieu plane sur l’humanité et que ma puissance de Mère de Dieu ralentit encore l’éclatement de l’orage. Tout est suspendu comme à un fil : quand se fil rompra, la Justice divine tombera sur le monde et ce sera alors la grande purification. Toutes les nations seront punies parce qu’innombrables sont les péchés qui, comme une marée d’immondices, ont recouvert la terre. Les forces du mal sont prêtes à se déchaîner dans chaque partie du monde, avec une terrible violence. Il s’en suivra une détresse inimaginable.

Cela fait bien longtemps que j’avertis les hommes, de plusieurs manières. Les Gouvernants des peuples, les avertissant des graves menaces qui pèsent sur eux ; mais ils ne veulent pas reconnaître que, pour éviter le châtiment, il est nécessaire de faire revenir la société à une vie vraiment chrétienne. Combien mon cœur est attristé de voir que les hommes ne pensent même plus à un retour vers Dieu ! Mais le temps est compté : le monde entier sera bouleversé. Beaucoup de sang sera versé : des justes, des innocents, de saints prêtres, et l’Église elle-même souffrira beaucoup. La haine arrivera à son comble.

L’Italie sera humiliée, purifié dans le sang, et devra souffrir beaucoup, parce que nombreux sont les péchés commis dans cette nation privilégiée, siège du Vicaire du Christ. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce qui arrivera ! Une grande révolution aura lieu et les rues seront rougies de sang. Le Pape souffrira beaucoup et toute cette souffrance sera pour lui comme une agonie qui abrégera son pèlerinage sur la terre. Son successeur guidera la barque dans la tempête.

Mais la punition des impies ne tardera pas. Ce jour-là sera épouvantable, de la manière la plus terrible: la terre tremblera et secouera toute l’humanité. Les mauvais périront dans les plus terribles rigueurs de la justice de Dieu. Envoyé un message pour prévenir immédiatement, tant que possible, tous les hommes de la terre, afin qu’il retournent vers Dieu par la prière et la pénitence. »

Autres révélations

« Ils sont devenus ingrats envers mon Sacré-Cœur et abusent de mes grâces et ils ont transformé le monde en une scène de délits. Les innombrables scandales portent les âmes à la ruine, spécialement celles des jeunes. Ceux-ci se sont donnés sans retenue aux plaisirs du monde qui sont dégénérés et pervers.

Le mauvais exemple des parents produit dans les familles scandales et infidélités plutôt que la pratique de la vertu et de la prière. La maison, source de foi et de sainteté, est devenue souillée et corrompue. L’obstination des hommes ne change pas et ils vont de plus en plus loin dans leurs péchés. Les châtiments et les afflictions qui Dieu envoie pour les faire devenir raisonnables sont sévères mais les hommes sont furieux comme des bêtes blessées et durcissent leurs cœurs contre la grâce de Dieu.

Le monde ne mérite plus le pardon mais feu, destruction et mort. Il faut beaucoup de pénitence et de prière de la part des fidèles pour atténuer le châtiment mérité qui est proche maintenant et n’est retardé que par l’intervention de Ma chère Mère qui est aussi la Mère de tous les hommes. Le châtiment qui purifiera du mal toute la terre est proche. La Divine Justice crie vengeance pour les nombreuses offenses et tous les maux qui recouvrent la terre. Plus rien ne sera toléré. Les hommes dans leur obstination se sont endurcis dans leurs erreurs et, par conséquent, ils ne se tournent plus vers leur Dieu.

Les gens ne se soumettent plus à l’Église et méprise les prêtres parce que certain,s parmi eux sont motif de scandale. Écoute bien ce que je te dis et annonce-le à tous. Mon Cœur est attristé par tant d’afflictions qui menacent le monde. La Justice de notre Père céleste est gravement offensée. Les hommes s’obstinent à vivre dans leurs péchés… (16 avril 1954).

« Une Propagande impie a répandu dans le monde d’innombrables erreurs, suscitant même des persécutions, ruine et mort. Si les hommes ne cessent pas d’offenser mon Fils, le temps est proche où la Justice du Père enverra sur la terre le châtiment qu’il mérite et ce sera le plus grand châtiment que l’humanité ait jamais connu. Quand apparaîtra dans le ciel un signe extraordinaire, les hommes sauront que la punition du monde est proche ! » 7 janvier 1950).

“Je veux que l’on sache que le châtiment est proche : un feu jamais vu auparavant descendra sur la terre et une grande partie de l'humanité sera détruite… Ceux qui resteront se trouveront sous ma protection la miséricorde de Dieu, pendant que tous ceux qui ne veulent pas se repentir de leurs fautes périront dans une marée de feu ! ... La Russie sera presque complètement brûlée. Certaines nations disparaîtront. L’Italie sera en partie sauvée par le Pape” (11 avril 1952).

« Le monde s’est précipité dans une corruption inimaginable... Ceux qui gouvernent sont devenus des vrais démons incarnés, et pendant qu'ils parlent de paix, ils préparent les armes les plus mortelles... pour détruire des peuples et des nations ». (16 avril 1954)

« La colère de Dieu est proche et le monde sera tourmenté par une grande calamité, par des révolutions sanglantes, par de forts tremblements de terre, par des famines, par des épidémies et par d’effroyables ouragans, qui feront déborder les fleuves et les mers ! Le monde sera complètement bouleversé par une nouvelle et terrible guerre. Les armes plus mortelles détruiront des peuples et des nations. Les dictateurs de la terre, de vrais monstres infernaux, détruiront les Églises avec les Ciboires Sacrés et élimineront des peuples et des nations et les choses plus chères. Pendant cette bataille sacrilège, à cause de l’impulsion féroce et de la résistance acharnée de beaucoup, tout ce qui a été fait de la main de l'homme sera abattu. Nuages avec des lueurs d’incendie paraîtront enfin dans le ciel et une tempête de feu s'abattra sur le monde entier. Le terrible flagelle, jamais vu dans l'histoire de l'humanité, durera soixante-dix heures. Les impies seront pulvérisés et beaucoup seront perdus obstinés dans leur péché. Alors on verra la puissance de la lumière sur la puissance des ténèbres ». (16 avril 1955)

« Il y aura un vrai et grand duel entre moi et Satan... Le Matérialisme avance rapide dans toutes les nations et continue sa marche marquée de sang et de mort ! ... Si les hommes ne retournent pas à Dieu, une grande guerre d'est à ouest viendra, une guerre de terreur et de mort, et enfin le feu purificateur tombera du ciel comme des rosettes de neige sur tous les peuples et une grande partie de l'humanité sera détruite. La Russie marchera sur toutes les nations d'Europe, particulièrement sur l'Italie, et élèvera son drapeau sur la coupole de Saint Pierre ! ... Je manifesterai Ma prédilection pour l'Italie, qui sera préservée du feu ; mais le ciel se couvrira de denses ténèbres et la terre sera ébranlée par d'effroyables tremblements de terre qui ouvriront de profonds abîmes, et des villes et provinces seront détruites ; et tous crieront que c’est la fin du monde ! Même Rome sera punie selon la justice pour ses nombreux et graves péchés, parce que le scandale est arrivé à son comble. Les bons cependant qui souffriront et seront persécutés par la justice et les âmes justes ne doivent pas craindre, parce qu'ils seront séparés des impies et des pécheurs obstinés, et seront sauvés  ! ». (1959)

« L'humanité s’est éloigné de Dieu et, obnubilée par les biens terrestres, a oublié le Ciel et s’est précipité dans une corruption inouïe, pire encore qu’au temps du déluge ! … Mais maintenant la justice de Dieu il est proche et elle sera terrible ! … Et si les hommes ne se rendent pas, lors de ces plaies, aux appels de la Divine Miséricorde et ne reviennent pas à Dieu par une vie vraiment chrétienne, une autre guerre terrible viendra d'est à ouest, et la Russie avec toutes ses armes secrètes, combattra l'Amérique, renversera l'Europe et on verra spécialement le fleuve Rhin de l'Allemagne plein de cadavres et de sang. Même l'Italie sera travaillée par une grande révolution et le Papa devra beaucoup souffrir. L'ennemi, comme un lion rougissant, avancera sur Rome et son fiel empoisonnera des peuples et des nations entières… « . (22 août 1960)

« Oh, quelle horrible vision je vois ! Une grande révolution se déroule à Rome ! Ils entrent au Vatican. Le Pape est tout seul, il prie. Ils tiennent le Pape. Ils le prennent avec force. Ils le frappent jusqu'à le faire tomber. Ils le lient. Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Ils lui donnent des coups de pied. Quelle scène horrible ! Cela est terrible ! … Nôtre Dame s'approche. Ces hommes mauvais tombent à terre comme des cadavres ! Notre Dame aide le Pape à se relever en le prenant pour le bras, Elle le couvre avec Son manteau et il lui dit : – Ne crains pas ! ». (Vendredi Saint 1961)

Nous arrêterons ici les extraits, car ils suffisent largement à se faire une idée des messages reçus par la « sainte moniale ».

Il faut cependant préciser que tous les écrits de Sœur Elena Aiello ne sont pas eschatologiques et aussi terribles que ceux que nous venons de citer : la plus grande partie de ceux-ci sont plutôt doctrinaires et de vrais rappels évangéliques à tous les hommes « de bonne volonté » à retourner à la prière, à l’amour de Dieu et du prochain.

Alphonse Rocha

NOTA

A l’adresse de ceux qui attendaient ce travail, nous avouons humblement que traduire les textes « médicaux » fut pour nous un supplice et un cas de conscience important, car ces termes nous ont posés des problèmes : certains étaient absents des dictionnaires dont nous disposons pour nous aider dans nos difficultés de vocabulaire. Dieu merci c’est fait ! (L’auteur).

Sources :

Les informations sur la vie de Sœur Aiello sont tirées principalement du livre « Sœur Elena Aiello, “la sainte moniale” » et du site Web des Sœurs Minimes de la Passion de N.S.J.C. En outre, pour les révélations et les études scientifiques on a fait appel aux suivantes sources :

a) « Soeur Elena Aiello, “la sainte moniale” », de Mons. Francesco Spadafora (avec Imprimatur) ;
b) « La voix des filles de Madre Elena Aiello », la revue des Sœurs Minimes de la passion de N.S.J.C.
(site Web : http://suoreminime.medianetis.it/) ;
c) « Trial, Tribulation and Triumph », Desmond. à Birch (ces morceaux publiés dans le livre de D. à Birch sont tirés de « The Last Times », du Père Benjamìn Martìn Sanchez, SSD) ;
d) « Voyage dans les prophéties », d’Alessandro Meluzzi ;
e) « Prophéties ! le Châtiment et la Purification !  », d’Albert J. Hebert.

 

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