EXTRAIT BIOGRAPHIQUE
Née à Turin, le 6
août 1885. Morte à Côme, le 1er septembre 1916.
Née dans une famille
très pieuse, Marie-Consolata a deux frères aînés – Jean, jeune
médecin
décédé prématurément en 1903, et Camille, entré dans la Compagnie des
Chemins de fer – et une sœur plus jeune, prénommée Adeline. Après trois
années passées à l'école communale, elle est placée avec sa sœur comme
demi-pensionnaires chez les Sœurs de Saint-Joseph. Dans les cahiers où
elle a noté les résumés des sermons qui la préparait à sa première
communion, Marie-Consolata a écrit la prière suivante : "O bon Jésus,
venez dans mon pauvre cœur, venez m'aider à élever mon édifice
spirituel, bâtissez-le si beau, qu'il mérite d'être placé un jour par
vous dans la céleste Jérusalem." Elle revient ensuite à l'école
communale, puis poursuit ses études — après un bref passage au lycée de
jeunes filles qui s'est ouvert à Turin — auprès des Dames de l'Institut
du Divin Cœur. Elle fréquente à cette époque assidûment le
Saint-Sacrement, et apprécie la solitude de longues promenades dans les
collines qui surplombent Turin.
Elle a environ 17 ans
lorsqu'en novembre 1902, elle commence à rédiger son Journal.
Elle confiera beaucoup plus tard à sa Supérieure qu'à cette époque le
Seigneur lui parlait depuis longtemps déjà. Seul en 1902 son directeur,
M. le chanoine Boccardo, en est informé, et c'est à sa demande qu'elle
entreprend par obéissance et dans le plus grand secret la relation
écrite de ses célestes communications. Elle poursuivra ce travail
jusqu'à sa mort, remplissant des centaines de pages la plupart du temps
au crayon, sans correction ni rature. Elle note le 25 juin 1903 la
demande de Jésus : "Je veux que tu t'offres tout spécialement à mon
divin Cœur pour sauver les pécheurs. En joignant tes œuvres à la prière,
tu obtiendras plus facilement ce que nous désirons avec ardeur : le
salut des âmes." Elle fait don de sa personne et de sa vie, qui se
partage désormais entre les douceurs divines de ces dialogues avec le
Christ, et les tourments sans nombres auxquels elle accepte de
s'exposer. C'est pour répondre à l'appel de Jésus ("J'ai besoin que
tu me prêtes ta tête, ta vie, tes facultés, qui sont mes dons, afin que
tu deviennes entièrement l'instrument de ma miséricorde. Le désir de
voir mon adorable Cœur toujours plus connu et aimé, doit t'exciter à
recevoir docilement cette mission… Accepte-la pour l'amour que tu portes
à mon Cœur et afin de la remplir, entre dans l'Ordre de la Visitation")
qu'elle entre en mars 1906 au monastère de Pignerol. Mais la Supérieure
du monastère à laquelle elle se confie hésite à accueillir une jeune
fille appelée à une mission si extraordinaire, et Marie-Consolata se
voit contrainte de rentrer dans sa famille. Ce n'est que le 30 décembre
1907 qu'elle entre enfin au monastère de la Visitation de Côme, où la
Mère Marie-Louise Sobrero, au courant de sa vocation particulière,
l'accueille à bras ouverts.
Elle y prend l'habit
le 5 novembre 1908, en même temps que le nom de Benigna-Consolata, ce
jour étant l'anniversaire de la mort de Sœur Jeanne-Bénigne Gojoz
(1615-1692), sœur converse du monastère de Turin, dont la Vie
écrite par la Mère Marie-Gertrude Provane de Leyni (Turin, 1846) raconte
qu'il lui fut révélé surnaturellement les grâces reçues en France par
Marguerite-Marie. Elle prononce ses vœux simples le 23 novembre
1909, et est admise à la profession solennelle le 28 novembre 1912.
Quelques mois auparavant, un télégramme lui apprenait la mort de sa
mère, dont les derniers mots écrits à sa fille étaient "Je te laisse
dans le Cœur de Jésus".
Elle vivra ces quatre
années de vie religieuse comme un exemple au milieu de ses sœurs,
encouragée
quotidiennement par le Christ en cette voie d'humilité et de soumission
totale à la volonté divine, et consacrant toujours à sa demande une
demi-heure par jour à la relation écrite de ces faveurs célestes. Vie
parfaite d'obéissance et de sacrifice, qu'elle explique en ces lignes
reçues du Sauveur :"Bénigne, peu
d'âmes marchent d'un pas rapide dans la voie de l'amour, parce qu'il y
en a bien peu qui entrent généreusement dans la voie du sacrifice… Si on
chancelle dans le sacrifice, on chancelle dans l'amour ; si on s'arrête
dans le sacrifice, on s'arrête dans l'amour. Ma Bénigne, quand il s'agit
du sacrifice, ne dis jamais : c'est assez… ce serait dire : je n'ai pas
le désir d'accroître en moi l'amour. Rien n'augmente l'amour comme la
croix… Je te demande seulement la mortification et surtout la
mortification de l'esprit, parce que, si la mortification extérieure est
une des conditions que je requiers pour accorder mes grâces, celle de
l'esprit est nécessaire pour faire de plus grands progrès dans la vertu.
Ma Bénigne, avec la mortification, tu me donneras des vases vides que je
remplirai d'huile ; plus tu m'en donneras, plus j'en remplirai."
En 1915, elle reçoit
du Christ de nombreuses communications sur l'amour, l'humilité, la
perfection, la confiance, la miséricorde, la charité, la pureté
d'intention… Tous ces traités seront publiés sous le titre de
Vade-Mecum sous le pseudonyme suggéré par Jésus lui-même à la
religieuse : un Pieux Auteur. Le 30 juin 1916, en la fête du
Sacré-Cœur, sur la demande de Jésus ("Aujourd'hui est le jour de tes
épousailles avec le Dieu d'amour, le Dieu de bonté, le Dieu de
miséricorde. Ma Bénigne, jusqu'ici tu as marché dans la voie étroite de
la crainte, des peines, des angoisses, des serrements de cœur ; mon
amour a voulu cette voie, il l'avait choisie pour toi ; mais en épousant
le Dieu d'amour, le Dieu de suavité, tu participeras à la gloire de
Dieu"), elle fait sa profession solennelle avec l'Amour, en présence
de Mgr Archi et de sa Supérieure. Au début du mois d'août, elle est
prise par une maladie qui l'emportera après un mois passé dans de
nouvelles souffrances, et elle meurt le 1° septembre de cette année
1916.
http://www.spiritualite-chretienne.com/s_coeur/biogra_g.html#Benigne
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