
Anne Cartier
Sœur Saint-Basile
Religieuse ursuline de Pont-Saint-Esprit.
Née à Livron en Dauphiné, le 19 novembre 1733, de Jacques
Cartier, avocat au Parlement, et de Françoise-Thérèse Préclox, Anne Cartier fut
baptisée le même jour. Louis Cartier, conseiller du roi, et Anne Reboulet,
épouse de Jacques Cartier, capitaine au régiment de Foix, la tinrent sur les
fonts baptismaux.
Nous avons peu de renseignements sur l'enfance et la jeunesse
de notre bienheureuse. Nous savons seulement, qu'elle se présenta et fut admise
au couvent des Ursulines de Pont-Saint-Esprit, où elle reçut le nom de Sœur
Saint-Basile.
Les Ursulines de Bollène l'accueillirent en 1791, et lui
donnèrent asile, ainsi qu'à Sœur Catherine-de-Jésus, jusqu'au jour où elles
durent se disperser elles-mêmes. Mais alors, Sœur Saint-Basile, qui avait
pendant plus d'un an partagé les exercices et la vie du couvent de Bollène,
refusa de se séparer des religieuses, ses compagnes et ses sœurs. Elle prit sa
part de leurs misères, et ne voulut point les quitter quand l'heure du sacrifice
fut arrivée, de sorte qu'elle était considérée parmi elles comme membre de la
communauté, et que l'accusateur public Viot put dire qu'elle appartenait au
couvent de Bollène : «Anne Cartier, présumée noble, ex-religieuse insermentée du
ci-devant couvent de Sainte-Ursule de Bollène...», tels sont les termes de son
acte d'accusation.
Le 26 juillet, à l'âge de soixante ans et huit mois, Sœur
Saint-Basile, refusant de prêter serment, fidèle à son Dieu, à sa foi, à ses
vœux, recevait la couronne du martyre, en même temps que ses sœurs en religion :
Marie-Madeleine de Justamond, Claire Dubas et Thérèse Consolin, Ursulines de
Pont-Saint-Esprit, de Bollène et de Sisteron. Dieu n'avait pas voulu séparer
dans l'immolation des âmes que la vie rapprochées, et qu'une même obédience
avait tendrement unies.
Abbé Méritan


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