Amadeu de Portugal
bienheureux
franciscain
(1420-1482)
Le bienheureux Amadeu naquit au sein d’une noble famille
portugaise, en 1420.
A vingt-deux ans, il se retira au monastère de Guadalupe, en
Espagne, célèbre à cause d’une apparition de la Vierge. Il ne s’y retira pas
pour mener une vie tranquille, bien au contraire : il rêvait d’entreprises
héroïques et périlleuses.
Il se rendit à Grenade, centre arabe, afin de convertir les
infidèles ou mourir martyr. Il ne réussit qu’à être battu de verges, étant
ensuite reconduit au monastère.
Il pensa alors s’embarquer pour l’Afrique. Une tempête le
jette sur les côtes portugaises.
Il changea alors d’Ordre et entra chez les franciscains, afin
de pouvoir partir comme missionnaire dans une quelconque partie sauvage du
monde. Il fut alors envoyé à Assise, siège général des franciscains et ville
éminemment mystique. Il comprends alors que le Seigneur l’appelait sur une autre
voie différente de celle qu’il avait rêvée. Il accepta humblement les desseins
de la Providence, avec cette sérénité dont seuls les saints sont capables :
obéir toujours, toujours obéir…
Par obéissance, il alla à Perugia, à Brescia, à Milan. Et
seulement à l’âge de trente-neuf ans, et encore par obéissance, il célébra sa
première messe.
Toujours par obéissance, il se rendit à Rome, où le pape
Sixte IV, lui aussi franciscain, lui confia le couvent de Saint Pierre in
Montorio et le nomma son directeur spirituel.
Parti pour convertir les Maures, avec le désir du martyr,
Amadeu de Portugal finit donc comme directeur spirituel du Pape. Ce qui
ressemblait à une ironie du sort, n’était en effet qu’une simple leçon.
Il ne décéda pourtant pas à Rome, mais à Milan, où il s’était
rendu pour visiter le monastère qui lui était confié.
Il laissa un livre sur l’Apocalypse qui ne lui procura aucune
renommée, alors que l’auréole de sa sainteté perdure le long des siècles.
Le couvent de Sainte Marie des Grâces à Ponticelli in Sabina
est reconnu comme la perle de la Sabina par son patrimoine artistique, religieux
et historique. Il fut érigé en 1478 grâce aux libéralités du comte de Nerola,
Raymond Orsini. Le site choisi pour la construction de celui-ci fut Ponticelli
in Sabina où le bienheureux Amadeu da Silva e Menezes avait l’habitude de se
retirer pour prier.
Le religieux portugais y avait trouvé une statue de la Vierge
provenant de la chapelle du château de Nerola. Cette statue avait été déposée là
lors des travaux de rénovation des remparts et du château lui-même, puis
oubliée. Et ce fut devant cette image que le religieux pria et demanda la
guérison du fils du comte Orsini, raison pour laquelle cette famille promit
d’édifier un sanctuaire pour y abriter ladite image et aider le bienheureux à
propager la dévotion mariale. L’image de facture anonyme du XIIIe
siècle fut appelée Sainte Marie des Grâces.
En 1566, Pie V supprima la congrégation issue de l’action d’Amadeu
et le couvent, sous les instances du cardinal Flavio Orsini, fut confié aux
frères mineurs réformés de l’Observance.
Selon cette dernière source, le bienheureux s’appelait João
da Silva e Menezes, et prit le prénom d’Amadeu lors de la prise d’habit.
Le monastère hébergea des hôtes devenus célèbres, tels que
saint Charles de Sezze, le bienheureux Bonaventure de Barcelone et le vénérable
Jean-Baptiste de Bourgogne.
Amadeu da Silva — frère de sainte Beatrix da Silva —, décéda
à Milan en 1482. Il est fêté le 1er novembre.
|